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Et si nous apprenions les arts

Nous allons ensemble découvrir les différents arts présent au Japon, je ne les ai surement pas tous mais j'ai essayé d'en trouver le plus possible, si vous voyer d'autre arts a ajouter n'hésiter pas à envoyer un message.

Nous allons découvrir:

- La calligraphie                                        - Les poupée

- Le théâtre                                              - Les motif de tissus

- L'art du jardinage                                    - Les samouraï

- L'ikebana                                               - Les Geisha

- Le thé et sa cérémonie                              - La dance

- Les art martiaux                                      - La musique

- La peinture et les estampe                         - La poterie/Céramique/kintsugi

- L'écriture                                               - La sculpture

- Inezumi ou l'art du tatouage                      - Bunraku

- Le cinéma                                             - La coutellerie

La partie littérature est abordé dans une autre page.

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La calligraphie

Plus qu’une simple écriture, la calligraphie est une véritable philosophie au Japon. On ne peut être insensible devant la beauté de cet art japonais transmis de génération en génération.

La calligraphie japonaise ou Shodo est un art traditionnel qui signifie « la voie de l’écriture ». Il s’agit de tracer soigneusement des caractères élégants avec un pinceau imprégné d’encre de Chine. C’est une discipline à la fois culturelle, décorative et spirituelle qui vise à obtenir l’harmonie entre le corps et l’esprit.

Découvrons ensemble ce trésor venu d’Asie, les différents styles d’écriture nippons, le lien avec le zen ainsi que le matériel nécessaire.

Shodo, la voie de l’écriture

Au Japon, l’art est considéré comme une véritable ascension spirituelle. Ainsi, tout comme l’Ikebana, la voie des fleurs, ou les arts martiaux, le Shodo est une façon d’améliorer sa concentration, de se connecter avec soi-même et d’affûter son esprit, tout en recherchant le parfait équilibre.

 

En japonais, Sho signifie « écrire » et dô « la voie ». Les calligraphes au Japon sont appelés shodoka ou shoka. La voie de l’écriture nécessite un long apprentissage et beaucoup de pratique, le chemin est long pour devenir un grand maître.

La pression du trait, la justesse du tracé, des lignes, des courbes et des points sont les détails qui font de cette discipline une véritable œuvre d’art. La posture, la tenue du pinceau et les mouvements sont particulièrement codifiés. Le geste se veut précis et parfaitement maîtrisé.

D’autre part, les idéogrammes véhiculent une énergie vitale nommée « Ki ». Plus qu’un moyen de communiquer ou de décorer son intérieur, la calligraphie japonaise est un art sacré au Pays du Soleil Levant.

 Les origines de la calligraphie au Japon

Si les idéogrammes de la langue chinoise sont apparus il y a environ 3000 ans, l’histoire de la calligraphie japonaise n’a commencé que vers le 6e siècle avec l’arrivée du bouddhisme et du confucianisme.

L’archipel ne disposant pas de système d’écriture natif, les caractères chinois (sinogrammes) étaient repris pour former les kanji (idéogrammes de la langue japonaise). Vers le 7e siècle, les moines étaient envoyés en Chine pour s’imprégner des pratiques religieuses locales dont faisait partie la calligraphie chinoise. Ainsi, petit à petit, l’art de la calligraphie s’est importé au Japon donnant vie aux textes bouddhistes, à la poésie et à la littérature. Il s’inspirait principalement des œuvres chinoises et du style Kaisho.

A cette époque, trois calligraphes se distinguent : l’empereur Saga, le fondateur de l’école bouddhiste Shingon nommé Kukai et Tachibana no Hayanari font partie du célèbre groupe « Sanpitsu » (les 3 pinceaux).

Ce n’est qu’à la fin du 9e siècle que cet art japonais commence à prendre son envol. Basé sur l’esthétisme nippon, le Pays du Soleil Levant crée son propre style de calligraphie.

Estampes de Chobunsai Eishi (1756-1829) issues de la série "Six beautés des maisons vertes comparées aux six poètes immortels" (1794-1795)

La langue japonaise écrite se développe avec l’introduction des alphabets syllabiques nippons ou Kanas. Les Hiragana sont employés en tant que morphèmes grammaticaux et pour certains mots japonais alors que les Katakana retranscrivent des termes étrangers. Ces caractères sont très utilisés par les femmes de la Cour impériale à l’ère Heian avant d’être adoptés plus tard par les hommes.

Parmi les grandes dames qui développèrent la littérature japonaise, on peut citer les célèbres autrices Sei Shonagon et Murasaki Shikibu. A noter qu’autour du 10e siècle, la calligraphie se réserve à l’aristocratie japonaise. Elle est étudiée par les lettrés de la Cour et les samouraïs.

A l’époque de Kamakura (1185–1333), les moines bouddhistes zen prodiguent une forte influence au Japon. Ils inventent le style Bokuseki en s’inspirant des dynasties Song et Yuan qui régnaient en Chine. Il s’agit d’une forme d’art qui représente l’état d’esprit du calligraphe au moment de son œuvre sous la pratique de la méditation Zazen.

Plus tard, la calligraphie japonaise n’est plus réservée uniquement à la noblesse et s’étend aux commerçants. Elle s’impose comme décor lors de la cérémonie du thé pour inviter l’esprit à la méditation. La voie de la belle écriture est également inculquée aux geishas au même titre que les danses traditionnelles, la littérature, la poésie ou la composition florale.

Les différentes catégories de la calligraphie japonaise

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les premiers pictogrammes utilisés en calligraphie sont les caractères chinois (kanji au Japon). Ils servaient à écrire les textes sacrés du bouddhisme qui inspirent toujours les calligraphes d’aujourd’hui.

 

Le Daijisho

Ce genre consiste à représenter un ou deux kanji mis en valeur graphiquement en modulant les traits, les gestes et la pression du pinceau.

▪ Les Kanas

Ces syllabaires japonais sont des kanji simplifiés, utilisés pour leur phonétique. Ils servent principalement à l’écriture de poèmes ou de Haiku.

▪ Kindai Shibunsho

Il s’agit d’un mixte de kanji et de kana créé pour faciliter la compréhension des anciens textes. Les poèmes modernes sont souvent écrits dans le style Kindai Shibunsho. On retrouve également cette forme de calligraphie pour retranscrire des textes étrangers.

▪ Le Zen Eisho

C’est la forme abstraite de la calligraphie apparue dans les années 50. L’artiste s’exprime librement et crée de véritables œuvres d’art sans se préoccuper des conventions habituelles.

▪ Le Tenkoku

La gravure sur sceau qui servait à authentifier les documents autrefois est devenue un art à partir du 14e siècle. Ainsi, le Tenkoku consiste à graver sur une pierre des pictogrammes chinois afin d’imprimer une empreinte de couleur rouge vermillon.

 

Les styles de calligraphies au Japon

D’autre part, la calligraphie japonaise connaît 5 principaux styles, tous issus de Chine. Les différentes formes d’écritures vont de pair avec le matériel de l’époque.

 

▪ Le style Tensho

Il est apparu sous la dynastie Qin avant l’invention du papier. Le grand sceau ou grand style sigillaire provient des écritures archaïques sur os, écailles ou bronze. Le petit sceau est la forme de l’écriture officielle de l’époque. Le stylet utilisé pour graver les caractères donne un aspect fin et régulier aux tracés.

C’est une écriture inventée pour faciliter le travail des fonctionnaires de l’état et des scribes. On reconnaît ce style par son tracé légèrement ondulé. (Queue d’oiseau).

▪ Le style Shosho

C’est la forme d’écriture populaire. Les traits sont simplifiés, néanmoins, ce style cursif est considéré comme le plus compliqué à maîtriser en calligraphie. Il est employé dans l’art abstrait et le zen qui reflète l’énergie de l’auteur.

▪ Le style Gyosho

C’est une écriture semi-cursive née à la dynastie Han sous le pinceau de Liu De-Sheng avant d’être reprise par un grand calligraphe chinois (Wang Xizhi). Le Gyosho est très utilisé pour l’écriture manuscrite. Dans ce style, le pinceau de l’artiste ne quitte pas le papier.

▪ Le style Kaisho

Il est apparu sous la dynastie Wei et Jin pour permettre une écriture particulièrement lisible répondant aux besoins du pouvoir de l’époque. Les signes sont détachés et ressemblent fortement aux caractères d’imprimerie afin de faciliter la lecture. C’est le style le plus favorable pour débuter la calligraphie.

Les outils nécessaires à la calligraphie japonaise

Si vous souhaitez prendre des cours de calligraphie japonaise, il faudra vous munir des 4 trésors du lettré. C’est-à-dire le papier, le pinceau, le bâton d’encre ou l’encre liquide et la pierre à encre.

 

  • Fude : Il s’agit du pinceau japonais composé d’un manche en bois de bambou et d’une brosse de tailles différentes. (pointe fine, poils longs, souples, rigides…)

  • Sumi : L’encre de Chine est un mélange de suie issue de bois résineux brulés, d’huiles végétales et de colle. On la trouve sous forme liquide ou de bâtonnet (sumi) crée à la main à partir d’encre séchée. Il suffit de frotter le bâtonnet avec de l’eau pour obtenir une encre liquide de pigment noir ou parfois coloré selon le type de bois utilisé pour sa fabrication.

  • Suzuri : La pierre à encre sert à frotter le bâtonnet pour la préparation de l’encre liquide. Elle est souvent en ardoise. C’est le contenant où l’on trempe le pinceau.

  • Hanshi : Il s’agit des fines feuilles de papier conçues de manière artisanale au format 25x35. Contrairement à la Chine, il ne s’agit pas de papier de riz, mais de fibres de mûrier.

En plus de ces quatre outils de calligraphie, c’est encore mieux si l’on possède un presse-papier et un sous-main.

La calligraphie et la philosophie Zen

Le Zen est une branche du bouddhisme qui utilise la méditation pour éveiller l’esprit et notamment la posture Zazen. La calligraphie japonaise s’inspire de la philosophie Zen puisqu’elle constitue un véritable lien entre le corps et l’esprit.

 

Tout d’abord, la maîtrise de la respiration est un élément essentiel pour obtenir un geste harmonieux. Le souffle est à l’origine de l’énergie Ki qui s’exprime dans le coup de pinceau. Une respiration profonde va donner un tracé plus ample. Ensuite, la méditation Zen permet de faire le vide dans son esprit pour que chaque calligraphie soit l’essence même du cœur et non de la pensée, tout en mettant de côté le désir de perfection.

Enfin, sachez que pour obtenir une véritable calligraphie zen, il faut respecter 4 principes fondamentaux :

▪ L’harmonie de la composition

L’harmonie et l’équilibre sont essentiels pour réaliser une œuvre de qualité. Ainsi, la maîtrise de l’espace et des règles de composition sont des bases en calligraphie japonaise.

▪ L’équilibre des forces

On va également rechercher à varier les épaisseurs des tracés. Les lignes courbes sont plus légères et fluides alors que les lignes droites sont plus marquées.

▪ Le reflet du moment présent

Une œuvre se réalise en une seule séance. Elle retranscrit l’énergie et l’émotion de l’artiste à l’instant T. Ici, il n’est pas question de reprendre plus tard une composition. Tout ce qui est commencé doit être achevé.

▪ La révélation du Ki

C’est la force vitale qui rend la calligraphie si belle. Sans Ki, les dessins n’ont pas d’âme. Avant de peindre les caractères, l’artiste doit se concentrer sur sa respiration et sur le moment présent. Puis, projeter l’énergie ressentie à travers son geste de pinceau.

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Le théatre

Le théâtre japonais, qui se forme au cours du xive siècle mais hérite de plusieurs siècles de danses rituelles et de spectacles de divertissement variés, se caractérise par un répertoire fortement ancré dans la littérature et par une forte tendance à la stylisation et à la recherche d’esthétisme.

Trois périodes marquent l’histoire du théâtre japonais.

 

Premièrement, les origines de l’art théâtral sont recherchées depuis l’Antiquité jusqu’au xive siècle dans les danses rituelles shinto ou bouddhiques, les festivals et divertissements populaires ainsi que les farces et pantomimes, tant autochtones qu’importés d’Asie.

 

La seconde période est celle du théâtre classique, défini par trois genres bien distincts : le , drame lyrique raffiné et poétique, le bunraku ou ningyō jōruri, théâtre de marionnettes littéraire, et le kabuki, spectacle dramatique des bourgeois.

 

La troisième période couvre le théâtre moderne, après l’ouverture du Japon sur le monde à l’époque Meiji. Les Japonais rompent avec la période classique d’abord via le shingeki, le théâtre expérimental à l’occidentale, puis avec la prépondérance de l’avant-garde.

 

Chaque époque a accouché de grands dramaturges qui ont fait l’histoire de l’art théâtral japonais, au rang desquels figurent Zeami, théoricien du nô, Chikamatsu, instigateur d’un véritable art dramatique, Kawatake Mokuami, rénovateur du kabuki après l’ouverture du pays, ou Kaoru Osanai, artisan du développement du théâtre moderne.

Chaque forme du théâtre japonais, classique ou moderne, possède des caractéristiques de jeu et de dramaturgie variées, dont les plus typiques sont l’usage récurrent de masques raffinés ou caricaturaux, l’importance de la danse et de la musique d’accompagnement, la gestuelle stylisée des acteurs ainsi que la forte hiérarchisation des rôles dans les troupes de théâtre.

De nos jours, l’art du théâtre japonais est mondialement reconnu pour sa qualité, ses trois genres classiques étant tous inscrits au patrimoine culturel immatériel de l'humanité.

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Nô : drame lyrique

Kyōgen : théâtre comique

Ningyō jōruri

ou bunraku :

théâtre de marionnettes

Kabuki : drame

des bourgeois

Le jardinage au japon ou l'art du jardin japonnais

Le jardin japonais (日本庭園, Nihon teien?) est issu de la tradition antique japonaise. Il se trouve aussi bien dans les demeures privées que dans les parcs des villes comme dans les lieux historiques : temples bouddhistestombeaux shintoïsteschâteaux.

Au Japon, l’aménagement de jardins est un art important et respecté, partageant des codes esthétiques avec la calligraphie et le lavis. Le jardin japonais cherche à interpréter et idéaliser la nature en limitant les artifices. Certains des jardins les plus connus en Occident comme au Japon sont des jardins secs ou « jardins zen », composés de rochers, mousses et graviers.

Principes et techniques

La composition d’un jardin japonais suit trois grands principes : la reproduction de la nature en miniature, le symbolisme et la capture de paysages. La miniaturisation a pour but la représentation de scènes différentes (montagnes, lacs, rivières, mer) dans un espace restreint ; en plus d’une réduction de taille, elle opère sur une réduction de la complexité — la simplicité est une caractéristique importante dans la plupart des styles japonais. Le symbolisme est issu de la fonction religieuse des premiers proto-jardins ; il sert également au travail de simplification. Enfin, la capture de paysages utilise des éléments distants extérieurs au jardin (bâtiments, collines, mer) dans sa composition scénique ; elle agit de concert avec les limites imposées du jardin pour l’insérer dans un contexte plus large.

Le symbolisme

Dans un jardin japonais, parmi les représentations symboliques les plus fréquentes, un gros rocher isolé figure le mont Shumisen (Sumeru) du bouddhisme ou le mont Hōrai du taoïsme, la montagne des immortels. Deux îles ou deux pierres côte à côte, une basse et aplatie, l'autre élevée, représentent une tortue et une grue, qui elles-mêmes symbolisent la longévité et le bonheur. Des groupes de rochers peuvent représenter le Bouddha et ses disciples : un trio figure alors Shakyamuni entouré de Monja et Fuken1 ; Josiah Conder, un architecte britannique installé à Tokyo en 1877, détaille même un groupement de 48 pierres dans le jardin d'un temple. Ce symbolisme se raffine avec le temps : les premières îles « grue et tortue » ont des formes évidentes, qui sont de plus en plus suggérées au fil des générations. L'influence du bouddhisme zen ajoute le symbolisme de la partie pour le tout, et mène à un niveau extrême d'abstraction.

La perspective

La perspective d'un jardin japonais est liée au principe de miniaturisation : en jouant sur la taille des éléments proches et lointains (par exemple, en plaçant de grands arbres au premier plan et des arbres plus petits à distance), il est possible de donner l'illusion d'espace à certaines zones du jardin.

Au contraire de la perspective occidentale, reposant sur un plan horizontal et un point de fuite, la perspective du jardin japonais repose sur le « principe des trois profondeurs » de la peinture chinoise, avec un premier plan, un plan intermédiaire, et un plan lointain. Les vides entre plans sont occupés par des plans d'eau, de mousse, ou de sable.

La dissimulation

Les jardins japonais ne se révèlent jamais complètement à la vue, pour des raisons esthétiques : cacher certains éléments selon le point de vue rend le jardin plus intéressant et le fait paraître plus grand qu'il ne l'est réellement. Le miegakurel 1 utilise la végétation, les bâtiments et des éléments de décor comme des lanternes pour cacher ou montrer différentes parties du jardin selon la perspective de l'observateur.

 

Les paysages empruntés

 

Exemple de shakkei : Isuien à Nara.

Le shakkeil 2 est une technique japonaise utilisée par les paysagistes pour donner l'impression d'un jardin aux dimensions infinies, les jardins japonais étant généralement plus petits que les jardins chinois. Des arbres ou buissons dissimulent les limites réelles du jardin, et des éléments distants (naturels comme des montagnes, ou construits comme des temples ou des pagodes) sont « capturés » dans la composition du jardin2. Les Japonais utilisaient autrefois le terme ikedori (« capture vivante ») pour cette technique.

 

Le shakkei recourt à quatre plans de composition distincts :

  • l'avant-plan joue un rôle relativement mineur ;

  • le second plan utilise des éléments soigneusement positionnés pour lier le jardin aux paysages distants, et entraîner le regard vers ceux-ci ;

  • le troisième plan est constitué par les limites du jardin (arbres, haies, murs) qui dissimulent les structures environnantes non désirées et créent le cadre qui permet de voir ces paysages lointains ; ces limites doivent être irrégulières et discrètes pour renforcer le lien (et ne pas causer de rupture voyante) entre le jardin et le paysage ;

  • le paysage emprunté lui-même constitue le quatrième plan ;

 

Ainsi, les montagnes situées au-delà du jardin semblent lui appartenir, et on pense pouvoir s'y rendre par les multiples chemins qui se perdent derrière les rochers.

Les premières descriptions de cette technique sont mentionnées dans un ancien manuel de jardinage chinois : le Yuanyel 3. Il indique quatre types de shakkei : emprunt lointainl 4, emprunt prochel 5, emprunt en hauteurl 6 et emprunt en contrebasl .

Parmi les jardins japonais les plus célèbres utilisant la technique du shakkei, on trouve :

 

L'asymétrie

Le principe d'asymétrie évite qu'un objet ou aspect déséquilibre la composition en paraissant trop dominant par rapport aux autres, et rend celle-ci plus dynamique. Il associe le spectateur à la composition, en incitant à parcourir du regard d'un point intéressant au suivant.

Les techniques employées consistent à le mettre hors du milieu du champ de vision, ou à l'accompagner d'autres éléments. Par exemple, les pierres et les arbres sont souvent disposés en triangles, symboles de la trinité bouddhiste ; les triplets de pierres dans cette configuration sont appelés sanzon seki ou sanzon-ishi-gumil 9. De même, les pièces d'un bâtiment attenant au jardin peuvent être « encastrées » l'une après l'autre, en diagonale, selon un arrangement surnommé « vol d'oies », faisant partie du style shinden.

Enseignement des techniques

L'art du jardinage est historiquement religieux et ésotérique ; il est transmis oralement par un maître à ses élèves. Les manuels sont conservés secrètement et très peu diffusés. L'introduction du Senzui narabi ni yagyō no zu précise : « si vous n'avez pas reçu les enseignements par oral, vous ne devez pas faire de jardins » et se conclut par « ne montrez jamais ces écrits à des non-initiés. Gardez-les secrets ». Durant l'époque de Muromachi (1336-1573), des jardiniersl 10, issus des castes bassesl 11, côtoient les prêtres zen. Pendant l'époque d'Edo (1603-1868), jardinier devient une profession à part entière, avec sa propre guilde. Plus récemment, l'apprentissage se fait dans des écoles techniques.

Enseignement des techniques

L'art du jardinage est historiquement religieux et ésotérique ; il est transmis oralement par un maître à ses élèves. Les manuels sont conservés secrètement et très peu diffusés. L'introduction du Senzui narabi ni yagyō no zu (1466) précise : « si vous n'avez pas reçu les enseignements par oral, vous ne devez pas faire de jardins » et se conclut par « ne montrez jamais ces écrits à des non-initiés. Gardez-les secrets ». Durant l'époque de Muromachi (1336-1573), des jardiniersl 10, issus des castes bassesl 11, côtoient les prêtres zen. Pendant l'époque d'Edo (1603-1868), jardinier devient une profession à part entière, avec sa propre guilde. Plus récemment, l'apprentissage se fait dans des écoles techniques.

Composants du jardin japonais

 

Le bassin sud du Ritsurin-kōen, un jardin historique dans la ville de Takamatsu, au Japon.

Il est possible de dresser un catalogue succinct d'éléments « typiques » des jardins japonais, sans chercher plus loin les règles esthétiques qui gouvernent leur agencement. Le jardin est souvent organisé autour d'un bâtiment (comme une résidence ou un temple) depuis lequel il est destiné à être vu. Au-delà de l'architecture propre au bâtiment, on retrouve la plupart des éléments suivants dans de nombreux jardins :

  • des rochers, choisis pour leur forme, leur taille, leur couleur et leur texture ;

  • de l'eau : mares, rivières, chutes ; dans le cas d'un lac central on y trouve souvent une île, et un pont ou des pierres de guél 13 menant à l'île ; les étendues d'eau contiennent fréquemment des carpes koï ; contrairement aux jardins occidentaux, on ne trouve presque jamais de fontaines ;

  • du sable ou du gravier, sur lequel sont dessinés des motifs ;

  • des éléments décoratifs : lanternes (traditionnellement de pierre), pagodes, statues, bassins d'eau, shishi-odoshi (mécanismes faisant du bruit pour écarter les chevreuils ou les sangliers) ;

  • un salon de thé ou un pavillon ;

  • une bordure comme une haie, une palissade ou un mur de facture traditionnelle ;

  • des chemins de terre, de gravier, ou de pierres.

Ces éléments peuvent être réels ou symboliques : dans un jardin sec, l'eau est représentée par des graviers.

 

Enceintes

Les jardins japonais sont systématiquement clos. La notion de grands espaces ouverts, comme les pelouses du château de Versailles, est étrangère à l'esthétique japonaise, habituée aux vallées et aux côtes. Les limites du jardin ont le plus souvent un aspect naturel : haies, grands arbres, remblais, murs de facture traditionnelle, palissades ou clôtures en bambou.

Les limites ne sont pas infranchissables : le jardin est le plus souvent lié à son contexte, par exemple via l'usage du shakkei.

Rochers

Dans un jardin japonais, les rochers tiennent une place essentielle, issue de leur rôle d'abri des esprits divins, les kami, dans le passé animiste de la spiritualité japonaise. Ainsi, le Sakuteiki, un guide traditionnel pour la conception des jardins, s'ouvre sur le titre : L'art de disposer les pierresl 14. Les rochers apportent une forte note « organique » au dessein d'ensemble. Ils sont regroupés, à la manière de sculptures, à des fins d'illustration et de transition (entre une maison et son jardin, par exemple). Les compositions comportent souvent deux, trois, cinq ou sept éléments.

Les roches sédimentaires sont lisses et arrondies ; elles sont placées au bord des plans d'eau, ou servent de pierres de gué. Les roches magmatiques sont d'aspect plus brut ; elles servent elles aussi de pierres de gué, mais surtout d'accents forts. Elles symbolisent souvent des montagnes. Les roches métamorphiques sont les plus dures et les plus résistantes ; on les trouve près des chutes d'eau et des torrents.

Pendant des siècles, les rochers étaient sélectionnés en fonction de leur forme et de leur texture, et transportés dans leur état d'origine (leur position naturelle était même conservée dans le jardin). Plus récemment, des pierres sont taillées , puis utilisées comme tabliers de pont, comme bassins d'eau, ou comme lanternes. Il s'agit le plus souvent de roches sédimentaires, les plus faciles à tailler.

Sable et gravier

 

Jardin du Zuiho-in, dans le Daitoku-ji, à Kyōto.

L'utilisation de sable et de gravier, pour marquer des lieux sacrés, remonte à l'Antiquité. Des motifs y sont dessinés à l'aide de râteaux ; initialement le kaolin était ratissé en lignes droites en partant du levant au couchant, elles représentaient des vagues et des courants, puis circulaires autour des rochers ou des îlots ; plus récemment, des formes abstraites sont aussi dessinées. Les motifs ondulants tracés sur le sable donnent une impression de mouvement, et offrent un contraste net avec les rochers, statiques.

Chemins[modifier | modifier le code]

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pierres de gué.

De nombreux jardins japonais comportent des chemins en terre battue, qui peuvent être recouverts de graviers, de pierres plates ou de dalles. Outre leur aspect pratique, ils participent à la composition du jardin : d'une part, l'agencement plus ou moins régulier de pierres elles-mêmes plus ou moins régulières suggère différents niveaux de formalisme ; d'autre part, en guidant le visiteur, ils offrent des points de vue choisis par le paysagiste/ Le « pas japonais » (passe-pied en pierre imaginé au xvie siècle par les maîtres de cérémonie du thé pour relier le pavillon de thé en traversant le jardin sans salir son kimono) permet de circuler à travers la pelouse, les parterres ou les massifs d'arbustes4.

Eau

 

Engetsu-kyo dans le Koishikawa Kōrakuen, à Tokyo.

L'eau joue un rôle purificateur dans le shintoïsme et un rôle esthétique dans les premiers jardins japonais, fortement inspirés des jardins chinois.

Les plans d'eau sont souvent dessinés en forme de sinogrammes et presque toujours de manière irrégulière et asymétrique. La plupart sont alimentés par des cours d'eau naturels, certains utilisent des canalisations. Les cours d'eau sont eux aussi aménagés pour représenter des torrents, ils sont étroits, tortueux, et leur lit est couvert de pierres ; pour représenter des rivières côtières, ils sont larges, presque droits, et bordés d'herbes sauvages ou de fleurs.

À l'endroit où un cours d'eau se jette dans un plan d'eau, on trouve une petite chute d'eau, marquée par une formation de rochers. La disposition des rochers et des filets d'eau suit une classification millénaire introduite dans le Sakuteiki.

Le visiteur peut franchir les étendues d'eau à l'aide d'une multitude de ponts. Les plus simples sont une succession de pierres de gué, les plus élaborés sont sculptés en bois (parfois peint) ou en pierre.

Plantes

Momiji au Ginkaku-jiKyōto.

Les plantes d'un jardin japonais sont principalement choisies selon des critères esthétiques : elles servent à dissimuler ou mettre en valeur certaines parties du jardin, et fleurissent ou prennent des couleurs à différents moments de l'année. Les mousses sont utilisées dans de nombreux jardins à vocation religieuse. Les parterres de fleurs sont historiquement rares, mais courants dans les jardins modernes.

Certaines plantes sont choisies pour des raisons religieuses, comme le lotus sacré, ou symboliques, comme le pin, qui représente la longévité.

Les arbres sont taillés de manière à laisser passer le regard et ainsi à accroître la perspective du jardin. Leur pousse est soigneusement contrôlée afin de donner des formes intéressantes (niwaki), qui souvent évoquent celle de vieux arbres poussant à l'état naturel. Ils sont généralement inclinés, ce qui dirige leur ombre, et peut permettre de meilleurs reflets dans l'eau. Certains pins pluriséculaires nécessitent en permanence une série de béquilles pour les soutenir. En hiver, les branches des arbres anciens les plus fragiles sont soutenues par des poteaux, ou suspendues à des cordes, afin d'éviter que le poids de la neige ne les fasse tomber.

Parmi les arbres ou grandes plantes les plus courants, on trouve les azalées, les camélias, les chênes, les pruniers, les cerisiers, les érables, les saules, les ginkgo, les cyprès du Japon, les cèdres du Japon, les pins, et les bambous.

Animaux

 

Carpes koï dans un jardin zen contemporain.

Les animaux jouent un rôle relativement discret, mais important. Les carpes koï sont employées pour leurs couleurs jaune/orangé, mais aussi pour limiter les algues et la végétation aquatique. Les tortues, grenouilles et salamandres sont des résidents fréquents. Les oiseaux comprennent les canards et autres gibiers d'eau ; ils ajoutent une note de spontanéité au jardin. À Nara, des milliers de cerfs Sika habitent les parcs de la ville.

Éléments décoratifs

 

Lanterne de pierre du Rikugi-en à Tokyo.

Les lanternes sont apparues avec les jardins de thé. Elles sont utilisées pour l'éclairage de nuit, et comme décoration de jour. Les premières lanternes étaient en bronze, les plus courantes sont en pierre, certaines sont en bois. Il existe des dizaines de styles différents, avec différents niveaux de complexité et de formalisme. Un autre élément apparu avec les jardins de thé est le bassin d'eau (tsukubai), creusé dans une pierre, tout près du sol. Il est alimenté en eau par une conduite en bambou appelée kakei5. Dans les jardins d'agrément, ces bassins peuvent être en bronze comme en pierre, ils sont plus hauts, et l'eau permet de refléter le ciel ou des arbres environnants.

Quelques jardins d'inspiration bouddhiste comprennent des petites pagodes, purement décoratives. Elles se trouvent au bord des étendues d'eau (où elles se reflètent), ou au sommet de collines artificielles. On trouve parfois des statues, elles aussi d'inspiration bouddhiste. Dans les jardins des temples bouddhistes, elles sont le plus souvent en bronze ; dans les jardins d'agrément, elles sont plutôt en pierre.

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Styles

La classification traditionnelle des jardins japonais regroupe les jardins en trois grandes catégories :

  • shizen fūkeishikil 26, les jardins qui représentent la nature en miniature (jardins paysagers) ; une variante courante de cette classification utilise le terme tsukiyamal 27 ;

  • karesansui, les jardins secs, fortement inspirés par le bouddhisme zen et destinés à la méditation. Ils utilisent une représentation plus abstraite, où du sable ou du gravier figure la mer, et des rochers (parfois entourés de mousse) symbolisent des montagnes, des cascades ou des bateaux ;

  • chaniwal 28, les jardins de thé, comprenant des chemins paysagers (roji, « chemin de rosée », allusion à un sûtra parlant d'un tel chemin où l'on renaît après avoir échappé aux désirs matériels) menant à une maison de thé, portés sur une simplicité extrême.

 

Dans son manuel, Kitamura Enkin définit un système à trois niveaux de formalisme, caractérisant la conception de tout ou partie d'un jardin, le shin-gyō-sōl 29 : shin (formel ou élaboré par la main de l'homme), gyō (mi-formel ou semi-artificiel) et sō (informel et simple, ou naturel), d'après une distinction empruntée à la calligraphie d'Extrême-Orient (régulier, semi-Cursif et cursif)14,15. Par exemple, un passage de pierres taillées, alignées et serrées est shin, alors qu'un passage de pierres naturelles, disposées irrégulièrement et espacées, est sō.

Tsukiyama-niwa, le monde miniature

 

Kōraku-en, un jardin de promenade à Okayama.

Tsukiyama-niwal 30, le « jardin avec colline artificielle » s'oppose à hiraniwal 31, le « jardin plat ». Ces jardins comprennent au moins une colline de quelques mètres de haut, ainsi qu'un plan d'eau, des arbustes, arbres et autres plantes ; le plus souvent, on y trouve aussi des îles, des ruisseaux, et des ponts. Ces jardins reproduisent ou évoquent en miniature un ou plusieurs paysages célèbres de Chine ou du Japon. Ils peuvent être vus depuis un point fixe, en particulier la véranda d'un bâtiment, ou depuis un chemin qui met en valeur plusieurs compositions successives.

Un kaiyūshiki teienl 32 est un jardin de promenade, organisé autour d'un lac, à découvrir le long d'un sentier qui en fait le tour16. Il utilise le principe de miegakure pour dévoiler différentes scènes à partir du sentier, et fait souvent appel au shakkei pour intégrer les panoramas distants à ces scènes. Ce type de jardin était très recherché à l'époque d'Edo.

Les jardins « grue et tortue » utilisent une représentation de ces animaux (souvent sous la forme de deux îles, tsurujima et kamejima), symboles de longévité et de félicité.

Les « trois jardins les plus célèbres du Japon »l 33,17 sont dans ce style : Kōraku-en, à OkayamaKenroku-en, à Kanazawa et Kairaku-en, à Mito.

Karesansui, le jardin sec

 

Jardin sec du Ryōan-ji.

Beaucoup de temples zen possèdent un jardin représentant un paysage secl 34. Dans ces jardins, l'eau est absente, mais elle est évoquée par l'utilisation de gravier. Les rochers choisis pour leur forme intrigante, les mousses et les petits arbustes caractérisent ces jardins.

D'autres jardins utilisent des rochers similaires pour la décoration. Ces rochers peuvent venir de différentes parties éloignées du Japon. En outre, les bambous, les persistants tel que le Pin noir japonais ou des caducs tel que l'érable, poussent sur un tapis de fougères et de mousses.

Exemples de jardins secs, à Kyōto :

  • jardin du Ryōan-ji, particulièrement renommé ;

  • jardin du Hōjō (quartier réservé aux religieux) du Nanzen-ji ;

  • jardin du daisenin, dans le Daitoku-ji.

Chaniwa, le jardin de thé

Salon de thé du jardin japonais de Toulouse.

Pendant les époques de Muromachi et de Momoyama se développe la cérémonie du thé, ce qui provoque la construction de nombreuses maisons de thé, de salles de thé et de jardins de thé. On y accède par un « chemin de rosée » (roji), d'où l'autre nom, rojiniwal 35, donné à ces jardins (sotorojiniwal 36 correspond au « jardin extérieur » qui mène de l'entrée au pavillon d'attente). La conception de ce chemin de pierres obéit à des règles complexes et strictes : il mène aux différents lieux de la cérémonie, qui nécessitent chacun des pierres appropriées pour y arriver, ce qui dicte l'emplacement et l'espacement des autres pierres. Leur forme suggère de plus la marche à suivre : les petites pierres indiquent un chemin à suivre sans s'arrêter, les grandes pierres sont des plates-formes propices à l'observation du jardin. (Sen no Rikyū conseille une proportion de trois cinquièmes pour la marche, et deux cinquièmes pour l'observation.) Sur le chemin, on découvre ainsi quelques lanternes, un bassin d'ablution (tsukubai) et quelques arbres qui forment autant de petites scènes propices au détachement et à la méditation, qui sera poursuivie lors de la cérémonie. Un second jardin est parfois visible depuis la salle de thé elle-même, il est alors très simple et réservé, et doit exprimer les idéaux de wabi-sabi (« rusticité » et « tranquillité »).

Les jardins de thé sont issus des jardins contemplatifs des temples zen, mais on y marche au lieu d'y rester immobile. Historiquement, il s'agit des premiers jardins explicitement conçus pour être vus en marchant.

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L'ikébana, art floral japonais

L’ikebana (生け花?), également connu sous le nom de kadō (華道/花道?), « la voie des fleurs » ou « l'art de faire vivre les fleurs », est un art traditionnel japonais fondé sur la composition florale.

Ikebana et représentation

 

 

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Exposition d'ikebanas dans le métro de Kyoto.

Au contraire de la forme décorative des arrangements floraux dans les pays occidentaux, l’arrangement floral japonais crée une harmonie de construction linéaire, de rythme et de couleurs. Alors que les Occidentaux tentent d'accentuer la quantité et les couleurs des fleurs, portant leur attention essentiellement sur la beauté de la fleur, les Japonais accentuent l'aspect linéaire de l’arrangement. Ils ont développé un art qui valorise aussi bien le vase, les tiges, les feuilles et les branches que la fleur elle-même. La structure complète de l'arrangement floral japonais est axée sur trois points principaux symbolisant le ciel, la terre et l’humanité à travers les trois piliers, asymétrie, espace et profondeur.

Écoles d'ikebana

Il existe de très nombreuses écoles d'ikebana au Japon qui représentent autant de courants et de styles différents. Mary Averill, dans un livre intitulé Japanese flower arrangement, Ikebana applied to western needs, (1913) donne un aperçu des nombreuses écoles d'ikebana5. Une école est normalement dirigée par un iemoto(家元?), souvent transmis au sein d'une famille d'une génération à l'autre.

Styles d'ikebana

À l'origine, l'arrangement floral de l'ikebana était très simple, composé à partir de quelques tiges de fleurs et de branches au feuillage persistante. Cette première forme d'ikebana était appelée kuge (供華). Les motifs et les styles ont évolué et, à la fin du XVe siècle, les arrangements étaient suffisamment courants pour être appréciés par les gens ordinaires et plus seulement par la famille impériale et ses serviteurs : en effet, les styles d'ikebana ont changé durant cette période, transformant la pratique en une forme d'art avec des instructions établies. Des livres ont été écrits sur cet art, notamment le "Sedensho", le plus ancien d'entre eux, couvrant les années 1443 à 1536. L'Ikebana devint une partie importante des festivals traditionnels et des expositions étaient organisées ponctuellement.

Les premiers styles se caractérisaient par une tige centrale haute et droite accompagnée de deux tiges plus courtes. Pendant la période Momoyama (1573-1603), un certain nombre de châteaux fastueux ont été construits et les nobles et les serviteurs royaux ont réalisé de grandes compositions florales de style rikka, considérées comme une décoration appropriée pour les châteaux.

De nos jours, chaque école (Sogetsu, Ohara, Senshin Ikenobo sont les principales en France) a ses styles propres et certains styles classiques se retrouvent dans plusieurs écoles, mais avec des noms différents.

Styles traditionnels

  • Le Rikka (立花?9 s'est développé en tant qu'expression bouddhiste de la beauté des paysages naturels. L'essence de ce style réside dans les neuf tiges qui représentent les éléments de la nature10. Une variante de ce style est appelée suna-no-mono suna-no-mono (砂の物?), "arrangement avec du sable"11.

  • Lorsque la cérémonie du thé est apparue, un autre style a été développé pour les pièces à thé, appelé chabana. Ce style est à l'opposé du style issu de la période Momoyama et met l'accent sur la simplicité rustique. Le chabana n'est pas considéré comme un style de l'ikebana mais est distinct et relève de la cérémonie du thé. La simplicité du chabana a contribué à son tour à la création du nageirebana ou style "jeté".

  • Le Nageire (投げ入れ?), est un arrangement non structuré qui a conduit au développement du style seika ou shōka. Il est caractérisé par un faisceau serré de tiges qui forment un arrangement asymétrique triangulaire, à trois branches, qui était considéré comme classique.

  • Le Seika ou shōka (活花 / 生花?), "fleur pures"12, est un arrangement qui consiste en seulement trois parties principales, représentant l'humain, le ciel et la terre. Il s'agit d'une composition simple conçue pour révéler la beauté unique de la plante elle-même. C'est la formalisation du style nageire qui a abouti au style shōka, plus formel.

Styles « récents »

 

Un kenzan immergé dans de l'eau et planté de tiges.

  • Le Moribana (盛り花?) , "fleurs empilées", les fleurs sont disposées dans un vase peu profond appelé suiban (水盤?), un petit pot ou un panier, et fixées sur un kenzan, support métallique hérissé d'aiguilles sur lesquelles on plante les fleurs.

  • Shizenka (自然花?, parfois orthographié chizenka) ;

  • Le Jiyūka (自由花?, parfois orthographié djyuka) , "style libre"13, où l'accent est mis sur la conception créative des arrangements floraux, tous les matériaux étant autorisés, y compris les matériaux non floraux. Au XXe siècle, avec l'avènement du modernisme, les trois écoles principales d'ikebana ont partiellement cédé la place à ce qui est communément appelé au Japon le "style libre"

  • Shinseika (新生花?).

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Le thé et sa cérémonie 
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Types de thés japonais

Dans cette partie, nous aimerions vous faire découvrir la diversité des thés produits au Japon. Certains d’entre eux présentent de légères variations régionales, ou peuvent avoir une appellation différente selon le lieu de production. Par ailleurs, les producteurs de thé au Japon se montrant de plus en plus ouverts à l’expérimentation, cette liste des types de thés évolue constamment et pourrait s’allonger dans le futur.

Le matcha

Le matcha est un type de thé japonais sous forme de poudre, très populaire hier comme aujourd’hui. En effet, il est communément admis que c’est une sorte de matcha que les premiers buveurs de thé consommaient au Japon, après son introduction depuis la Chine il y a déjà des siècles de cela.
Lors de la production du matcha, les feuilles de thé sont étuvées puis séchées. Dans le cas d’un matcha de grade « cérémonie », les feuilles sont ensuite moulues lentement à la meule de pierre.
Traditionnellement, le matcha est préparé dans un bol (appelé chawan) : on ajoute de l’eau chaude (environ 80°C) à la poudre de thé vert, puis ce mélange est battu à l’aide d’un fouet en bambou (chasen). La boisson est d’un vert intense ; du fait de l’émulsion, elle a une texture douce voire crémeuse, ainsi qu’une mousse sur le dessus.


Le matcha a récemment bénéficié d’un regain de popularité, particulièrement apprécié comme ingrédient pour la confection de confiseries, pâtisseries et autres produits alimentaires. Le matcha commercialisé pour un usage alimentaire est d’une qualité bien moindre que celui de « cérémonie » : il est notamment issu de feuilles récoltées plus tardivement, ou moulu par des broyeurs à billes – des procédés moins chers et plus rapides.

Sencha

Si le sencha est aujourd’hui le thé le plus consommé au Japon, son invention en 1738 est relativement récente dans l’histoire du thé.

Littéralement, le mot sencha signifie « thé bouilli ». En effet, le sencha désignait autrefois un thé de manière générale, du fait de la méthode d’infusion alors utilisée – il était bouilli dans une sorte de grande bouilloire. Cette utilisation du terme sencha se retrouve donc dans les textes, et ce même avant 1738.
L’invention du sencha est attribuée à Nagatani Sōen – un producteur de thé à Uji, ayant passé près de 15 ans à mettre au point le procédé tel que nous le connaissons aujourd’hui. Il commença par vendre sa nouvelle création à la boutique Yamamoto à Tōkyō (ville alors appelée Edo), après quoi le sencha se diffusa de part et d’autre du Japon.


La fabrication du sencha se distingue par deux caractéristiques :
L’oxydation est arrêtée par étuvage des feuilles, pour le sencha comme pour la majorité des thés verts japonais actuels. Cet étuvage est une alternative au chauffage dans un wok ou une poêle, une méthode généralement utilisée pour le thé vert dans les autres pays.


Après étuvage et refroidissement, les feuilles passent par plusieurs phases de malaxage. Au cours de ces phases successives, les feuilles perdent leur humidité et s’allongent progressivement, pour aboutir à la forme d’aiguille si caractéristique du sencha. Dans le cas d’un sencha issu de théiers ombragés avant la récolte, on parle souvent de kabuse sencha ou de kabuseicha.

Gyokuro

Le gyokuro aurait été inventé en 1835 par Yamato Kahei VI, un marchand de thé de Tōkyō, lorsqu’il entreprit d’ombrager les théiers dédiés à la production de sencha, comme cela se faisait pour le tencha. Le résultat fut un thé plus sucré et riche en goût, et d’un vert plus profond évoquant une goutte de rosée – d’où le nom de gyokuro ou rosée précieuse.


Pour produire un gyokuro, les théiers sont donc couverts pendant environ trois semaines avant la récolte, ce qui les protège de la lumière directe du soleil ; de manière générale, seules les jeunes feuilles de printemps sont récoltées puis transformées.
Traditionnellement, une structure de bambou était érigée au-dessus des théiers, sur laquelle étaient déposées pailles et tiges de riz : les théiers pouvaient donc pousser librement et adopter une forme naturelle sous cette couverture. La récolte, tout comme la transformation, était alors entièrement réalisée à la main.


De nos jours, pailles et tiges ont presque intégralement été remplacées par des bâches ou des filets noirs. De même, la récolte ainsi que le façonnage à la main sont devenus extrêmement rares.

Bancha

Les bancha sont des thés plutôt populaires, accessibles à l’ensemble de la population. Ils sont souvent considérés comme des thés de moindre qualité, car issus des larges feuilles matures.

La récolte d’un bancha se fait généralement après celle d’un sencha, gyokuro ou du tencha. Les feuilles de thé matures étant aussi plus coriaces, elles sont communément étuvées ou bouillies plus longtemps que des jeunes feuilles. Cependant, parmi les divers bancha qui existent, les méthodes de fabrication peuvent varier même largement d’un type à l’autre.

En effet, au-delà de leur image de thés de moindre qualité, et même s’ils n’ont pas la complexité des goûts et arômes du sencha, les banchas restent des thés plaisants et très intéressants. On trouve notamment de nombreuses variantes régionales, dont les origines remontent à des méthodes de production ou de consommation différentes.

Enfin, le hōjicha tout comme le genmaicha sont le plus souvent issus de bancha.

Genmaicha

C’est un thé vert japonais, pour lequel du riz grillé est ajouté à un bancha (ou parfois à un sencha).

Au départ, le genmaicha fut probablement créé pour diminuer le coût du thé, ou pour permettre aux réserves de durer plus longtemps. Mais avec des arômes de torréfaction très plaisants et une saveur beurrée, le genmaicha est devenu un thé très apprécié, au Japon et au travers le monde.

Du matcha peut aussi être ajouté au genmaicha, notamment pour souligner la couleur verte de l’infusion et lui donner un goût plus prononcé. On parle alors de matcha iri genmaicha.

Hōjicha

Le hōjicha est un thé vert torréfié. Il peut être issu d’un bancha, d’un sencha ou d’un kukicha.

Les feuilles de thé dédiées à un hōjicha passent d’abord par les étapes habituelles de production des thés verts japonais – du bancha, sencha ou kukicha -, puis sont ensuite torréfiées.

La torréfaction requiert une source de chaleur, traditionnellement apportée par chauffage dans une poêle spéciale appelée hōroku. C’est cette dernière étape qui confère au hōjicha des notes grillées et ses arômes caractéristiques. Et enfin, c’est aussi elle qui explique la couleur brun doré de l’infusion.

Le hōjicha est un thé du quotidien, accompagnant fréquemment les repas au Japon.

Kyōbancha

Voici un autre exemple de thé japonais torréfié. On parle de kyōbancha lorsqu’il est produit à Kyōto, mais les termes iribancha et hirabancha peuvent être utilisés dans d’autres régions.

Le kyōbancha est assez singulier parmi les thés japonais, dans la mesure où il est produit à partir des dernières feuilles de l’année : il est ainsi récolté en mars, ce qui permet de préparer les théiers pour le printemps qui suit. Ces feuilles étant très épaisses, elles sont dans certaines régions non pas transformées en bancha, mais utilisées comme engrais pour les théiers. Pour obtenir un kyōbancha, ces feuilles matures nécessitent donc un étuvage relativement long (environ 30 minutes), et peuvent ensuite être séchés et torréfiées.

S’il est parfois considéré comme un thé de basse qualité, le kyōbancha est pourtant très agréable et offre tout un bouquet de surprises, avec des arômes délicatement fumés et un arrière-goût de muscade.

Tencha

Rarement consommé comme tel, le tencha est généralement plus connu comme un thé non fini, destiné à produire le matcha.

Pour produire du tencha, un système d’ombrage est installé au dessus des théiers, environ quatre semaines avant la date prévue de récolte. Celle-ci est suivie par les phases d’étuvage et de séchage ; puis, les tiges sont minutieusement séparées des feuilles séchées, car seules ces dernières sont gardées pour le tencha. Et enfin, après avoir moulu les feuilles de tencha, on obtient le matcha.

Cependant, il est tout à fait possible d’infuser et boire le tencha, même si cette pratique – comme le thé qui en découle ! – est peu commune. En effet, la phase de malaxage est totalement omise lors de la fabrication du tencha, cette phase permettant habituellement de rompre les parois cellulaires des feuilles de thé et facilitant la diffusion des arômes dans l’eau. Après infusion, la liqueur de tencha a donc des arômes souvent équilibrés et légers.

Kukicha

Lors de la production de sencha de qualité ou de matcha, les tiges sont couramment séparées des feuilles, pour des raisons pratiques comme esthétiques. Ces tiges sont alors utilisées pour faire un autre type de thé : le kukicha. Le nom vient directement du mot japonais kuki, qui signifie « tige ».

Le kukicha a un goût plutôt doux : en effet, comme les tiges assurent le transport des différents composants du thé vers les feuilles, seule une partie d’entre eux se trouve encore dans les tiges à la récolte. C’est aussi un thé facile à préparer – quelle que soit la méthode d’infusion, la liqueur est rarement amère.

Konacha

C’est un thé japonais de grade inférieur, composé de très fins morceaux et poussières de thé – des sous-produits qui ne sont pas gardés à l’issue du triage, lors de la finition d’un sencha ou d’un gyokuro. Le konacha est généralement utilisé dans la fabrication des thés en sachet.

Kamairicha

C’est un thé japonais fabriqué par passage dans une poêle chaude, ce qui stoppe l’oxydation tout en commençant à sécher progressivement les feuilles.

Il existe différentes techniques de malaxage, qui permettent de produire différents types de kamairicha : tamaryokucha (feuilles enroulées) ou kamanobicha (feuilles droites, en forme d’aiguille).

Sanpincha

Le sanpincha est un thé vert japonais, naturellement parfumé au jasmin. Cette technique, importée de Chine au Japon, est aujourd’hui répandue sur les îles d’Okinawa – archipel le plus méridional du Japon.

Oolong

Le oolong est un thé semi-oxydé, dans la mesure où les feuilles subissent d’abord un flétrissement, puis malaxage et séchage (le séchage permettant alors de mettre fin à l’oxydation).

S’il était traditionnellement peu répandu au Japon, il est aujourd’hui de plus en plus apprécié.

Wakōcha

Le wakōcha est un thé noir japonais.

Après la récolte, les feuilles sont tout d’abord flétries, avant d’être malaxées pour accélérer l’oxydation, et enfin séchées.

Historiquement, le thé noir était assez rare au Japon. Ce n’est qu’à partir de l’époque Meiji que sa production fut initiée : alors que le Japon s’ouvrait progressivement au commerce extérieur, l’espoir était de vendre ce thé à l’étranger – un projet qui ne connut pas le succès espéré.

Dans un contexte aujourd’hui difficile pour le thé vert au Japon, curiosité et intérêt pour le thé noir émergent au sein de la communauté des producteurs. Du fait de ce regard nouveau porté sur le thé noir, sa production pourrait augmenter dans les prochaines années.

Thés fermentés

Représentants peu connus d’un riche patrimoine régional, les thés fermentés ont une longue histoire de production dans certaines régions du Japon, principalement sur l’île de Shikoku.

De manière générale, les feuilles sont laissées à croître sur les arbres jusqu’à l’été, avant d’être cueillies et bouillies. Puis, après une fermentation de plusieurs semaines à plusieurs mois (le procédé et la durée variant selon le type de thé), elles sont enfin séchées.

Parmi les thés fermentés, on ne citera ici qu’une partie des mieux connus d’entre-eux : Goishicha, Awabancha, Kuroishizucha, Yamabuki Nadeshiko… des thés représentant une diversité de méthodes de fabrication, de souches bactériennes réalisant la fermentation, ainsi que de régions de production !

La cérémonie du thé

Pour donner une définition simple et courte de la cérémonie du thé, nous pourrions dire qu’il s’agit d’un rituel extrêmement codifié au cours duquel un petit groupe de personne savoure un bol de thé matcha 🍵 soigneusement préparé par un maitre du thé. Mais s’arrêter à cette définition serait très réducteur.

La cérémonie du thé est appelé Chanoyu en japonais, ce qui veut dire littéralement « eau chaude pour le thé ». Ce rituel culturel découle de quelque chose de bien plus grand, d’une philosophie et d’une discipline connue sous le nom de Chadô ou la Voie du thé.

Pour comprendre réellement ce qu’est la cérémonie du thé, nous vous invitons à parcourir notre article. En découvrant l’histoire du thé au Japon, les fondateurs de la cérémonie et les principes de la Voie du thé, vous pourrez saisir toute l’ampleur de cet art japonais traditionnel et mieux comprendre la mentalité japonaise. Bonne lecture ! 😊

Petite histoire de la cérémonie du thé au Japon

 

Avant de rentrer dans le vif du sujet, il est nécessaire de faire un petit retour en arrière pour comprendre d’où vient le thé, son rôle dans la culture japonaise et son évolution au fil du temps.

Pour commencer, empruntons notre machine à remonter le temps et retournons au 4e siècle. A cette époque, les premières graines de thé furent introduites au Japon par des moines bouddhistes chinois (les deux pays étaient alors en très bons termes, favorisant ainsi les échanges).

Lorsque le Japon se mit à cultiver lui-même ses propres plants de thé, la consommation de cette boisson était alors réservée essentiellement aux moines bouddhistes à des fins médicinales. Peu de temps après, le thé fut adopté par les nobles et les samouraï qui avaient l’habitude de boire une tasse de thé à chaque fois qu’il se rendait dans un monastère. Jusqu’en 1192, le thé était une denrée rare et précieuse.

Au 12e siècle, le thé matcha – un thé vert réduit en poudre – fit son apparition en Chine. C’est le moine Myoan Eisai, fondateur du bouddhisme zen, qui introduisit le thé matcha au Japon après un voyage en Chine pour étudier la philosophie et la religion. Eisai fut le premier à affirmer que la consommation de thé était un remède efficace contre les maladies. Le thé matcha connu un grand succès au Japon et remplaça peu à peu le thé vert ordinaire.

Il faut attendre le 16e siècle pour que le consommation de thé se répande à tous les niveaux de la société japonaise. Au même moment, trois moines établirent les fondations de la cérémonie du thé qui, jusque-là, répondait encore aux règles et formalités chinoises.

Murata Shuko (1422-1503), surnommé le père de la cérémonie du thé, fut le premier à faire le parallèle entre dégustation du thé et exercice de méditation. Ce moine bouddhiste zen consacra sa vie à l’apprentissage et au perfectionnement de la cérémonie du thé. Grâce à lui, les ustensiles richement décorés d’origine chinoise furent remplacer par des ustensiles plus simples. Cette idée fut reprise par le moine Takeno Jô (1504-1555).

Enfin, le concept majeur de la cérémonie du thé fut développé par le plus célèbre des maîtres de thé, Sen No Rikyû (1522-1591). C’est lui qui rédigea les quatre grands principes de ce rituel : Wa pour harmonie, Kei pour respect, Sei pour pureté et Jaku pour sérénité.

Pour l’instant, l’histoire présente la cérémonie du thé comme un rituel pratiqué par les hommes, les moines et les samouraï. Mais alors, me diriez-vous, pourquoi la première image qui nous vient à l’esprit quand on évoque ce rituel est-elle l’image d’une femme ou d’une geisha ?

C’est sous l’ère Meiji (1868-1912), tandis que la classe guerrière disparaissait peu à peu, que le gouvernement décida de redonner un second souffle au chanoyu en l’incluant dans le cursus scolaire des jeunes filles et dans l’apprentissage des maiko pour devenir geisha. Au Japon, les principes de la cérémonie du thé sont encore étudiés, notamment au sein de trois écoles de chadô fondées par les trois arrière-petits-fils de Sen No Rikyû. Aujourd’hui, les maîtres de cérémonies sont plus souvent des femmes que des hommes.

La voie du thé

 

La voie du thé ou chadô est souvent confondue avec la cérémonie du thé. Cette dernière pourrait se définir simplement comme un moment de partage basé sur l’humilité et le plaisir, tandis que la voie du thé correspond à une idée plus large, une discipline ou une manière de penser.

A l’origine, la cérémonie du thé vient de Chine et a été adoptée par les Japonais au même titre que la boisson. Cependant, le rituel chinois était très sophistiqué avec des ustensiles richement décorés et, pour Sen No Rikyû, ce luxe ne correspondait pas à la mentalité japonaise. Dans un sens, il « japonisa » ce rituel en le basant sur un nouveau principe, le wabi ou la simplicité élégante.

« Le thé n’est rien d’autre que ceci : faire chauffer l’eau, préparer le thé et le boire convenablement, il n’y a rien d’autre à savoir. » - Sen No Rikyû

La voie du thé permet de comprendre l’état d’esprit japonais, permet de saisir l’essence même de la culture japonaise, un monde où le raffinement suprême côtoie la simplicité extrême.

La voie du thé est à la fois un art et une philosophie, un des nombreux chemins qui existent pour atteindre l’accomplissement, la sérénité spirituelle. Bien que cette discipline ne soit pas religieuse à proprement parler, elle ne peut être dissociée de la philosophie zen.

Pour finir, apprendre le chadô permet de s’ouvrir aux nombreuses autres voies de l’accomplissement, d’autres formes d’art qui mènent l’Homme dans un voyage spirituel. En effet, la cérémonie du thé implique l’art de la composition florale, l’art de la céramique, l’art de la calligraphie mais également l’art gastronomique, architectural et vestimentaire. Vous comprendrez de quoi nous parlons dans la suite de cet article.

 « Pour étancher sa soif, il faut boire de l’eau. Pour dissiper ses soucis, le vin est salutaire, mais pour éclaircir l’esprit, le thé est sans pareil… » - Lu Yu

Le lieu de la cérémonie du thé

 

Le rituel du thé au Japon a lieu dans un modeste pavillon (chashitsu) situé au milieu d’un jardin. La pièce dans laquelle a lieu le rituel n’est pas très grande, elle mesure environ 7,5m² (soit quatre tatamis et demi). La porte d’entrée (nigiriguchi) est très basse et oblige les invités à se courber pour entrer, en signe d’humilité.

Dans le pavillon, le décor est sobre et épuré mais soigneusement préparé par l’hôte avant l’arrivée de ses invités. Dans une alcôve (tokonoma), un rouleau de parchemin (kakemono) est accroché au mur à côté d’une composition florale (chabana) déposée dans une céramique. Ces deux éléments doivent être assortis et en accord avec la saison. Le parchemin peut être une calligraphie, une peinture ou un poème, il permet d’annoncer aux invités le thème de la cérémonie.

Le thé matcha

Vous l’aurez compris, pas de cérémonie du thé sans thé matcha.  

Le thé matcha, comme nous l’avons vu plus haut dans le texte, est un thé vert broyé entre deux pierres pour en faire une poudre, mais ce n’est pas n’importe quel thé vert.

Quelques semaines avant la récolte des feuilles de thé, les arbustes sont couverts pour les protéger du soleil. Les feuilles, privées de lumière, deviennent plus petites et plus foncées car elles s’enrichissent en chlorophylle et acides aminés. Cette étape permet d’adoucir l’amertume naturelle du thé. Après la récolte, les feuilles portent le nom de tencha. Celles-ci sont chauffées à la vapeur puis broyées lentement et finement pour obtenir une fine poudre du nom de matcha.

La poudre de thé matcha est fouetté avec de l’eau chaude pour obtenir une boisson mousseuse, bien différente des boissons de thé vert ordinaires obtenus après infusions des feuilles.

Le déroulement de la cérémonie

 

Pour mener la cérémonie dans les règles de l’art, le maître du thé doit respecter les sept règles de la voie du thé dictés par Sen No Rikyû :

  • Prépare un délicieux bol de thé

  • Dépose le charbon de bois pour qu’il puisse chauffer l’eau

  • Arrange les fleurs comme elles sont dans les champs

  • Évoque la fraîcheur en été, la chaleur en hiver

  • Devance en chaque chose le temps

  • Prépare-toi à la pluie même s’il ne pleut pas

  • Porte la plus grande attention à chacun de tes invités

La cérémonie du thé, dans sa version complète, peut durer jusqu’à 4 heures. Ce rituel se veut intime, ainsi le maître de cérémonie n’invitera jamais plus de 5 personnes à la fois. Le déroulement d’une cérémonie peut être différent selon la région, la saison ou encore l’heure de la journée, mais celui-ci suit généralement les mêmes étapes.

Avant toute chose, il faut savoir que l’hôte et les invités doivent être vêtus d’un kimono (ou au moins une tenue sobre pour les invités). La tradition veut que les invités soient munis d’un petit éventail (sensu) et de papier traditionnel japonais (kaishi).

Etape 1 : Les invités sont accueillis à l’entrée du jardin par l’hôte (ou maître de thé) qui les salue silencieusement. Ils empruntent un petit sentier qui mène au pavillon de thé et, à mi-chemin, les invités doivent se laver les mains et se rincer la bouche à une petite source d’eau claire pour se purifier du monde extérieur.

Etape 2 : Les invités attendent que l’hôte leur fasse signe pour les convier à l’intérieur du pavillon. Pour entrer, les invités passent par une porte très basse, les obligeant ainsi à s’incliner en signe d’humilité et de respect pour l’hôte. Les chaussures sont bien évidemment laissées à l’extérieur. Une fois rentrés, les invités peuvent admirer la décoration sobre mise en place par l’hôte avant leur arrivée. Après avoir pris le temps d’observer la pièce et de ressentir le calme et l’harmonie qui y règne, les invités vont s’agenouiller à même le tatamis. Ils déposent devant eux l’éventail fermé, parallèle à leurs genoux, afin de délimiter leur espace.

 

Etape 3 : Dans la version complète, le maître sert un repas léger (kaiseki) qui se termine avec des pâtisseries et sucreries douces (wagashi). L’invité utilise le papier kaishi, un papier épais japonais, pour saisir les pâtisseries.

Etape 4 : Le cœur de la cérémonie du thé peut enfin commencer. Le maître apporte les ustensiles nécessaires à la préparation du thé matcha et les dispose autour de lui. Tandis que l’eau chauffe dans la bouilloire en fonte (kama), le maître nettoie symboliquement les ustensiles avec un linge de soie (fukusa). Personne ne parle, seul le bruit des ustensiles se fait entendre. Le maître rince le bol de thé (chawan) et le fouet en bambou (chasen) avec de l’eau chaude.

 

Etape 5 : Avec une cuillère en bambou (chashaku), le maître prélève de la poudre de thé matcha qu’il dépose dans le bol. Il ajoute de l’eau chaude puis fouette la préparation avec le chasen jusqu’à obtenir une boisson mousseuse.

Etape 6 : Une fois le thé préparé, le maître présente le bol à l’invité d’honneur. Ce dernier saisit le bol à deux mains, salue le second convive puis lève le bol en direction de l’hôte en signe de respect. Il faut savoir que le bol est un élément important dans la cérémonie. En céramique, cet objet présente une face décorée et une face neutre. Avant de boire, l’invité doit tourner le bol dans ses mains pour que la face décorée soit vue par tout le monde. Boire du côté de la face décorée est une erreur à ne surtout pas commettre. Une fois que l’invité d’honneur a bu ses trois gorgées, il passe le bol au second convive qui fait de même. Le bol passe de mains en mains jusqu’à ce que tous les invités aient pris trois gorgées, puis il revient dans les mains du premier convive. Celui-ci prend le temps d’admirer le bol, sa forme, ses dessins et ses imperfections avant de le rendre au maître.

Etape 7 : Le maître lave minutieusement les ustensiles et les présente un par un aux invités. Ces derniers peuvent alors admirer la simplicité élégante de chaque ustensile et demander à en savoir plus sur leur origine.

Etape 8 : L’hôte raccompagne ses convives à l’extérieur et les salue en silence. Pour finir, il défait la composition florale, décroche le parchemin et s’assure de la propreté du lieu. La cérémonie du thé est finie.

Les art martiaux 
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La rentrée est là et vous cherchez un nouveau sport pour décompresser après une journée de boulot ? Et si l'on se tournait du côté du Japon et de ses célèbres arts martiaux ?

Depuis des siècles, les arts martiaux japonaissont particulièrement respectés sur l’archipel comme à travers le monde entier. Entre tradition, combat et spiritualité, ces arts martiaux sont avant tout un excellent moyen de défense pour celui qui les pratique.

A la fois exercice physique et psychique, ces pratiques sportives font partie intégrante de l'histoire et de l'art japonais. Partez à la découverte du judo, du karaté, de l’aïkido, du sumo, du kendo, du kyudo ou encore de l’iaido à travers cet article et découvrez la "voie" qui est faite pour vous !

Le Judo, la voie de la souplesse

 

Pas besoin de vous présenter cet art martial japonais très connu à l’étranger. Le judo demeure le 4ème sport le plus pratiqué en France avec pas moins de 600 000 licenciés. Par ailleurs, notre pays collectionne les médailles olympiques de judo.

Issu du Jiu-Jitsu, cette discipline consiste utiliser différentes prises pour faire tomber son adversaire ou l’immobiliser au sol. Les combattants ou judokas portent un kimono blanc maintenu par une ceinture dont la couleur varie du blanc au noir pour indiquer leur niveau. Les grades de progression s’expriment en DAN, comme dans la plupart des arts martiaux. Outre les performances techniques, l’esprit est fortement sollicité dans ce sport de combat.

Cet art martial inventé par Jigoro Kano apparaît en 1882 afin de moderniser et transmettre la pratique traditionnelle du ju-jitsu utilisée par les samouraï.

Signifiant « Voie de la souplesse », le judo est à l’image du roseau qui se ploie pour laisser passer la neige alors que les branches des cerisiers cassent sous le poids.

À partir de 1964, ce sport fait partie des disciplines olympiques. Parmi les grands judokas français, on peut citer Teddy Riner ou Clarisse Agbegnenou.

Le Karaté, un art martial qui en jette

Crédit photo : Thao Le Hoang (www.hthaostudio.com)

Originaire de l’île d’Okinawa, le karaté est un sport de combat assez spectaculaire. Aussi, il n’est pas rare de voir cet art martial dans certains films d’action à l’image du célèbre Jean-Claude Van Damme. Loin des clichés véhiculés par le cinéma, le karaté est avant tout un art spirituel.

Le karaté est une pratique de self-défense très ancienne qui utilise des techniques de frappes et de projections. Dans la pratique, les coups sont arrêtés avant de blesser l’adversaire. Le combat se pratique à main nue en utilisant uniquement le corps et l’esprit.

Les karatékas apprennent des enchaînements de techniques codifiées nommées KATA ainsi que les positions et déplacements de base. Si cette discipline utilise la force et la dextérité pour combattre, le mental est prédominant.

En kanji, Kara signifie « vide » et « Te » désigne « main ». Ainsi, Karate peut se traduire par « vacuité » (ou "l'état de ce qui est vide") au sens bouddhique du terme. Cette pratique est née à Okinawa, une île située entre le Japon et la Chine.

Crée en 1938 par Gichin Funakoshi, le Shōtōkan Ryu est le style de karaté le plus pratiqué avec pour meilleur représentant le célèbre maître Hirokazu Kanazawa. Toutefois, il existe de nombreuses déclinaisons de cet art martial. Par ailleurs, le karaté sera à nouveau dans le cercle des Jeux olympiques en 2021.

L’aïkido, un art de vivre

Crédit Photo : @novoselov

Représentant moderne des valeurs des samouraï, l’aïkido est un art martial qui s’inspire de la philosophie shinto, zen et tao.

Cette pratique sans heurt mélange plusieurs disciplines telles que le combat à main nue, le maniement du sabre ou du bâton, la maîtrise de la respiration tout en développant les facultés de concentration. L’objectif ultime étant de canaliser son adversaire tout en utilisant sa propre impulsion contre lui. La défense étant proportionnelle à l’attaque. Ce sport qui collectionne les clés de bras et les techniques d’immobilisation permet de s’élever spirituellement.

Inventé par Morhei Ueshiba vers les années 1925, l’aïkido s’inspire des arts martiaux anciens. Fondé sur des principes de paix et d’harmonie, cet art japonais se veut une pratique non violente ou toute compétition est exclue.

Le sumo, sport sacré au Japon

Crédit Photo : Bob Fisher

Indissociable de la culture japonaise, l’art du sumo n’est plus à présenter. Ce combat de lutte qui met deux gros bonshommes en culottes courtes face à face est l’emblème du sport national au Japon.

Les combattants, ou sumotoris, s’affrontent sur un cercle d’argile, par des techniques de lutte. Ils ne doivent pas sortir du cercle ni toucher le sol avec autre chose que leurs pieds. En règle générale, plus t’es gros mieux c’est … un pied de nez pour le culte de la minceur.

Associé à la religion Shinto, le sumo viendrait d’anciens rituels qui servaient à honorer les dieux. Tout comme le jujitsu, le sumo serait né du combat de deux kamis (ou divinités japonaises). Aujourd’hui, les lutteurs sont encore considérés comme des dieux par les Japonais.

Le Kendo, l’art de manier le sabre

Crédit Photo : @basaya

Issu du Kenjustu, le kendo est sans doute le plus ancien des arts martiaux japonais modernes. Ce sport qui reprend les techniques d’escrime utilisées par les samouraïs est très populaire au Japon. Très pratiqué en compétition, le kendo permet de développer sa force mentale et sa détermination.

Les combattants manient un sabre en bambou (le shinay) qu’ils tiennent à deux mains. Ils sont équipés d’une armure et protégés par un casque. Aussi, ils utilisent différentes techniques de frappes tout en poussant des cris pour symboliser leur détermination dans l’affront.

Le Kyudo, ou la voie de l’arc

 

Art martial datant de l’époque des samouraïs, le Kyudo consiste à apprendre les techniques traditionnelles de tir à l’arc ainsi que les valeurs spirituelles qui l’entourent.

L’arc conçu d’une seule pièce en bambou est grand et élégant. Le matériel est utilisé avec respect et dévotion. Cette discipline très raffinée s’inscrit dans la recherche de la perfection, que ce soit dans la technique ou dans la vie personnelle.

On travaille la posture, la tenue de l’arc, la gestuelle, la concentration et la précision tout en adoptant une philosophie zen. Le Japon compte de nombreuses compétitions de Kyudo chaque année. Ce sport qui allie l’esthétique à la technique et à la spiritualité est l’un des plus authentiques des arts martiaux japonais.

Dérivée du Kyujutsu, ou tir à l’arc pratiqué par les guerriers, la discipline se développe particulièrement à l’ère Edo, avec l’essor de la culture japonaise et des arts traditionnels.

Iaido, la quête de l’unité et de la maîtrise de soi

 

Inspirée des techniques d’entraînement des samouraïs, cet art martial qui demande contrôle et précision absolue est en plein essor aujourd’hui.

Appelée iai-jutsu pendant la période des Bushis, l’iaido était l’art de dégainer le sabre et de trancher. Plus tard, la discipline prend un sens plus spirituel qui relève de la maîtrise de soi. L’iaido se pratique essentiellement sous forme de Kata ou mouvements codifiés.

Ce sport non ouvert à la compétition s’exerce seul. Les lames sont tranchantes ou non selon les pratiques et le niveau de l’élève. Il existe de nombreuses écoles d’iaido au Japon, Par ailleurs, ce sport d’adresse se développe particulièrement en Europe.

Trouvez votre voie en choisissant un art martial japonais !

Vous l'aurez compris, les notions de respect et d'humilité occupent une place importante dans les arts martiaux japonais. L'objectif de ces sports n'est pas seulement de vous apprendre des techniques de combat ou de défense, mais également de vous enseigner de profondes valeurs morales. 

Les arts martiaux pratiqués aujourd'hui découlent tous des pratiques de combat exercées par les Samouraïs, il y a bien longtemps, dans le but de discipliner leur esprit.

Entre la souplesse du Judo, la force mental du Karaté, la maîtrise de soi de l'Aïkido ou encore le perfectionnement du Kyudo, quel art martial japonais est fait pour vous ?

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La peinture et les estampes
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École RinpaOgata Kōrin (1658-1716). Vagues à Matsushima. Paravent à six feuilles. Encre, couleurs et or sur papier, 150,2 × 367,8 cm. Museum of Fine Arts, Boston.

 

La peinture japonaise est millénaire.

Elle est souvent empreinte de la peinture et des techniques venus de Chine.

Durant les siècles qu’elle a traversés, elle a revêtu des variétés et des styles différents. 

Entre la période Kofun (sans doute la plus ancienne) et aujourd’hui, peinture, calligraphie et inspiration religieuse se sont mêlées. Le Nihonga représente une part importante de cet art séculaire.

Je vous fais (re)découvrir ici la peinture japonaise, ses techniques et ses concepts.

 

La peinture japonaise à travers le temps

 

Entrons dans notre machine à explorer le temps et remontons à la naissance de cet art au Japon.

 

Période Kofun

Elle couvre l’ère avant la préhistoire du Japon. Les premières traces de peinture sont retrouvées dans les chambres funéraires.

Les formes géométriques telles que les disques, les triangles ou les losanges sont très présentes. On retrouve également des couleurs : le vert, le brun, le rouge, le blanc, le bleu.

Longtemps sous considérées, leur conservation n’était pas une priorité.

 

Période Asuka

Elle s’étale de la période préhistorique jusqu’à l’an 710. Là encore, les peintures sont très géométriques avec quelques motifs botaniques ou architecturaux.
 

Période de Nara (710-794)

Le bouddhisme étant présent depuis le 6e et le 7e siècle, l’art japonais s’en inspire largement. 

La vie de Bouddha orne les murs des temples.
 

Période Heian (794-1185)

La religion reste très présente dans les peintures. Le mandala est omniprésent.

Cette période est également propice aux yamato-e, servant à recouvrir les fameuses portes coulissantes japonaises.

Même si elle est principalement l’époque faste de la sculpture, la peinture reste très utilisée également.
 

Époque de Muromachi (1333-1573)

2 styles de peinture composent cette époque :

  • la peinture shintō : elle rend hommage aux divinités ;

  • la peinture zen : par exemple le sumi-e, vu dans un précédent article (art monochrome).

 

Époque Azuchi Momoyama (1573-1603)

Elle est presque à l’opposé de l’époque Muromachi. La peinture polychrome est grandiose et l’utilisation de feuilles d’or et de feuilles d’argent est largement répandue.

On retrouve des représentations de tigres, de chevaux, de dragons…

Époque d’Edo (1603-1868)

La calligraphie reprend une place importante.

Quant aux peintures, elles sont plus décoratives et plus fastueuses.

Empire du Japon (1868-1945)

Le changement de politique et l’européanisation permettent aux Nippons de découvrir l’art occidental. De nombreux artistes japonais partent étudier la peinture à l’étranger.

La peinture occidentale connaît alors un très fort engouement jusqu’à ce que les Japonais se tournent à nouveau vers leur propre style de peinture.

La peinture traditionnelle japonaise (le Nihonga) est alors omniprésente.

Les peintures et l’art en général deviennent contemporains après 1945, principalement dès 1970.
 

Les différentes techniques de la peinture japonaise

 

Le nihonga

Il signifie littéralement peinture (ga) japonaise (nihon). C’est à la fois une technique, un concept et un mouvement.

Apparu vers 1880, le nihonga avait pour but de se distinguer de l’art occidental, alors très en vogue.

Il reprend les bases de la peinture nippone : l’art, les matériaux et les techniques traditionnels.

Les artistes ne peignent que sur des supports naturels (le bois, les coquillages, les os, le papier ou la soie).

Les codes de la fresque murale sont repris avec l’utilisation de pigments naturels, de terre ou d’oxydes de métaux.

La peinture commence par l’esquisse des contours réalisée à l’encre, puis l’application des couleurs grâce à la peinture à l’eau.

Parmi ces artistes connus, citons par exemple Kano Hogai, Kose Shoseki, Hashimoto Gaho ou encore Kawabata Gyokusho.

Le katabokashi

Cette technique picturale est obtenue après un estompage de la forme. Cela crée un motif en négatif par application d’un lavis autour d’une partie épargnée de papier. La partie blanche se détache alors distinctement du fond coloré.
 

Le mokkotsuga

Cette technique, appelée également peinture sans os, consiste à créer un motif, mais sans en dessiner les contours. Ces derniers sont obtenus grâce à de fines lignes colorées et peintes à la perpendiculaire du sujet.
 

Le shunbô

Aussi appelé technique des rides, il s’agit ici de suggérer du volume et de la texture (arbres, montagnes…) à l’aide de traits plus ou moins longs et plus ou moins épais.
 

Le tarashikomi

Cette technique consiste à appliquer de l’encre sumi à l’aide d’un pinceau, dans une zone délimitée du tableau.

L’encre peut être remplacée par un pigment (or ou argent également).

Il convient ensuite de déposer (avant le séchage de l’encre) un sumi plus foncé dans la couche précédente. 

Une fois le tableau sec, on retrouve un effet de couleurs mélangées, aux bords flous, donnant une illusion de volume.
 

L’aquarelle

Impossible de parler de la peinture japonaise sans évoquer les aquarelles.

Aussi appelées gansai, les aquarelles japonaises se différencient par le liant des pigments. 

Il est réalisé avec un mélange de colle, d’argile, d’amidon, de gomme arabique, de cire d’abeille, de sirop de sucre et de glycérine. De plus, la colle est faite à partir des os et des peaux de poissons ou d’animaux.
 

Le lavis

Né en Chine au VIe siècle, le lavis arrive au Japon au Xe siècle. Les Nippons deviennent alors de véritables artistes dans cet art. Vous vous souvenez, j'en parle dans cet article.

Très axés sur la religion et la philosophie, les tableaux représentent principalement des paysages calmes et reposants.

Les lavis sont aussi appelés sumi-e ou suiboku-ga. Ils sont généralement peints à l’encre noire.

L’âge d’or du sumi-e se retrouve à la période Muromachi, en particulier grâce aux maîtres Sesshũ et Sesson Shukei.
 

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Supports utilisés pour la peinture japonaise

 

Si vous souhaitez vous essayer à la peinture japonaise, voici quelques supports qui rendront votre œuvre encore plus authentique.
 

Le kakemono

C’est un rouleau de peinture verticale encadré par des bandes de soie. Afin de pouvoir garder le rouleau ouvert, un bâton de bois est placé en bas.
 

Le byôbu

Très présent dans l’architecture japonaise, le byôbu est un paravent composé de plusieurs panneaux (toujours un nombre pair). 

Il est un support prestigieux pour peindre de véritables chefs-d'œuvre.

Le byôbu permet de créer de petits espaces d’intimité ou de cloisonner des pièces.
 

Le makimono

C’est le même principe que le kakemono, mais ici le rouleau s’ouvre à l’horizontale.

 

Médiums utilisés pour la peinture japonaise

 

Le sumi

Il nécessite un processus méticuleux et long. Le sumi est une encre très utilisée dans la peinture japonaise.
 

Le kinpaku

Lui aussi est largement utilisé dans la peinture japonaise, notamment pour les paravents.

Constitué de feuilles d’or encollées, le kinpaku est un fond idéal pour peindre des sujets.
 

Le kindei-gindei

Constitué de colle à base de peau et de poudres métalliques, le kindei-gindei est un lavis d’or ou d’argent.
 

Le gofun

Il a différents usages : donner du relief lorsqu’il est travaillé en épaisseur, éclaircir une autre couleur ou servir de fond à un tableau.

Le gofun est une sorte de pigment blanc mélangé à de la colle animale.

Sa fabrication est compliquée. Elle consiste à calciner puis à réduire en poudre le carbonate de calcium présent sur des coquilles d'huîtres blanchies en extérieur.
 

Le nikawa

C’est un liant, une colle réalisée à base de peaux et d’os d’animaux. Ce liant est utilisé pour la préparation de l’encre ainsi que des couleurs.

Les estampes Japonaises

 

Une des 36 vues du Mont Fuji d’Hokusai

 

 

Les estampes japonaises, ou gravures sur bois, ont connu leur apogée durant l’ère Édo (1603-1868) et sont devenues des images populaires bon marché. Leur nom japonais ukiyo-e ou « images du monde flottant » fait référence au goût de l’époque : les plaisirs populaires des quartiers réservés.

Consulter les prix des estampes japonaises >>

Comment sont fabriquées les estampes ? 

La technique de l’estampe japonaise est aussi appelée « gravure sur bois » ou « xylographie ». Il s’agit d’un processus en quatre étapes. Tout d’abord traditionnellement le dessinateur trace un dessin au trait noir sur papier blanc et donne des indications de couleurs à l’imprimeur, plus tard à partir du 20e siècle il peint une aquarelle avant de la donner à l’imprimeur, c’est par exemple les techniques utilisées par Hokusai, Hiroshige ou encore Utamaro.

Ensuite, le graveur sculpte les blocs de bois, en utilisant un bois par couleur. L’imprimeur applique par la suite les couleurs sur les blocs et applique le papier sur chaque bloc.

Enfin, l’éditeur a un rôle de diffusion : il cherche et révèle les talents et les réunit pour produire des estampes de qualité. Parmi les grands noms d’éditeur, on peut citer Tsutaya, l’éditeur d’Utamaro.

Bien que ce procédé soit aujourd’hui resté artisanal, il est clair que le XXe siècle voit l’avènement d’un courant où l’artiste dessinateur grave et imprime lui-même ses estampes. 

Quelles sont ses caractéristiques stylistiques majeures ? 

Une riche palette de couleurs :

The Plum Garden d’Hiroshige

Bien que la production d’estampes ait été un processus rapide et apparemment mécanique, elle a culminé dans des teintes riches qui rappellent des peintures méticuleusement colorées à la main. Des rouges éclatants, des bleus et des verts vifs, et même des noirs sombres, sont présents dans les gravures sur bois les plus célèbres, comme The Plum Garden d’Hiroshige à Kameido.

Un format de composition plat :

Bathhouse Women de Kiyonaga

Bien que la plupart des artistes qui travaillent avec le papier cherchent à atteindre un sens réaliste de la perspective, ceux qui se spécialisent dans la gravure sur bois se soucient moins de la profondeur et de la dimensionnalité. Au lieu de cela, ils ont favorisé les formes fortes, les conceptions graphiques et les lignes audacieuses. Cette préférence stylistique est évidente dans les Bathhouse Women de Kiyonaga, où la préférence de l’artiste pour les pops de couleur, la beauté du sujet et même la géométrie de la composition dominent tout intérêt à obtenir une perspective précise.

Des lignes grasses :

Compte tenu de la nature du processus d’estampe, surtout lorsque les estampes étaient monochromatiques, les contours évidents étaient à la fois inévitables et les traits esthétiques adoptés. Ces lignes noires exquises contrastent avec la nature colorée et aquarellée des peintures, donnant aux pièces une qualité illustrative et soulignant leur caractère plat. 

 

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L'écriture japonaise
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Les types d'écritures du japonais sont composés de systèmes graphiques :

  1. kanji : un ensemble de logogrammes ou sinogrammes utilisés pendant des siècles, optionnellement annotés de translittération phonétique kana de type furigana ;

  2. kana : deux écritures syllabaires hiragana et katakana équivalentes ;

  3. rōmaji : une romanisation dans l'alphabet latin dans certains cas plus restreints.

Contrairement à la langue chinoise qui connaît des tons, la langue japonaise est atone, et la compilation des kanjis donna lieu à de nombreux homophones. Seule l'écriture fait foi. De ce fait — et pour d'autres considérations d'ordre historique et culturel —, on ne pourrait pas envisager, aujourd'hui, d'abolir les kanjis pour instaurer une écriture purement phonétique. Mais la langue reste évolutive, et les moyens contemporains de communication ne sont pas entravés au Japon. Au contraire, les kanjis ont des avantages : ce sont des condensés d'information.

Composants de l'écriture

La une du journal Asahi shinbun du 19 avril 2004 utilise simultanément les quatre formes d'écriture.

Kanji, hiragana, katakana, rōmaji et chiffres arabes en noir :

 Kanji.

Calligraphie du kanji mi

Les kanjis (漢字, littéralement caractères des Han), sont des caractères chinois assimilés à la langue japonaise19 (il existe cependant quelques caractères nationaux). Lors de l'adoption de ces caractères, les Japonais ont également adopté leurs prononciations, qui durent être adaptées au système phonétique japonais beaucoup plus pauvre quant à la variété des sons. Il en résulte donc un grand nombre d'homonymies.

Les kanjis ont parfois un sens différent entre le japonais et le chinois car les emprunts faits au fil du temps n'ont pas été uniformes. On reprenait tantôt pour le sens, tantôt pour la prononciation : on écrivait alors certains mots japonais avec un idéogramme dont la prononciation chinoise se rapprochait de celle du mot japonais à transcrire.

Dans le classement UNESCO des langues les plus difficiles, la langue japonaise est 5e entre le chinois 1er et le français 10e20,[source insuffisante]. Un kanji complexe à calligraphier peut avoir 48 traits dans  et jusqu'à 52 traits (4 * 13 traits ) dans 䨻. Pour les enfants, un livre d'apprentissage ludique des kanjis peut s'arrêter à 29 traits21. Les kanjis servent pour transcrire la plupart des mots pleins, porteurs de sémantique :

 

  • le radical des verbes et des adjectifs, comme le caractère  à gauche dans 見る (miru, voir) ou  dans 白い (shiroi, blanc),

  • la plupart des noms, comme  (kawa, rivière) ou 学校 (gakkō, école),

  • la plupart des noms propres de personnes comme 田中 (Tanaka) ou de lieu 東京 (Tōkyō). Cependant certains noms peuvent également être écrits en hiragana ou katakana, en tout ou en partie.

Tous les mots japonais pourraient en principe être écrits entièrement en hiragana ou en katakana ; les mots dont le kanji est rare, trop complexe, ou difficile à comprendre (comme dans des livres d'enfants) sont généralement transcrits en hiragana.

Si certains kanjis peuvent avoir plusieurs lectures possibles selon le contexte, la plupart des kanjis japonais ont une lecture 音読み (on'yomi, lecture ON) correspondant aux lectures d'origines chinoises et une lecture 訓読み (kun'yomi, lecture KUN) correspondant à la lecture japonaise par exemple pour  signifiant le bruit :

  •  la lecture sémantique KUN'yomi de  en syllabaire hiragana est oto à prononcer [o][to],

  •  celle sino-japonaise sonore ON de  en syllabaire katakana est on à prononcer [o][n]. オ a le même son que お.

Les kanjis ayant des lectures inhabituelles ou complexes peuvent être annotés par des aides à la prononciation dénommées furigana.

Le système éducatif japonais enseigne 194519 Jōyō kanji reconnus officiellement par le ministère de l'Éducation. Cet apprentissage est étalé sur une grande partie de la scolarité des élèves. Cependant, en pratique, environ 1 00022 sont utilisés couramment. Les seules exceptions étant des kanjis « uniques », utilisés seulement pour des noms de familles ou des lieux rares.

Les journaux japonais, dont les principaux Yomiuri shimbun (読売新聞), Asahi shimbun, Mainichi shinbun (毎日新聞) et Sankei shinbun (産経新聞), ciblent 94 % de la population connaissant à la fin de leur scolarité de lycéen au moins les kanjis usuels23. Le style journalistique privilégie la concision autour de 45 caractères par proposition23 en supprimant les suffixes formels (丁重語 teichōgo) de politesse (ます masu24, です desu) sauf Akahata25 (しんぶん赤旗) qui s'en est fait une spécialité23.

L'Association de promotion de l’usage des kanjis choisit chaque année le kanji de l'année26,27.

 

Hiragana.

 

 

Clavier phonétique hiraganas

 

 

Les hiraganas (平仮名) servent principalement à l'écriture des morphèmes grammaticaux, à celle de quelques mots et à la notation phonétique des kanjis.

  • Les okurigana (送り仮名), suffixes grammaticaux des adjectifs et des verbes, comme le  à droite dans 白い (shiro-i, blanc), le る dans 見る (mi-ru, voir) ou た la forme passée dans 見た (mi-ta, vit) ou かった dans 白かった (shiro-katta, qui fut blanc).

  • Les joshi (助詞), particules grammaticales, petits mots qui par exemple marquent le sujet ou l'objet d'une phrase, ou ont un rôle similaire aux prépositions dans, vers, etc. Le caractère , très fréquent, marque notamment le génitif et est une caractéristique facile à repérer dans un texte écrit en japonais.

  • Les mots qui ne sont pas associés à un kanji (ce qui n'est pas exceptionnel, pour tout type de mots).

  • Les mots dont le kanji est rare, trop complexe ou difficile à comprendre (comme dans des livres d'enfants).

  • Les furigana (振り仮名), lecture phonétique placée en suscription de caractères kanjis. Ces furigana sont destinés à faciliter la lecture des enfants ou des étrangers, ou à clarifier la lecture de kanjis rares ou ambigus.

Les mots habituellement écrits en kanjis peuvent également être transcrits en hiragana, en fonction des préférences de l'auteur. Certains mots sont généralement écrits en hiragana, et les écrire en kanjis donnera un style plus formel ; inversement une écriture en hiragana donnera un style plus doux ou plus sentimental. Les onomatopées des mangas pour jeune fille31 sont essentiellement écrites en hiragana32.

Quelques mots normalement écrits en kanjis ont été grammaticalisés dans certains contextes, où ils sont alors écrits en hiragana. Par exemple la racine verbale de 見る (miru, voir) s'écrit normalement avec le kanji 見 ; mais quand ce terme est utilisé comme suffixe signifiant « essayer » le verbe est écrit みる, comme dans 食べてみる : tabetemiru, « essaye voir d'en manger », « goûte, tu verras bien ».

Katakana

 

Les katakanas s'utilisent principalement pour la notation des emprunts lexicaux aux langues étrangères (à l'exception du chinois et du coréen, dont le vocabulaire d'emprunt est présent dans la langue japonaise depuis longtemps) et servent de mise en relief.

  • Des noms courants d'animaux ou de plantes, comme ヤク (yaku, yak), トカゲ (tokage, lézard) ou バラ (bara, rose).

  • Des termes scientifiques ou techniques, comme 「(メルトダウン33」 ou les noms de minéraux.

  • Quelques autres objets dont le kanji est rare, comme ローソク (rōsoku, bougie).

  • Translittérations de termes ou de noms étrangers, comme フランス (Furansu, France), コンピュータ (konpyūta, de l'anglais computer) ou ロンドン (Rondon, London). Certains termes d'origine étrangère sont à présent perçus comme japonais, et ne sont alors pas rendus en katakanas.

  • Des onomatopées comme ワンワン (wan-wan34, « ouaf-ouaf »), ou la transcription de bruits ou de sons.

 

Les katakanas sont également utilisés à la place des hiraganas pour mettre une emphase sur un terme ou un segment de phrase (comme l'italique dans des langues européennes), ou pour donner l'idée que des mots sont prononcés avec un accent étranger ou artificiel par exemple par une voix synthétique.

Furigana

Placés en petit comme un appel de note 振り仮名ふ がな au-dessus des kanjis, ces kana sont alors appelés furigana 振り仮名 et indiquent la prononciation ふりがな de l'idéogramme. Ces furigana sont présents, par exemple, dans les mangas et ouvrages destinés à la jeunesse ; l'apprentissage des kanjis étant long, donner la prononciation est cruciale pour un jeune public qui mettra une grande partie de sa scolarité à les apprendre.

C'est en référence à ces furigana que le linguiste et diplomate Sir George Sansom écrivit :

« On hésite à qualifier un système d'écriture si complexe qu'il demande un second système pour le rendre compréhensible36. Il ne fait aucun doute que cela constitue un sujet d'étude fascinant, mais en tant qu'instrument pratique ce système n'a certainement rien qui lui soit inférieur. »

 Rōmaji.

Les Japonais utilisent peu les rōmaji sauf pour écrire des mots souvent techniques qui sont impossibles à écrire avec les caractères japonais :

  • des acronymes (généralement anglais) comme NATOUFO, CD, DVD ou NTT ;

  • des termes destinés à être lisibles dans un contexte international (carte de visite, passeport, etc.) : noms propres, noms de sociétés ou de marques… « Menu » peut être le seul mot en rōmaji37 (lettre latine) sur la carte d'un restaurant ;

  • des termes japonais dérivés d'expressions étrangères, comme Jリーグ (jei rīgu, J. League) ; Tシャツ (tī shatsu, T-shirt) ou B級グルメ (bī-kyū gurume, restaurant de série B) ;

  • les chiffres arabes sont dénommés éïssouuji (chiffres anglais).

Diverses romanisations comme Nippon-shiki38,n 2 ou Kunrei existent parmi lesquelles figure la méthode Hepburn39 qui est la plus utilisée hors du Japon.

Directions de l'écriture japonaise

 

La ponctuation s’adapte au changement de direction.

Le japonais s'écrit sans espaces entre les mots. La virgule « 、 » et le point « 。 » sont suivis d'un espace séparateur sur la largeur de la chasse du même idéogramme. Un kanji est plus dense que le symbole hiragana simplifié qui le suit.

Traditionnellement, le japonais s'écrit au format 「縦書き」 tategaki de haut19 en bas et de droite37 à gauche :

Mais on trouve de plus en plus de livres écrits au format yokogaki (横書き), c’est-à-dire de gauche19 à droite et de haut en bas,  comme le français. C'est notamment le cas des ouvrages scientifiques. Le format tategaki n'est pas si différent du format yokogaki qu'il peut le sembler au premier abord, dans la mesure où il s'agit d'une simple rotation d'un quart de tour du sens d'écriture.

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Inezumi ou l'art du tatouage
Ancre 9

Le tatouage est issu d'une culture millénaire et fascinante. Au pays du soleil levant, cet art est réservé à quelques maîtres qui perpétuent une tradition d'excellence. Un documentaire va à la rencontre de ces artisans qui créent des oeuvres vivantes.

Au Japon, le tatouage est une pratique ancestrale, au même titre que l'ikebana (arrangement floral) ou le chanoyu (la cérémonie du thé). Mais c'est à l'ère Edo, au début du 17e siècle, que remonte l'origine de l'irezumi, tel qu'il est encore pratiqué aujourd'hui par des maîtres tatoueurs, les horishi. Il s'agit d'un tatouage qui couvre de larges parties du corps. Seuls les avant-bras, le milieu du torse et l'abdomen sont laissés vierges.

L'irezumi traditionnel couvre le corps mais pas dans son entier. [FRED DUFOUR - AFP]

Malgré certains changements dans le procédé, dont la stérilisation des outils ou l'utilisation d'une machine à tatouer électrique pour compléter certaines des lignes de leurs tatouages, les rituels de base, les méthodes et les dessins des irezumi sont restés inchangés depuis des siècles. Pour pratiquer cet art à la main, il faut cinq ans d'apprentissage.

Longtemps clandestin

Littéralement, irezumi signifie insertion d'encre pour décorer le corps. Il s'agit d'une pratique confidentielle - et longtemps clandestine parce qu'interdite jusqu'en 1872- malgré son fort ancrage culturel.

Confidentiel pour de nombreuses raisons. D'abord parce que le tatouage vient d'en-bas, du peuple, des mal famés. Utilisé pendant la période Edo (1603-1868) pour stigmatiser les criminels à vie, il est perçu aujourd'hui encore comme étant un signe d'appartenance aux yakuzas, la mafia japonaise, à la prostitution ou comme un symbole machiste des classes sociales les plus basses.

Le beau est caché

Mais le tatouage est ambivalent. S'il peut avoir mauvaise réputation, l'irezumi est aussi une marque de grand courage, la preuve qu'on supporte la douleur pendant des heures. Pourtant, par cette pudeur propre au Japon, on n'affiche pas ses tatouages, c'est une affaire entre soi et soi, d'où le non-encrage des parties du corps exposées au regard. 

Enfin, confidentiel parce qu'au pays du soleil levant, ce qui est beau est souvent caché, comme le dit Horiyoshi III, tatoueur de légende qui a contribué à faire connaître son art dans le monde. "Si vous allez dans un temple, les plus beaux objets sont tout au fond, là on ne les voit pas de prime abord", précise-t-il.

Cinq ans d'apprentissage

De Fukuoka à Nagano en passant par Nara et Yokohama, traversant les saisons avec poésie et contemplation, le documentaire "Irezumi" proposé par la RTS va à la rencontre de ces artisans, dont un fabricant d'encre depuis 16 générations, qui travaillent en milieu très fermé, gardant jalousement leurs secrets.

Si certains horishi ne tatouent qu'à la main, d'autres ont ajouté un dermographe électrique pour être plus précis dans certains motifs. Mais tous évoquent la relation particulière qui s'établit avec leurs clients puisqu'il faut des années pour couvrir un corps.

On n'a pas le droit à l'erreur, c'est le seul métier où l'oeuvre prend vie avant de disparaître avec la mort de l'homme. C'est cet état éphémère, fugitif, qui me fascine.

Horiyoshi III, tatoueur légendaire.

Hokusai comme source d'inspiration

Virtuoses du trait, de nombreux horishi revendiquent l'héritage de Katsushika Hokusai (1760-1849), peintre et graveur populaire, maître de l'estampe, qui dessinait la vie quotidienne de ses contemporains, le cycle de la nature, mais aussi des scènes épiques en référence à la littérature médiévale. "Le tatouage japonais, c'est la narration du temps, des saisons, de la religion et de la culture japonaise en une seule image", conclut Horiyoshi III.

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Le cinéma
Ancre 10

Le cinéma japonais a une histoire qui date des débuts du cinéma. C'est actuellement le troisième cinéma mondial pour le nombre de films produits derrière le cinéma indien et le cinéma chinois1.

Histoire du cinéma japonais

Les débuts

Les premiers films, ceux de Thomas Edison qui adopte le mot anglais film pour désigner les bobineaux enregistrés avec la première caméra de cinéma, le Kinétographe, par son assistant William Kennedy Laurie Dickson, sont connus des Japonais dès novembre 1896 car ils sont présentés à Kobe2 à l'aide des kinétoscopes, les appareils de visionnement individuel mis au point par Dickson d'après les croquis de l'industriel américain.

Puis ce sont deux opérateurs des frères LumièreGabriel Veyre et François-Constant Girel, qui organisent des projections sur grand écran à Osaka en 1897 à l'aide d'un cinématographe2. Une présentation du vitascope qu'Edison aligne contre ses concurrents français est faite à Osaka puis à Tokyo, mais la première caméra importée au Japon par Shirō Asano porte la marque Lumière.

C'est Shibata Tsunekichi qui commence à tourner les premiers films : il s'agit de scènes de rues et de geishas4.

Le cinéma muet et les débuts du cinéma parlant[modifier | modifier le code]

La première star japonaise est un acteur de kabukiMatsunosuke Onoe, qui apparaît dans près d'un millier de films entre 1909 et 1926. La première actrice reconnue est la danseuse classique Tokuko Nagai Takagi, qui apparaît dans quatre films produits par la compagnie américaine Thanhouser entre 1911 et 19145.

 

Orochi (1925) de Buntarō Futagawa.

Shōzō Makino popularise le genre jidaigeki. Il tourne en décors naturels, prologue à la sortie du film japonais de l'univers théâtral. Les films sont encore muets, et les cinémas emploient des benshi, qui commentent ou interprètent la bande-son des films, parfois accompagnés de musique jouée par un orchestre. Leur grande popularité explique en partie le retard du Japon à passer massivement au cinéma parlant dans la seconde moitié des années 1930. Il ne subsiste que très peu de films de cette époque, car ils ont été détruits par le tremblement de terre de 1923 ou les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Le séisme de 1923 inspire des mélodrames larmoyants comme La chansonnette du passeur de Daisuke Itō.

 

Gosses de Tokyo (1932) de Yasujirō Ozu.

Daisuke Itō est peut-être le premier cinéaste, au sens d'utiliser le médium cinéma comme expression artistique en tant que telle et non seulement comme une production industrielle, lorsqu'il réalise en 1927 Journal de voyage de Chûji, après avoir écrit de nombreux scénarios de commande. Au même moment Teinosuke Kinugasa, acteur de kabuki, réalise des films marqués par une forte influence européenne. C'est le temps des films « à tendance » qui, sur fond de crise économique et sociale, tentent d'illustrer les conséquences négatives et contradictions du capitalisme avant que la censure ne mette fin à cette ambition critique.

C'est ce contexte qui favorise l'émergence ou impose une autre orientation : libéré des contraintes figées du théâtre, l'intérêt pour la vie quotidienne au sein du foyer japonais se développe afin d'éviter les thèmes idéologiques. C'est le début du premier âge d'or du cinéma japonais, avec Gosses de Tokyo de Yasujirō Ozu (1932), L'Élégie d'Osaka et Les Sœurs de Gion de Kenji Mizoguchi (1936).

En 1936, les studios de la compagnie Shōchiku quittent le quartier de Kamata à Tokyo pour s'installer à Ōfuna (ja), dans la préfecture de Kanagawa, et commencent à promouvoir des stars comme Kinuyo Tanaka ou Hiroko Kawasaki6.

Le 26 février 1936, des officiers fomentent un coup d'État qui échoue mais qui symbolise l'essor inexorable du militarisme. La veille, l'Association des réalisateurs japonais était fondée, ce qui permet à Tomu Uchida de réaliser Le Progrès éternel (1937) sur une idée d'Ozu, au moment même où débute la guerre sino-japonaise. En 1937Sadao Yamanaka réalise son dernier film, Pauvres humains et ballons de papier, tenu par Kiyoshi Kurosawa comme le chef-d'œuvre du cinéma japonais, œuvre dominée par le thème de la mort. Yamanaka meurt l'année suivante sur le front chinois, à 28 ans.

Pendant la guerre

Au début de la guerre sino-japonaise, une loi mettant la production cinématographique sous contrôle du gouvernement est mise en place le 1er octobre 1939. Les professionnels doivent avoir une autorisation du pouvoir japonais. Ainsi, la censure est appliquée avant même les tournages7. Cette même année, Le Goût du riz au thé vert de Yasujirō Ozu ne passe pas cette censure préalable ; décrire l'oisiveté de femmes bourgeoises n'est pas autorisé en temps de guerre. En 1940, les autorités vont jusqu'à interrompre une projection du documentaire Les Soldats au combat et retirer son droit d'exercer au réalisateur Fumio Kamei pour ses idées marxistes8.

Le chef-d'œuvre de Tomotaka TasakaTerres et soldats (1939), décrit les souffrances de la guerre tout en exaltant le militarisme nippon.

Des films ne parlant pas directement de la guerre sont acceptés comme la trilogie de l'art réalisée par Kenji Mizoguchi d'après des scénarios de Yoshikata Yoda : Conte des chrysanthèmes tardifs (1939), La Femme de Naniwa (1940) et La Vie d'un acteur (1941) sont une apologie du sacrifice de soi, finalement proches des thèmes des films militaristes.

En 1941, alors que la guerre prend de l'ampleur, le « Bureau d'information publique » veut limiter la production en ne gardant que deux geki eiga (films de fiction) par mois produits par deux compagnies seulement, alors que la NikkatsuShōchikuTōhōShinko et Daito présentent alors environ un nouveau film par semaine. Les différentes compagnies sont fusionnées en deux compagnies : la Shōchiku et la Tōhō. Néanmoins, Masaichi Nagata de Shinkō Kinema intervient pour permettre la création en 1942 de ce qui deviendra la Daiei11. Beaucoup de professionnels abandonnent leur emploi. Les jeunes employés partent à la guerre. Dans les territoires occupés comme les Philippines, l'Indonésie ou la Mandchourie, des films de propagande sont tournés.

Kajirō Yamamoto réalise des parodies avec le comique Enoken avant de réaliser des films de propagande militaristes dans lesquels sont expérimentées des techniques de prises de vue qui seront reprises sur le plateau des Godzilla.

Tous les genres contribuent à la propagande. La Vengeance des 47 rōnin (en deux parties, 1941-1942), un reshiki-geki (dramatique historique) fleuve de 3 h 35 de Mizoguchi, reconstitue très esthétiquement l'histoire célèbre des 47 rōnin. Ozu tourne en 1942 Il était un père qui décrit un père ayant un sens élevé de ses responsabilités. Le scénario est donc conforme aux idées de l'État dans la guerre bien que le scénario ait été écrit en 1937. Keisuke Kinoshita cède lui aux exigences de la propagande avec, en 1943Le Port en fleurs, tout en réalisant une comédie populaire. Mais son manque d'enthousiasme militariste l'écartera de la réalisation de Kamikazes, un film patriotique.

En 1943, l'exemption de service militaire pour les étudiants est levée. En 1945, neuf membres de la compagnie de théâtre Sakuratai meurent dans le bombardement d'Hiroshima.

L'après-guerre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Affiche du film Godzilla (1954).

À la censure japonaise succède la censure imposée par les Américains. Akira Kurosawa fait ses débuts comme assistant de Kajirō Yamamoto durant la guerre. En 1946, sort Je ne regrette pas ma jeunesse, virulente critique du système qui vient de s'écrouler. La même année, Keisuke Kinoshita, qui a aussi débuté durant la guerre, réalise Le Matin de la famille Osone.

En 1951, Rashōmon, avec la star Toshirō Mifune, reçoit le Lion d'or à Venise puis l'Oscar du meilleur film étranger. Cette récompense stimule l'ambition en berne des aînés. Les Contes de la lune vague après la pluie de Kenji Mizoguchi (1953) et Les Sept Samouraïs (1954) de Kurosawa sont récompensés par un Lion d'argent à la Mostra de VeniseMasaki Kobayashi reçoit le Prix du jury du Festival de Cannes pour Hara-kiri en 1962. C'est le deuxième âge d'or, dans lequel Mikio Naruse trouve sa place. Avec une grande économie d'effet, il se plaît à dépeindre une société japonaise en mutation, où transparaît son attention à la condition de la femme japonaise.

Les studios tournent également de très nombreux films de genre. C'est le début des kaijū-eiga (films de monstres) avec Godzilla d'Ishirō Honda en 1954. Durant l'après-guerre, la Nikkatsu qui s'était limitée à la distribution après 1941 distribue des films américains puis décide de produire de nouveau des films. De nouveaux studios Nikkatsu sont construits en 1954 dans la banlieue de Tokyo13. La Nikkatsu lance la star Yūjirō Ishihara avec l'adaptation de deux romans de Shintarō Ishihara, un écrivain de la « génération du soleil » (taiyōzoku) : La Saison du soleil (Takumi Furukawa, 1956) et Passions juvéniles (Kō Nakahira, 1956). Le succès de ces films entraine l'adoption d'une ligne de production de films estampillés Nikkatsu Action, fictions dont le fonds de commerce repose sur la violence et la sexualité débridées de héros de type « jeunes rebelles »14, notamment dans les pinku eiga (films érotiques).

La nouvelle vague

La nouvelle vague japonaise, contrairement à la Nouvelle Vague française, ne regroupait pas un groupe de cinéastes autour d'une revue ou d'un groupe, mais correspondait au Japon à un terme utilisé par les critiques pour évoquer des cinéastes « rebelles » de la Shōchiku : Nagisa ŌshimaYoshishige Yoshida et Masahiro Shinoda et en référence à la Nouvelle Vague française. Les trois réalisateurs s'opposaient aux « maîtres » des studios tels que Keisuke Kinoshita et Yasujirō Ozu, accusés de réaliser un cinéma « bourgeois »15. Dès son deuxième film, Contes cruels de la jeunesse (1960), qui aborde le renouvellement du traité de sécurité américano-japonais, Ōshima filme une histoire mêlant sexe et crime, des thèmes qui parcourront son œuvre. Le film est retiré de l'affiche après quatre jours et Ōshima quitte les studios pour fonder sa société indépendante. Dans le même temps d'autres réalisateurs qui ne sont pas passés par les studios se font connaître, comme Susumu Hani et Hiroshi Teshigahara, qui débutent en réalisant des documentaires. C'est aussi l'essor des productions indépendantes, produites grâce à un système de collaboration entre une petite société de distribution, l'Art Theatre Guild, et une société de production dirigée par le réalisateur. D'autres films sortent selon ce système comme La Pendaison de Nagisa Ōshima en 1968. Ce modèle de financement basé sur de petits budgets permet à de nombreux réalisateurs et à des idées nouvelles d'émerger, comme L'Île nue de Kaneto Shindō.

À la Nikkatsu, Shōhei Imamura tourne Désir inassouvi (Hateshinaki Yokubo) en 1958 ou La Femme insecte (1963), portrait d'une prostituée luttant pour son indépendance, qui sont caractéristiques de son regard d'« entomologiste » de la société japonaise.

Alors que la fréquentation totale des salles baisse à partir de 1959, apparaissent des petites sociétés spécialisées dans la production de films érotiques ou pinku-eiga qui attirent un large public. Tetsuji Takechi, critique influent et metteur en scène de théâtre traditionnel, décide de réaliser des pinku : Neige noire est saisi par la police et Tetsuji poursuivi pour violation des lois sur l'obscénité.

En 1968, Seijun Suzuki qui a passé sa carrière à tenter de produire des œuvres stylisées dans le cadre du studio Nikkatsu est mis à la porte à la suite de son film La Marque du tueur. La même année, deux documentaires marquent les esprits : Un été à Narita de Shinsuke Ogawa montre les manifestations de paysans et d'étudiants contre la construction du nouvel aéroport de Tokyo en pleine campagne ; La préhistoire des partisans de Noriaki Tsuchimoto suit le meneur de la rébellion étudiante à l'Université de Kyoto.

C'est à cette époque que Kōji Wakamatsu et Masao Adachi réalisent l'essentiel de leurs films, croisant les codes du pinku eiga, du film de yakuza et la critique sociale virulente.

Les années 1970

En 1971, le premier film de Shūji Terayama Jetez vos livres et descendez dans la rue ! est produit selon le système de collaboration entre une société de distribution et le réalisateur. La même année le critique Eizu Ori écrit à propos de La Cérémonie de Nagisa Ōshima qu'il s'agit d'une synthèse prématurée de la démocratie d'après-guerre. L'époque est au pessimisme : Yukio Mishima s'est suicidé en 1970, en 1971 Masao Adachi part pour le Liban, en 1972 l'Armée rouge japonaise tourne ses armes contre 12 de ses propres membres, les survivants sont ensuite arrêtés à l'issue d'un siège qui bat tous les records d'audience à la télévision. Pour Nagisa Ōshima, c'est la fin du rôle des jeunes dans l'histoire moderne du Japon.

Les films de yakuza ont le vent en poupe : Kinji Fukasaku filme de jeunes délinquants qui enfreignent toutes les règles et par là se condamnent à une mort violente et prématurée comme dans Combat sans code d'honneur.

C'est aussi l'époque des premiers films de la série Otoko wa tsurai yo (C'est dur d'être un homme) de Yōji Yamada, saga populaire aux thèmes universels.

En 1972, la police saisit quatre films roman porno (pinku-eiga de la Nikkatsu) et neuf personnes sont inculpées. Le genre attire néanmoins des créateurs au sommet de leur art. C'est dans ce contexte qu'Oshima réalise en 1976, grâce à un producteur français, L'empire des sens qui repousse les limites de l'expression de la sexualité au Japon. Les livres qui présentent le scénario et des photos du film sont saisis par les autorités japonaises, le film est censuré et n'est jamais sorti au Japon en version intégrale.

Les années 1980[

 

Takeshi Kitano

Les années 1980 et 1990 signent la mort du système des grands studios. L'industrie du cinéma se reforme autour de producteurs et de réalisateurs indépendants16. Les cinéastes de l'après-guerre continuent de tourner avec des productions souvent non japonaises (Kurosawa en URSS, États-Unis, France ; Ōshima en France). La Ballade de Narayama de Shōhei Imamura gagne la Palme d'or en 1983. Les jidaigeki d'Akira Kurosawa Kagemusha, l'Ombre du guerrier (1980, produit par Hollywood) et Ran (1985, production franco-japonaise17) remportent aussi de nombreux prix18,19. Shōhei Imamura gagne une nouvelle Palme d'or avec L'Anguille en 1997.

Tous les réalisateurs apparus après 1980 sont nés après la guerre et n'ont jamais travaillé pour les studios. Takeshi Kitano qui a commencé par des manzai (sketchs de cabaret) sous le nom de Beat Takeshi est engagé par Nagisa Ōshima pour son film Furyo (1983). En 1989, il remplace Kinji Fukasaku pour la réalisation de Violent Cop. Il remanie le scénario en créant son personnage de héros ambigu, dépeignant la société moderne comme règne de la violence instinctive.

Shinji Sōmai dépeint dans Typhoon Club (1985) les affres de la condition des jeunes Japonais désormais voués à la compétition sociale dès leur plus jeune âge et considérés par les producteurs japonais comme une masse se contentant de divertissements violents et/ou érotiques. Il n'y a plus d'alternative à la société capitaliste industrielle moderne. Les taux de suicide explosent.

Les années 1990

Manque de communication, effritement des rapports humains et dissolution des identités sociales sont des thèmes récurrents de cette période.

Le Scintillement de Jōji Matsuoka (1992) évoque une famille qui essaie d'inventer de nouveaux modes de coexistence différents du foyer traditionnel.

Le personnage de Takeshi Kitano dans Sonatine (1993) illustre ce nouveau rapport au monde, problématique et sans repères ; même le gangster violent n'a plus sa place dans la société lorsqu'il est trop vieux. Là encore, la seule issue pour le personnage de Kitano est le suicide.

C'est aussi l'époque de l'émergence de réalisateurs étrangers vivants au Japon, comme De quel côté se trouve la lune de Yōichi Sai (1993) qui est un zainichi, c'est-à-dire un Coréen du Japon.

Alors que les scénarios de films d'horreur étaient jusqu'à présent refusés par les producteurs, à la fin des années 1990 des films d'horreur remportent un succès commercial comme Ring de Hideo Nakata (1997) et/ou un succès critique comme Cure (1997) de Kiyoshi Kurosawa, jusqu'à parfois faire l'objet de l'objet de remake des studios américains. Si les films d'horreur occidentaux sont des références pour ces réalisateurs, ils développent néanmoins un traitement formel qui s'impose comme « histoires de fantômes japonais » ou J-Horror. Ces films caractérisés par une « horreur glacée » ne sont pas sans être irrigués par la description de l'effacement des liens sociaux remplacés par des prothèses électroniques. Dans cette optique, Shin'ya Tsukamoto peut être considéré comme le précurseur thématique, mais pas formel, de ce genre avec Tetsuo (1989), bien que Kurosawa indique que plusieurs de ses scénarios d'horreurs ont été refusés depuis les années 1980. Le cinéma japonais aborde à cette époque des thèmes qui sont en passe de devenir internationaux dans les années 2000, avec le développement et la démocratisation de ce qu'on appelle alors les NTIC pour Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (images numériques, ordinateurs personnels, téléphones portables et Internet).

Les années 2000

Hirokazu Kore-edaShinji AoyamaNobuhiro Suwa produisent des œuvres influencées par le professeur spécialiste de littérature et de philosophie française Shigehiko Hasumi, et continuent à dépeindre la famille japonaise comme lieu d'expression privilégié des bouleversements de la société dans son ensemble. Kiyoshi Kurosawa, élève d'Hasumi comme Aoyama mais plus vieux peut également être inscrit dans ce mouvement malgré les quelques éléments fantastiques qui servent plutôt de prétextes. Éléments fantastiques abandonnés à la fin des années 2000 dans Tokyo Sonata (2008). Ce mouvement est appelé Rikkyo nūberu bāgu ou Nouvelle vague Rikkyo du nom de l'université dans laquelle enseigne Hasumi, et pour la distinguer de la Shochiku nuberu bagu des années 1960.

Sono Sion se fait connaître avec Suicide Club en 2001, très proche à la fois formellement et thématiquement de ce que fait Kurosawa à la même époque. À partir de 2005 il réalise des œuvres plus originales portant un regard extrêmement critique sur la société japonaise actuelle. En 2012 dans The Land of Hope il aborde la question des conséquences d'une catastrophe nucléaire.

Naomi Kawase est distinguée aussi bien pour ses fictions que pour ses documentaires autobiographiques. Elle est primée dans les festivals les plus prestigieux, notamment le Grand prix au festival de Cannes 2007 pour le merveilleux La Forêt de Mogari.

Après 30 ans d'exil au Proche-Orient et quelques années de prison, Masao Adachi revient à la réalisation en 2005 après avoir été sollicité par des cinéphiles. Au tournant des années 2010, c'est Kōji Wakamatsu qui revient à la réalisation pour quatre films. Il meurt en 2012, renversé par un taxi juste après avoir annoncé sa volonté de réaliser un film sur l'entreprise Tepco et l'accident nucléaire de Fukushima. Leurs films des années 1960 et 1970 sortent pour la première fois en Occident.

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Ancre 11
Les poupées Japonaise

Les poupées traditionnelles japonaises sont appelées en japonais ningyō (人形?, littéralement « figure humaine »).

Il y a plusieurs types de poupées japonaises, certaines représentant des enfants et bébés, d'autres des membres de la cour impériale, d'autres des guerriers et héros, d'autres des personnages de contes de fée ou de la mythologie japonaise (mais rarement des démons), ainsi que tout simplement des Japonais. Beaucoup furent, au début, créées pour être utilisées dans des cérémonies chez soi, ou comme cadeaux formels, ou encore pour des célébrations telles que Hina matsuri, Kodomo no hi (anciennement Tango no sekku). D'autres furent fabriquées pour être vendues comme souvenirs d'une visite à un temple.

Types de poupée

Les karakuri

Les karakuri (からくり?) sont des poupées mécaniques ; elles incluent les grandes poupées sur les chars de festival, souvent avec de la musique incorporée.

Les gosho

Les gosho (御所人形, gosho ningyō?), sont dans la forme de bébés gros et mignons. Le gosho de base est celui représentant un bébé garçon assis, presque nu, à la peau très blanche, mais il existe aussi des gosho avec des vêtements complexes, des cheveux et des accessoires. On les trouve en version mâle ou femelle. Ils étaient à l'origine des cadeaux associés à la cour impériale ; gosho peut se traduire comme « palais » ou « cour ».

Les hina

Les poupées hina (雛?) sont celles de Hina matsuri (雛祭り?), le festival des poupées. Elles peuvent être faites de plusieurs matériaux, mais la hina classique a une forme plutôt pyramidale, a plusieurs couches de textiles remplies de paille et/ou morceaux de bois, des mains (et parfois des pieds) taillées recouvertes de gofun, et une tête de bois recouverte également de gofun, avec des yeux fixes de verre (avant 1850, les yeux étaient gravés dans le gofun et peints), et des cheveux humains ou synthétiques (soie). Un jeu complet comprend au moins quinze poupées représentant chacune des personnages spécifiques, avec beaucoup d'accessoires (dogu), quoique le jeu de base est d'une paire de poupées, l'une masculine, l'autre féminine, souvent dites l'Empereur et l'Impératrice.

Les musha

Les poupées musha (武者?) représentent des guerriers ou guerrières. Les matériaux utilisés sont similaires à ceux des poupées hina, mais leur fabrication est plus compliquée puisque les figures représentent des hommes ou femmes assis, debout ou à cheval. Ils portent une armure, un casque et des armes de papier laqué, souvent à couleurs métalliques. Il n'y a pas de jeu spécifique de ce genre de poupée ; on trouve, parmi d'autres, des représentations de l'empereur Jimmu ; l'impératrice Jingū et son premier ministre Takenouchi, tenant dans ses bras l'empereur nouveau-né ; Shōki l'exorciste ; Toyotomi Hideyoshi et ses généraux, et des figures des contes de fée, dont Momotarō ou Kintarō.

Les ichimatsu

Les poupées ichimatsu (市松人形, ichimatsu ningyō?) représentent des petites filles ou des petits garçons, bien proportionnés, normalement colorés (pas de gofun pour donner à la peau une couleur blanche) et aux yeux de verre. Les premières furent nommées en honneur d'un acteur de kabuki célèbre du xviiie siècle et représentaient alors probablement un homme adulte, mais depuis la fin du xixe siècle le terme s'applique aux poupées en forme d'enfant. Les poupées mâles aux expressions espiègles furent les plus populaires à la fin du xixe et au début du xxe siècle, mais en 1926 le Friendship Doll Exchange fit faire 58 poupées représentant des petites filles à envoyer aux enfants du Japon de la part des enfants des États-Unis ; cet évènement popularisa les poupées femelle à expression sérieuse et douce et portant un kimono.

Kimekomi et kamo

Kimekomi se réfère à une manière de fabriquer des poupées. Les ancêtres des kimekomi (木目込?) sont les poupées kamo, faites en bois de saule et décorées de morceaux de tissu. Les poupées kimekomi commencent à partir d'un simple morceau de bois taillé (ou plastique de nos jours). On choisit des bouts de tissu de couleur et de dessin différents, et la base est entaillée pour y faire cacher le tissu[pas clair]. Le tissu est collé et les bords sont forcés dans les fentes. La tête et les mains (s'il y en a) sont recouvertes de gofun ; les cheveux peuvent être gravés dans le bois ou être une petite perruque. Ces poupées sont assez populaires ; on trouve au Japon des petites trousses contenant tout ce qu'il faut pour en faire un kimekomi, la tête laquée incluse.

Les kokeshi

Les poupées kokeshi (小芥子?) existent depuis cent cinquante ans et sont originaires du nord de l'île de Honshū. Elles furent fabriquées au début pour les enfants des paysans. Elles n'ont ni bras ni jambes mais une grande tête et un corps cylindrique ; elles représentent des petites filles. Aujourd'hui elles sont souvent achetées comme souvenirs par les touristes.

Les daruma

Les daruma (達磨?) sont des poupées sphériques à corps rouge et visage blanc sans pupilles. Ils représentent un prêtre qui fonda le zen il y a environ 1 500 années. Ces poupées sont censées donner de la chance et du courage pour arriver à ses objectifs. Il faut dessiner la pupille dans le blanc de l'œil quand on fait un souhait ou qu'exprime un objectif à atteindre, puis l'autre quand le vœu s'est réalisé. On peut le faire toute l'année, mais le plus souvent, ce sera au moment du Nouvel An.

La poupée daruma représente Bodhidharma, un religieux indien de la secte bouddhique dhyana venu en Chine pour pouvoir diffuser les préceptes du bouddhisme.

Selon la légende, il est dit qu'il passa neuf années à méditer assis devant l'entrée d'une grotte, afin d'atteindre l'illumination. Ce qui lui fit perdre l'usage de ses membres, c'est pour cela que la poupée est représentée sans aucun membre apparent. Une autre légende dit que durant sa méditation il s'endormit et qu'en se réveillant il découpa et jeta ses paupières. À l'endroit où tombèrent ses paupières, la légende dit que surgirent les premières pousses de thé vert.

Certains s'appliquent aussi à dire que Bodhidharma serait le fondateur du kung fu et du karaté. Arrivant en Chine, il vit l'état lamentable des moines de l'époque et décida de leur enseigner un art de combat pour que ceux-ci sortent de la misère et sachent se défendre face aux dangers extérieurs au temple. Il aurait été le fondateur des arts martiaux de Shaolin.

Diverses autres poupées

 

Kuroda bushi (Hakata ningyō).

Des poupées à peau de soie, ou « visage de masque », furent populaires dans les années 1920 et 1930. Elles permettaient à tout le monde de faire un kimono détaillé[pas clair] représentant des femmes de différentes périodes de l'histoire du Japon, particulièrement la période d'Edo. Ces poupées sont populaires parmi les membres des forces armées alliées dans le Japon d'après-guerre, quoiqu'ils en choisissaient aussi avec des têtes gofun.

Les poupées en biscuit sont faites d'argile ; c'est une spécialité de Fukuoka. Les hakata ningyō (博多人形?) sont célèbres partout au Japon.

Les ningyō anesama (姉様?, « poupées sœur aînée ») et shiori (栞?, « poupées marque-page »), respectivement), sont faites de papier washi. Les premières sont tri-dimensionnelles, et les secondes plates. Les anesama ningy ont souvent des coiffures complexes et des costumes faits de papier washi (和紙?) de haute qualité ; elles n'ont souvent pas de visage. Celles de la préfecture de Shimane sont les plus célèbres.

Les poupées récentes

Parmi les poupées japonaises plus récentes et moins traditionnelles, on trouve les Ball Jointed Dolls, dont le Super Dollfie de Volks, dont la popularité monte aux États-Unis et ailleurs.

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Les motifs de tissus
Ancre 12

Les motifs japonais sont nombreux et possèdent tous une signification cachée. Très présents sur les kimono ou autres vêtements nippons, ils portent le nom de wagara. La plupart des motifs japonais traditionnels datent du 8ème siècle et trouvent leur inspiration dans la nature, dont la symbolique est très forte au Japon.

Dans la culture nippone, il existe un véritable langage des motifs, chacun représentant un ou plusieurs symboles japonais. Ainsi, le kimono ne fascinerait pas autant s'il n'était pas orné de ces magnifiques dessins nippons historiques qui font la richesse de l'art japonais

Les différents motifs:

  • Les motifs japonais géométriques

  • Les motifs japonais floraux

  • Les motifs japonais d'animaux

  • les motifs japonais inspirés de la nature

  • Les motifs japonais inspirés des objets

Les motifs japonais géométriques

 Les motifs japonais géométriques sont des grands classiques retrouvés sur de nombreux tissus japonais. Ils peuvent suffire à eux-mêmes ou bien servir d’arrière-plan à un motif beaucoup plus complexe. Indémodables, certains motifs géométriques sont vieux comme la nuit des temps et pourtant, toujours utilisés de nos jours pour décorer les kimono japonais modernes.

Seigaiha 

Ce motif ancestral est très courant sur les tissus japonais, il est constitué de cercles concentriques qui se chevauchent. Son nom signifie « vagues de la mer bleue ». Autrefois, ce motif japonais était utilisé pour représenter les océans et les mers sur les anciennes cartes. Le motif seigaiha symbolise la mer calme, la force tranquille et la bonne fortune. Généralement de couleur bleue, vous pouvez désormais retrouver ce motif dans toutes les couleurs.

Asanoha

Ce motif géométrique répétitif en forme d’étoile à six branches représente des feuilles de chanvre. Avant que le coton ne soit importé au Japon, la plupart des textiles étaient confectionnés à partir de chanvre. Le chanvre est une plante résistante, capable de pousser vite et droit sans nécessiter beaucoup d’attention. De ce fait, cette plante est devenue un symbole de vigueur, résistance et bonne croissance. Le motif asanoha était souvent utilisé pour les tissus destinés aux bébés et enfants dans l’espoir que ces derniers développent les mêmes qualités que le chanvre.

Yagasuri (ou Yabane)

Ce motif japonais représente les plumes d’oiseaux fixées au bout des flèches utilisées pour le tir à l’arc. Lors du Nouvel An, des flèches décoratives sont vendues comme porte-bonheur pour lutter contre le mal et protéger son foyer. Sur les tissus, le motif yagasuri est considéré comme un symbole porte-bonheur qui protège et porte chance. A l’époque, les jeunes mariées recevaient un kimono avec ce motif pour leur porter chance. En effet, tout comme la flèche tirée ne revient jamais en arrière, la jeune épouse n’est pas censée revenir chez ses parents une fois mariée.

Same Komon

Ce motif pointilliste rappelle la peau du requin. Il a d’abord été utilisé sur les tissus d’une famille de shogun, puis s’est petit à petit popularisé. Le motif same komon n’a pas de signification particulière. On le retrouve souvent en arrière-plan d’un motif plus complexe.

Tatewaku (ou Tachiwaki)

Ce motif est composé de lignes ondulées verticales représentant la vapeur qui s’élève lentement vers le ciel. A l’époque, la réalisation de ce motif japonais n’était pas simple, ce qui le rendait rare donc réservé aux personnes de haut rang. Le motif tatewaku pourrait symboliser l’élévation de l’esprit et la capacité à surmonter les événements. On le retrouve souvent associé à un autre motif. Sur cet exemple, il est combiné au motif seigaiha.

Kikkô (ou Kikkoumon)

Le motif kikko s’inspire de la forme hexagonale des écailles de tortue, un animal de bon augure symbolisant la longévité. Autrefois, les armures de samouraï pouvaient être composées de nombreuses facettes hexagonales cousues ensemble, à l’image de ce motif géométrique. Il possède souvent un autre motif représenté au centre de l’hexagone. Dans le cas suivant, on parle de kikkô hanabishi car une fleur de châtaigne (hanabishi en japonais) est dessinée au milieu de la forme hexagonale.

Shippo 

Ce motif japonais est composé de cercles superposés formant des pétales ou des étoiles, selon votre façon de voir les choses. Pour les Japonais, le motif shippo représente les sept trésors du bouddhisme (or, argent, perle, corail, cristal, agate et lapis lazuli), bien qu’il n’y ait aucune répétition de sept motifs sur cet ornement. Le motif shippo était très populaire à l’époque d’Edo, surtout sur les kimono féminins. Il symboliserait l’harmonie et les bonnes relations.

Kanoko

Ce motif répétitif porte ce nom japonais car il fait penser aux taches que l’on retrouve sur le dos d’un faon. Il résulte d’une technique de teinture particulière qui consiste à nouer d’une certaine manière le tissu avant de le faire tremper. Il n’a pas de signification particulière. Cette technique nécessitait beaucoup de travail et seulement les personnes riches pouvaient se permettre un kimono entièrement recouvert du motif kanoko.

Sayagata

Le motif sayagata est dérivé du symbole svastika 卍 qui porte de le nom de manji au Japon. Ce symbole est lié au bouddhisme et représente des qualités d’intelligence, de force et de paix. C’est un signe de bon augure. Le mot sayagata provient du mot « saaya » qui désignait un textile provenant de Chine et comportant déjà ce motif géométrique.

Hishi

Ce motif japonais géométrique est composé de losanges formés par plusieurs lignes parallèles qui se croisent. Il en existe de nombreuses variations, dont le motif hanabishi qui représente des fleurs de châtaigne stylisées dont les pétales forment un losange.

Igeta

Ce motif simple représente des petites grilles ou des dièses (ou des hashtags pour les plus jeunes). Il n’a pas de signification particulière, si ce n’est que son nom est formé de deux mots japonais, puits et poutre. On peut imaginer alors voir un puits au centre des quatre poutres formant une croix.

Uroko

Le motif uroko est composé d’une succession de triangles de couleurs différentes ou bien de losanges divisés en deux couleurs, selon sa façon de voir les choses encore une fois. Le mot uroko signifie écaille en japonais. Il peut représenter des écailles de dragons, serpents ou poissons. C’est un motif très ancien. Ce motif japonais protège et porte chance.

Kagome

Le motif kagome reprend la forme particulière des mailles obtenues en tressant un panier en bambou. Ce motif protège des démons et de la malchance.

Ichimatsu

Le mot japonais ichimatsu veut tout simplement dire « motif à carreaux » et représente une alternance de petits carrées de couleurs différentes. A l’origine, le mot ichimatsu provient du nom d’un acteur de théâtre japonais kabuki, Sanogawa Ichimatsu, qui aimait porter des costumes ornés de ce motif simple.

 

Mame Shibori

Le motif mame shibori est un motif à pois. En japonais, le mot mame signifie à la fois « pois/haricot » et « robuste ». Ainsi, en représentant tout simplement des pois, le tissu devient également symbole de bonne santé et longue vie.

Les motifs floraux japonais

 Au Japon, chaque fleur a sa propre signification en fonction de son apparence et de ses caractéristiques. Ainsi, chaque fleur est associée à un symbole japonais, une vertu, des émotions… Il existe d’ailleurs un mot en japonais pour expliquer cela : Hanakotoba qui signifie « langage des fleurs ». Laissez-moi vous présenter les motifs japonais fleurs les plus populaires.

Karakusa

Les arabesques de ce motif japonais représentent une plante entrain de croître, de pousser et de s’étaler sans fin dans toutes les directions. Ce motif a été introduit au Japon depuis la Chine durant la période Nara (710-794). Simplement décoratif à l’origine, les Japonais en ont fait un symbole de prospérité et longévité, et le considère comme un porte-bonheur. Il peut être associé à d’autres plantes et orné de différentes fleurs. On retrouve le motif karakusa sur les vêtements mais également sur les furoshiki japonais, des carrés de tissu utilisé pour envelopper et transporter des objets.

Sakura

La fleur de cerisier, sakura en japonais, est LA fleur emblématique du Japon. Le cerisier en fleur marque le début du printemps et occupe une place importante dans la culture japonaise, à tel point qu’il existe même une coutume du nom de hanami qui consiste à regarder et apprécier la beauté des fleurs de cerisiers au moment de la floraison. Représentée sur les tissus, la fleur de sakura symbolise la douceur, la gentillesse et l’acceptation du caractère éphémère de la beauté.

Kiku 

Au Japon, le chrysanthème, kiku en japonais, est devenu l’emblème de la famille impériale. On retrouve cette fleur sur le sceau impérial, les passeports et les pièces de 50 yens. Le chrysanthème est symbole de longévité et rajeunissement. Bien que cette fleur soit associée à l’automne, il est possible de porter un kimono orné de ce motif en toutes saisons.

Botan

La fleur de pivoine est considérée au Japon comme la reine de fleurs. La pivoine symbolise l’idéal féminin et représente l’indépendance, la force d’esprit et la bonté car, dotée d’une tige rigide, cette fleur pousse sans aucune aide et reste droite, la tête haute, même sous la pluie et le vent. On dit aussi de la pivoine que c’est une force protectrice. Autrefois, des lions peuplaient l’Asie et ne connaissaient pas de prédateur. Cependant, ils avaient un ennemi mortel contre qui ils étaient sans défense, les parasites. Or, il se trouve que la pivoine dégage une odeur délicate qui fait fuir les parasites. Ainsi, la fleur d’apparence fragile pouvait sauver la vie d’un lion.

Ume 

Le prunier est le premier arbre à fleurir en début d’année et annonce le printemps. La fleur de prunier présente cinq pétales de forme arrondie et de couleur rose ou blanche. Connue sous le nom de « fleur de la paix », elle possède un charme protecteur contre les démons. Très féminine, cette fleur symbolise à la fois la vigueur, la santé, le renouvellement et la beauté, la grâce et l’élégance.

Tsubaki 

La fleur de camélia est très courante au Japon et se reconnait facilement avec ses étamines (centre de la fleur) jaunes. Il en existe de nombreuses variétés et sa signification dépend de sa couleur. Le camélia rouge symbolise l’amour (ou la malchance pour les samouraï), blanc il symbolise le désir et jaune, l’attente.

Nadeshiko (ou Kaneshon) 

L’œillet symbolise l’amour maternel, la distinction et la fascination. Le terme japonais « yamato nadeshiko » est utilisé pour faire l’éloge de la beauté simple et pure d’une femme japonaise.

Shoubu (ou Hanashoubu)

L’iris japonais est reconnaissable par ses longues feuilles allongées et ses trois pétales tombants. C’est une fleur très élégante en motif sur un kimono mais elle n’a pas de signification particulière.

Kiri

En japonais, kiri désigne le paulownia, un arbre originaire de Chine. Au Japon, une coutume veut qu’un arbre de paulownia soit planté à la naissance d’une fille et, lorsque celle-ci est en âge de se marier, le bois de cet arbre est utilisé pour confectionner les objets qui constitueront sa dot. La fleur de paulownia est, après le chrysanthème, la deuxième fleur la plus importante au Japon. La représentation la plus courante est composée de trois feuilles surmontées de petites grappes de fleurs.

Kikyo 

La fleur de campanule possède cinq pétales au bout pointu. Cette fleur décorative est le symbole de l'honnêteté, de l'obéissance et de l'amour immuable.

Hanabishi

Le motif hanabishi est fréquemment représenté sur les blasons des samouraï et représente des fleurs de châtaigne d’eau, une plante aquatique des marais japonais. Cette fleur est composée de quatre pétales en forme de losange disposées autour d’un centre rond.

Asagao

L’asagao est le nom japonais de l’ipomée, connue aussi sous le nom de belle-de-jour car cette fleur s’ouvre le matin et se ferme le soir. La fleur a un peu une forme de trompette et peut être représentée de façon stylisée par des taches rondes avec un point blanc en son centre.

Matsu 

Au Japon, le pin occupe une place importante. Cet arbre reste vert toute l’année, il symbolise la longévité, la constance et la sagesse. Au Nouvel An, les portes d’entrées sont décorées avec des pins pour s’attirer la prospérité. Le pin est également utilisé pour délimiter les temples et repousser les mauvais esprits.

Matsuba 

Ce sont tout simplement les aiguilles de pin. Elles symbolisent également la longévité et la résistance. On peut retrouver ce motif seul ou bien associé à d'autres plantes, fleurs et arbres.

Take

Le bambou est une plante résistante, souple et à la croissance rapide, ainsi il symbolise la force, la souplesse et la prospérité. Si ce sont uniquement ses feuilles qui sont représentées sur le tissu, alors il est associé au calme et la tranquillité.

Nanten 

Bien que cette plante soit surnommée « le bambou sacré », le nandina n’a rien à voir avec le bambou. C’est un petit arbuste aux feuilles vertes allongées, reconnaissable par ses baies rouges. Les Japonais plantent un nandina à côté de l’entrée de la maison pour protéger le foyer.

Hagi

Si le motif est composé de petites feuilles qui font penser à des grains de café, alors il s’agit du motif hagi qui représente la lespédèze, une légumineuse très présente dans la culture japonaise, notamment dans la poésie. Cette plante est associée à l’automne.

Susuki (ou Obana) 

Ce motif représente une graminée, l’eulalie. Simple et élégante, cette plante semble onduler au gré du vent. On la retrouve sur les tissus, notamment dans les paysages d’automne.

Tachibana 

Avec ses feuilles vertes toute l’année, cet agrume japonais fait un très joli motif et symbolise également la longévité.

Ginkgo

Le gingko est un arbre très ancien et particulièrement apprécié au Japon, notamment en automne lorsque les feuilles prennent une jolie couleur dorée. Cet arbre symbolise la robustesse, la croissance et la longévité. Avec la forme particulière de ses feuilles, le gingko est également l’emblème de la capitale japonaise.

Fuji

Au mois de mai, la glycine du Japon fleurit et forme de magnifiques grappes de fleurs violettes. C’est un très beau motif sur les kimono.

Maru mon 

En japonais, maru signifie cercle ou rond, une forme sans fin ni commencement symbolisant ainsi l’éternité. Ce n’est pas une plante à proprement parlé mais ce motif représente souvent une plante avec une forme arrondie ou une fleur dans un cercle.

Shôchikubai 

Le motif shôchikubai résulte d’une association de trois plantes : le pin, le bambou et la fleur de prunier. Ces trois plantes rassemblent les qualité nécessaires pour surmonter l’hiver, symbolisant ainsi la persévérance et le renouvellement. Rappelons que le pin représente la ténacité et la longévité, le bambou symbolise la force et la souplesse, et la fleur de prunier évoque l’espoir, la joie et la beauté.

Akikusa 

Cette composition florale rassemble sept plantes d’automne dont le lespédèze, l’eulalie, l’œillet, l’ipomée et la campanule. Ces plantes ont déjà été abordées dans les motifs précédents. La saison de l’automne est symbole de beauté et nostalgie, elle évoque un sentiment de sensibilité pour l’éphémère. Ce concept spirituel japonais est connu sous le nom de « mono no aware ».

Fukiyose 

Ce motif, lié à l’automne, représente des feuilles mortes emportées par le vent. Souvent, ce motif est associé aux feuilles de gingko. Le terme fukiyose est composé de deux mots : « fuki » qui exprime le fait de mourir et « yose » qui signifie le dernier mouvement. A l’automne, les feuilles meurent dans un dernier mouvement en se décrochant de l’arbre.

Les motifs japonais avec des animaux

 Au Japon, de nombreux animaux occupent une place importante notamment du fait de leur présence dans les mythes et légendes. Certains animaux ont un caractère sacré et symbolique, expliquant ainsi leur présence sur les motifs japonais traditionnels. Dans la suite de cet article, voyons ensemble les motifs japonais d’animaux les plus courants.

Tsuru

La grue japonaise est souvent représentée sur les tissus et papiers japonais, de façon réaliste ou bien sous la forme d’origami. C’est un grand oiseau avec un long cou et de longues pattes. Ses plumes sont majoritairement blanches et le haut de sa tête est rouge. Cet oiseau gracieux symbolise la longévité et la bonne fortune. Si le motif est composé d’un couple de grues, alors il symbolise un mariage fort et heureux. Les grues sont très appréciées au Japon. Une légende raconte que si l’on réalise mille grues en origami alors on voit ses vœux se réalisés.

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Koï 

La carpe Koï est un poisson qui remonte les cours d’eau et les rivières pour atteindre son but, symbolisant ainsi le courage, la persévérance, la virilité et le triomphe. Ce poisson décoratif possède de belles couleurs d’écailles et fait un très joli motif sur les tissus japonais. Le mot koi en japonais signifie « carpe » mais également « amour » ou « tomber amoureux ».

Tombo 

Autrefois, le Japon était appelé Akitsushima, littéralement « l’île de la libellule » (akitsu est l’ancien nom japonais pour désigner les libellules). A cette époque, l’empereur Jimmu aurait constaté que l’île principale de l’archipel ressemblait à une couple de libellule. Symbole de l’été, la libellule est particulièrement appréciée par les samouraï qui l’adoptent comme symbole de force, de courage et de victoire. En effet, la libellule a la particularité de ne voler que vers l’avant, comme si elle ne reculait jamais devant l’ennemi.

Chidori 

Le chidori est un petit échassier connu sous le nom de pluvier en français. En Japonais, chidori veut dire « mille oiseaux » car ce petit oiseau de bon augure se déplace uniquement en groupe. Le motif chidori est souvent associé à celui des vagues car cet oiseau migrateur est connu pour affronter les éléments naturels avec courage et détermination. Il symbolise la capacité à surmonter les difficultés de la vie.

Kujaku

Le paon est associé à l’amour, l’éducation, la bonne volonté et l’attention.  Avec ses longues plumes et son apparence majestueuse, le paon est un très joli motif sur les kimono.

Houou 

Oiseau légendaire, le phœnix arrive au Japon depuis la Chine. C’est un oiseau de bon augure qui fait son apparition lorsque le monde est heureux et paisible. La splendeur de son plumage en a fait un motif très apprécié sur les kimono japonais.

Usagi 

Le motif usagi représente des petits lapins blancs. Le lapin est un animal très présent dans le folklore japonais, que ce soit dans les légendes ou dans les mangas, il existe d’ailleurs plusieurs sanctuaires dédiés au lapin. Cet animal est associé au dévouement et à l’intelligence.

Kame 

Kame signifie tortue en japonais et symbolise bien évidemment la longévité en raison de sa longue durée de vie. Cet animal lent est également associé à la sagesse, la chance et la protection. 

Cho 

Le papillon est un très joli motif sur les tissus. Du fait de sa transformation de chenille à papillon, cet insecte symbolise l’évolution. Une croyance populaire raconte que les esprits des morts entament leur voyage vers l'autre monde sous la forme d'un papillon. Un couple de papillon représente le bonheur au sein du mariage.

Tatsu (ou Ryu)

Au Japon, le dragon est une créature bienveillante associée à l’eau, au ciel et aux nuages. Les dragons sont souvent considérés comme des divinités, d’ailleurs le dieu de la mer est un dragon. C’est un symbole de force et de pouvoir, de chance et de bonne fortune. Au Japon, le dragon asiatique est représenté avec trois griffes.

Fukurou 

La chouette est d’abord un symbole de chance et de protection puis, sous influence de l’occident, devient également un symbole de connaissance et sagesse.

Tanuki 

Le tanuki, ou chien viverrin, est un animal ressemblant à un croisement entre blaireau et raton laveur. Dans le folklore japonais, le tanuki est également un yokai, un esprit capable de changer d’apparence. Ce yokai est très apprécié des Japonais car il est bienveillant et apporte prospérité et réussite.

Oshidori 

Le canard mandarin présente un très joli plumage et est souvent représenté en couple, à la manière des tourtereaux. Ce motif de bon augure symbolise la constante évolution de l’amour au sein d’un couple.

Les motifs japonais inspirés de la nature 

Tout comme les végétaux et les animaux, les éléments de la nature occupent également une place importante dans le folklore japonais. Ils possèdent une signification particulière ou bien sont tout simplement appréciés pour leur beauté.

Yama 

Les montagnes, yama en japonais, sont des lieux sacrés au Japon. Situées entre ciel et terre, elles abriteraient des kami, des divinités ou esprits vénérés dans la religion shintoïste. Si le motif représente des oiseaux volant au-dessus des montagnes, alors le motif symbolise la capacité à surmonter les défis de la vie.

Kawa 

Le mot kawa signifie rivière et symbolise la continuité et l’avenir. Les rivières et cours d’eau peuvent être plus ou moins stylisés. Si le motif comporte des lignes sinueuses, il s’agit probablement de rivières.

Kumo 

Les nuages, kumo en japonais, peuvent prendre plusieurs formes, de la plus figurative à la plus stylisée. Les significations des nuages sont liées à l’espoir, au changement ou encore à la proximité des Dieux.

Yukiwa 

Le flocon de neige est un motif positif car il représente la neige qui tombe sur la terre, permettant ainsi de la nourrir en eau pour assurer de bonnes récoltes. Ce motif est souvent associé à d’autres motifs, comme des fleurs ou des formes géométriques.

Nami 

La mer et les vagues, nami en japonais, sont des motifs très représentés dans l’art japonais. Il faut dire aussi qu’au Japon, la mer n’est jamais bien loin. Où que vous soyez sur l’archipel, la mer ne sera jamais éloignée de plus de 200 km. La mer est à la fois crainte et vénérée. Elle est le symbole des forces de la nature.

La Grande Vague de Kanagawa

Célèbre estampe japonaise, La Grande Vague de Kanagawa est la première représentation des « 36 vues du Mont Fuji » réalisées par le peintre Hokusai. Ce tableau représente une énorme vague s’apprêtant à engloutir trois barques malmenées sur la mer houleuse. En arrière-plan, calme et impassible, le Mont Fuji assiste à la scène. Cette image est devenue tellement célèbre que ce n’est pas rare de la retrouver sur des tissus japonais.

Kinkakuji 

Temple bouddhiste le plus célèbre de Kyoto, le pavillon d’or, ou Kinkakuji, est un bâtiment magnifique et recouvert de feuille d’or. Vous pouvez retrouver ce temple sur des motifs de tissus japonais.

Dokuro 

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les motifs de crânes et de squelettes sur les tissus japonais n’ont pas de connotation négative mais sont plutôt réputés pour éloigner le mal et peuvent représenter la régénération.

Les motifs japonais inspirés des objets

Pour finir les motifs et ornements inspirés des objets du quotidien.

Sensu 

L’éventail japonais est un symbole de prospérité, une idée renforcée par le mouvement particulier que l’on effectue pour l’ouvrir, rappelant la floraison d’une fleur.

Noshi 

Ce motif japonais représente des rubans colorés attachés entre eux. Dans la tradition, ces rubans sont accrochés aux cadeaux offerts, en guise de meilleurs vœux. Le motif noshi est considéré comme un porte-bonheur car il symbolise la longévité.

Temari 

Les temari sont des boules décoratives qui font de très jolis motifs sur les tissus japonais. A l'origine, les balles temari sont des jouets pour les enfants conçus à partir de chutes de tissus. Offertes lors du Nouvel An, ces jouets sont devenus des porte-bonheur.

Tsuzumi (ou Taiko)

Le motif de tambour représente la joie, la célébration et les fêtes. Le tsuzumi est un tambour japonais particulier avec une forme de sablier. Cet instrument est utilisé pour accompagner en musique les acteurs de théâtre no et kabuki.

Kasa

Les ombrelles sont des objets à la fois traditionnels et indispensables dans le quotidien des Japonais, encore de nos jours.

Hanaguruma 

Ce motif représente des petites chariots remplis de fleurs. Autrefois, c’était une voiture utilisée par les aristocrates vivant autour du palais impérial de Kyoto.

Genjiguruma 

Symbole du changement, la roue de Genji évoque la voiture impériale. Elle est souvent décorée avec des fleurs. Elle tire son nom d'une oeuvre importante dans la littérature japonaise, Le Dit du Genji. Ce livre raconte l'histoire d'un Genji, un fils d'empereur qui ne peut prétendre au trône.

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Les samouraï
Ancre 13

Fortement ancré dans l’histoire de l’archipel, le samouraï ne craint ni la mort ni la souffrance pour servir son seigneur. Au fil des siècles, il a su évoluer pour devenir un symbole emblématique du Japon.

Le samouraï (侍) était un guerrier japonais au service d'un grand seigneur, le daimyo. Facilement reconnaissable avec son armure et son katana, le samouraï respecte un code d'honneur strict, le Bushido ou "la voie du guerrier".

Saviez-vous que ce guerrier suit, depuis sa plus tendre enfance, une formation à l’art du combat qui le rend redoutable ? Pour autant, le samouraï n'est pas qu'une simple brute épaisse, il possède un côté raffiné et participe au développement de l'art japonais

L’univers du samouraï est passionnant tant sa symbolique et son influence sont présentes dans la culture nippone.  À travers cet article, vous saurez tout sur l’histoire, la formation du samouraï et son rôle dans la société japonaise.

 Qu’est-ce qu’un samouraï ?

Samouraï en armure. 

Littéralement, le mot samouraï signifie « celui qui sert ». C’est donc un guerrier japonais au service d’un seigneur local, le daimyō, pendant la période féodale.

A l’ère Heian, il s’agissait la plupart du temps, de paysans et d’artisans qui, en cas de guerre, combattaient sous les ordres des seigneurs auxquels ils étaient rattachés, en échange de riz 🍚. Pas très alléchant comme contrepartie ! Par ailleurs, on mesurait leur richesse à la quantité de riz (koku) qu’ils possédaient.

Au fur et à mesure, le samouraï rejoint la cour impériale pour recevoir un entraînement intensif de guerrier et devenir un combattant hors pair.

Saviez-vous qu’il existe plusieurs appellations pour distinguer les différents samouraïs ? Le rōnin, très mal considéré étaient un guerrier sans maître qui n’appartenait à aucun clan. Le hatamoto quant à lui, était un vassal du shogun, général de guerre à la tête du pays.

 Histoire : le règne du samouraï japonais

Si les samouraïs étaient plutôt des petits paysans ou artisans à l’ère Heian, ils vont devenir l’élite guerrière avec l’apparition du shogunat. Au 12esiècle, les samouraïs montent en puissance avec les clans Minamoto et leurs opposants les Taira qui prennent progressivement le pouvoir politique jusqu’alors détenu par l’empereur et la cour à Kyoto.

La victoire de Minamoto lors de la guerre de Genpei, marque le début du shogunat de Kamakura ou bakufu, une dictature militaire ou les samouraïs contrôlent le pays. Ils bénéficient alors, d’un statut héréditaire et de privilèges sociaux accordés uniquement à l’aristocratie. Suivi du shogunat de Muromachi et de Tokugawa, ce régime dura près de 700 ans, jusqu’à la restauration de Meiji en 1868.

Durant cette époque, le port du sabre (katana) et de l’armure représente une forme de prestige très reconnue dans la culture du samouraï. Cette distinction donna naissance à un nouvel artisanat au Pays du Soleil Levant.

Pendant l’ère de Sengoku vers le 16e siècle, les samouraïs obéissent à une seule et unique loi, celle du plus fort, entraînant la terreur des habitants. Ils s’élèvent rapidement au plus haut rang et font édifier de nombreux châteaux et dojos.

A l’ère Edo, ils deviennent fonctionnaires de l’État. Loin de la barbarie du passé, c’est un nouveau samouraï bien plus sage qui apparaît.

 Le bushido, la voie du guerrier japonais

 

Comme nous l’avons déjà évoqué, le samouraï est voué à respecter un code de l’honneur, le Bushido, qui recense un ensemble de règles et de valeurs propre à sa caste. Issu du bouddhisme zen, ce code de conduite prend une importance capitale dans le destin du samouraï. Ce dernier promet fidélité, loyauté, honnêteté et bravoure.

Ainsi, le samouraï sacrifie sa vie pour son maître, rien que ça  ! Et ne doit pas avoir peur de faire couler son sang… ni celui de ses adversaires. Il suit le hagakure, un ouvrage très couramment destiné aux guerriers pour le guider dans sa quête spirituelle.

 

 Éducation du samouraï

Avant de devenir samouraï, le jeune garçon reçoit une éducation très stricte, destinée à l’endurcir, dès son plus jeune âge. Privé très tôt des contacts familiaux, il intègre une école d’art martial où il reçoit un conditionnement spécial qui lui apprend à réprimer ses émotions et à se battre. Ainsi, il s’entraîne aux armes blanches, au sabre 🗡, aux arts guerriers, à la lutte, au tir à l’arc  et à l’équitation  tout en s’adonnant à la maîtrise de soi.

En plus de l’exercice physique, on lui enseigne la calligraphie et l’éducation religieuse afin de stimuler son esprit. Petit à petit, le samouraï apprend que l’erreur est plus préjudicieuse que la mort.

Loin d’être amusante, le samouraï mène une vie empreinte de sobriété de d’austérité afin de devenir un fort combattant. Un peu traumatisant tout ça quand même, vous ne trouvez pas  ?

 Les femmes samouraïs

Bien qu’assez rares, les femmes samouraïs nommées onna-bugeisha peuvent, elles aussi, partir au combat pour protéger leur village, notamment lorsqu’il n’y a pas suffisamment d’hommes pour défendre le territoire. Comme eux, elles apprennent l’art du combat  et l’archerie équestre, mais elles portent une autre arme : le naginata, un sabre plus court. Bah oui, il fallait quand même marquer la supériorité des hommes 

Parmi les figures emblématiques de femmes samouraïs, on peut citer la légendaire impératrice Jingū qui aurait conquis la Corée vers l’an 200. Plus tard, pendant la période Heian et Kamakura, certaines femmes furent même à la tête de plusieurs clans, bien qu’elles dussent probablement supporter le sexisme de l’époque. Ainsi, Tomoe Gozen, fut le plus bel exemple de femme capitaine à l’époque des Minamoto.

 Les armes du samouraï

Le samouraï porte une armure qui le protège de la tête aux pieds.

Le kabuto est un casque doté d’une visière et d’un menpo, masque moustachu censé effrayer l’ennemi. Certains nobles bushis portent 2 cornes, en signe de distinction.

Le corps est protégé par une cuirasse en mélange d’acier et de cuir, recouverte de plaques de fer, notamment au niveau des zones à risques. Les membres sont équipés de plusieurs protections conçues pour conserver une bonne mobilité lors du combat.

Parmi les armes du samouraï, on peut citer le célèbre katana 🗡, un sabre qu’il était le seul à pouvoir porter et qui représentait l’âme du guerrier. Le wakizashi, ou lame plus courte aux multiples usages et le tantô, un petit poignard qui servait notamment au hara-kiri. D’autre part, le samouraï utilisait couramment le yumi, arc japonais et le yari, la lance.

 Dissolution de l’ordre des samouraïs et héritage

Personnage de Katsumoto, inspiré de l'histoire de Saigo Takamori, interprété par Ken Watanabe, dans le film Le dernier Samouraï.

A l’ère Meiji, en 1868, l’empereur reprend le pouvoir, entraînant la fin du système féodal et des privilèges des samouraïs. Un bon nombre d’entre eux rejoignent la classe noble des shizoku, afin de conserver certains avantages sociaux.

Peu à peu, les samouraïs perdent leur noblesse avec l’interdiction de porter le sabre en 1876 et la suppression de leurs rentes . Certains guerriers s’orientent vers d’autres métiers alors que d’autres ne supportent pas leur nouvelle condition et se révoltent. La circonscription de 1872 visant à réformer l’armée et l’ultime rébellion de Satsuma en 1877, qui opposait le gouvernement impérial aux derniers samouraïs, marquent leur fin.

Ces anciens guerriers devinrent l’objet de folklore dans la culture japonaise laissant en héritage une histoire pleine de bravoure à l’image du Dernier Samouraï, le film à succès d’Edward Zwick. Ces combattants marquent les esprits des habitants de l’archipel à tout jamais. Encore aujourd’hui, le bushido et les valeurs morales des samouraïs imprègnent la société japonaise telle qu’on la connait. Cette philosophie est encore bien ancrée dans les arts martiaux japonais et dans la mentalité des anciens. Le sens du devoir et de l’honneur, très forts au Japon, puisent bien leurs racines dans l’héritage de ces héros d’autrefois.

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Les geisha
Ancre 14

Une geishaNote 1 (芸者?), aussi appelée geiko (芸子/芸妓?) ou geigi (芸妓?), est au Japon une artiste et une dame de compagnie, qui consacre sa vie à la pratique artistique raffinée des arts traditionnels japonais pour des prestations d'accompagnement et de divertissement, pour une clientèle très aisée. Elle cultive le raffinement artistique dans divers domaines tels que l'habillement en kimono, la musique classique, la danse, les rapports sociaux et la conversation, et les jeux... Le mot « geisha » peut s’interpréter comme « personne d’arts » ou « femme qui excelle dans le métier de l'art ».

Les geishas étaient nombreuses aux xviiie et xixe siècles. Elles existent encore dans le Japon contemporain bien que leur nombre soit en constante diminution : estimé à 17 000 dans les années 1980, il n'est plus que d'environ 200 de nos jours, principalement à Kyōto dans le quartier de Gion1. Cependant, du à une meilleure communication sur les activités des geishas notamment par la télévision et Internet, le nombre d'apprenties geisha (maiko) a connu récemment une nette augmentation.

L'institution multi-séculaire des geishas entretient un rapport étroit et complexe avec le phénomène de prostitution — entre idéalisation de leur rôle et de leurs activités, et réalités historiques et sociales. Il est toutefois certain que l'octroi de faveurs sexuelles par la geisha à son client n'a jamais été entendu comme systématique ou allant de soi.

Geishas de Kyōto

Kyōto est traditionnellement la ville des geishas, c'est dans cette ville que les premières geishas ont fait leur apparition1. De nos jours, c'est dans cette ville qu'elles sont les plus nombreuses.

Apparence

Habillement

 

Deux maiko arborant le kimono, la coiffure et le maquillage traditionnels.

Le vêtement des geishas est un kimono de soie décolleté dans le dos, surnommé obebe dans le dialecte de Kyōto12. Les couleurs du kimono se choisissent selon la saison, mais aussi selon l'âge de la porteuse : les jeunes femmes portent des couleurs vives tandis que les geishas de plus de trente ans choisissent des couleurs plus discrètes.

Le kimono est plus ou moins épais selon la saison : le kimono d'été, ro, est en simple gaze de soie ; le kimono d'automne ou hitoe est en soie non doublée. Enfin, le kimono d'hiver, awase, est doublé de crêpe.

Le kimono est noué dans le dos par une large ceinture de soie, nommée obi (帯 ou おび).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cet obi se noue différemment selon l'âge de la geisha : les femmes mûres le portent en « nœud de tambour » (太鼓結び, taiko musubi?), mais les maiko le portent « en traîne » (だらり帯, darari obi?), avec un nœud qui remonte jusqu'aux omoplates, le bout de l'obi traînant presque par terre. Un tel nœud nécessite un obi de plusieurs mètres de long7. Ce nœud dans le dos distingue les geishas des oiran et autres prostituées, qui nouaient leur obi sur le devant pour pouvoir l'enlever et le remettre plusieurs fois au cours d'une soirée.

Enfiler un kimono et nouer un obi est une opération complexe, d'autant plus que, les kimonos étant tous de la même longueur quelle que soit la taille de la porteuse, il est généralement nécessaire de replier le tissu du kimono sous l'obi, sauf pour une geisha très grande. C'est pourquoi les geishas font souvent appel aux services d'un « habilleur » professionnel.

Les kimonos sont fabriqués et peints à la main, ce qui les rend très chers : entre 5 000 et 6 000 euros pour un bon kimono.

En dehors des kimonos « ordinaires », les geishas portent pour les cérémonies importantes un kimono appartenant à leur okiya, de type kurotomesode, noir avec cinq kamon (blasons) de l'okiya.

En guise de sous-vêtements, les geishas portent un koshimaki ou « couvre-hanches », une simple bande de tissu fin enroulée autour des hanches, puis une combinaison7. Cette combinaison doit être en harmonie avec les couleurs du kimono, car elle apparaît en deux endroits : au niveau des chevilles quand la geisha relève son kimono pour marcher, et au niveau du col. Ce col est traditionnellement cousu chaque matin à la combinaison choisie par la geisha, puis décousu le soir pour être lavé. Il est rouge — couleur associée à l'enfance — pour les maiko, et blanc pour les geishas confirmées.

Les geishas portent aux pieds des chaussettes tabi et des sandales de bois (geta).

Maquillag

Bien souvent le maquillage que l'on associe aux geishas est en réalité celui des maiko12. La distinction entre les deux réside dans le port du rouge à lèvres. Les geishas ont les lèvres entièrement teintes. Chez les maiko, lors de leur première année d'exercice, seulement la lèvre inférieure est teinte pour signifier qu'elle est nouvelle et inexpérimentée.

Le visage est entièrement fardé de blanc (oshiroi), par-dessus une couche d'huile appelée bintsuke-abura. Le maquillage est étalé à l'aide d'une brosse de bambou, puis l'excédent est tamponné avec une éponge1. Autrefois, ce maquillage contenait du plomb, si bien que beaucoup d'anciennes geishas souffraient de maladies et de problèmes de peau. De nos jours, il est à base de poudre de riz. La nuque est également maquillée de blanc, en laissant apparaître une partie de la peau de la geisha. Les joues, les yeux et les lèvres sont maquillés de rose et de rouge12. Les sourcils et le contour des yeux sont tracés avec un bâtonnet de charbon de paulownia, ou avec du khôl1. La bouche peut être entièrement teintée de rouge, mais beaucoup de maiko maquillent uniquement leur lèvre inférieure, de façon à avoir un air boudeur.

Le maquillage est une opération délicate, et les maiko se font souvent aider par leur okāsan ou par une maquilleuse lorsqu'elles débutent ; par la suite, elles doivent apprendre à faire leur maquillage elles-mêmes. Au fur et à mesure de leur carrière, elles diminuent la quantité de maquillage ; les geishas de plus de trente ans ne portent quasiment plus de maquillage, sinon dans les grandes occasions1.

Coiffure

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Perruque représentant une coiffure de maiko.

Les coiffures des geishas sont des chignons traditionnels japonais. Elles sont faites chez un coiffeur spécialisé et doivent tenir une semaine. Afin de ne pas aplatir leur coiffure, les geishas doivent dormir sur un « repose-nuque », le takamakura.

Les chignons nécessitant de tirer beaucoup sur les cheveux au sommet du crâne, beaucoup d'anciennes geishas ont une calvitie. Cela tend à disparaître de nos jours, d'une part parce que les maiko débutent plus tard qu'avant, et d'autre part parce que certaines geishas utilisent des perruques.

La coiffure typique des maiko est dite en « pêche fendue » (momoware ou wareshimomo) ; il s'agit d'un chignon divisé en deux et au milieu duquel apparaît une étoffe de soie12 : autrefois rouge puis blanc une fois la virginité de la geisha perdue. Aujourd'hui, cette couleur change lorsque la maiko devient geiko.[réf. souhaitée]. Les geishas plus âgées portent d'autres types de chignon comme le marumage7. Les chignons sont ornés de peignes, ainsi que d'épingles à cheveux nommées kanzashi.

Mode de vie et carrière

Les geishas vivent dans des quartiers réservés, nommés hanamachi (花街?), ce qui signifie « ville fleur ». Les hanamachi les plus célèbres de Kyōto sont Gion (祇園?) et Ponto-chō (先斗町?)7.

Elles sont toujours rattachées à une maison de geisha, une okiya (置屋?), même si elles n'y vivent pas toujours. Les okiya sont des maisons de femmes où très peu d'hommes sont autorisés à entrer6. La structure d'une okiya s'apparente à une structure familiale, où la patronne est appelée okāsan, « mère », et où les geishas plus âgées sont considérées comme les grandes sœurs des jeunes7. Les okiya, auxquelles étaient généralement vendues les futures geishas, percevaient alors la majeure partie de leur salaire, jusqu'au remboursement total de leur dette. Ces futures geishas voyaient leur dette s'accumuler car elles devaient payer leurs repas, leur éducation, leurs vêtements, ce qu'elles brisaient, voire le prix de l'achat de leur personne par l'okiya.

Une okiya se transmet par succession. L'une des geishas de la maison est désignée comme l'« héritière » (atotori) : il peut s'agir soit d'une fille naturelle de l'okāsan, soit d'une geisha talentueuse adoptée par la maison. En tant qu'héritière, ses gains se confondent avec ceux de son okiya, et elle est censée devenir la prochaine okāsan6.

Les geishas, de nos jours, ont le choix entre deux modes de vie : soit elles vivent dans une okiya, qui leur fournit un logement et des kimonos mais perçoit une partie de leurs gains en échange, soit elles sont indépendantes (jimae) : elles vivent alors dans leur propre logement, et doivent financer elles-mêmes leurs vêtements et leur équipement, mais elles conservent la quasi-totalité de leurs gains. Elles restent cependant rattachées à l'okiya, qui leur sert d'« agence de rendez-vous » et qui perçoit une petite commission en échange.

Qu'elles soient indépendantes ou non, la vie des geishas est partagée avec tout le hanamachi : à chaque occasion importante (début et fin de l'apprentissage, mizuage etc.), une geisha fait le tour de son hanamachi et annonce la nouvelle aux patrons des maisons de thé en leur offrant de la nourriture ou des cadeaux. Généralement, une cérémonie a également lieu dans la maison de thé habituelle de la geisha.

Les geishas forment souvent de véritables « lignées ». En effet, chaque jeune fille désirant devenir geisha doit pour cela se trouver une « grande sœur » (oneesan), elle-même geisha et plus âgée qu'elle, qui lui enseigne le métier, l'emmène à ses rendez-vous, et touche en contrepartie un pourcentage des gains de sa « petite sœur » durant l'apprentissage. La « grande sœur » et la « petite sœur » se lient lors d'une cérémonie appelée san san ku do, au cours de laquelle elles boivent trois gorgées dans trois coupes de saké. Cette cérémonie est également un moment clé du mariage traditionnel japonais, elle symbolise la création d'un lien (en) entre deux personnes. La « petite sœur » se choisit à ce moment un nom de geisha, sur les conseils de son oneesan. Elle prend généralement un nom dont la racine est la même que celui de son oneesan : ainsi, la petite sœur d'une geisha nommée Ichiume pourra prendre le nom d'Ichigiku.

Une geisha, pour augmenter ses gains ou devenir indépendante, a besoin d'un protecteur, nommé danna13, un homme riche qui lui fait divers cadeaux, ce qui ne le dispense pas de payer les prestations de la geisha au tarif normal. La geisha et son danna se lient au cours d'une cérémonie analogue au san san ku do. Autrefois, la notion de danna impliquait que la geisha ait des relations sexuelles avec son protecteur, même si ce n'était jamais dit officiellement5 ; le danna était d'ailleurs souvent choisi non pas par la geisha elle-même, mais par l'okiya, en fonction de sa richesse et de son prestige.

Il est possible qu'une geisha ait des relations plus ou moins suivies avec des hommes qu'elle a rencontrés, mais ces relations sont généralement discrètes, car la réputation d'une okiya pâtirait du mauvais comportement de ses geishas. Les geishas sont censées être célibataires, et celles qui se marient abandonnent leur métier7.

Les geishas qui mettent un terme à leur carrière organisent une cérémonie d'adieu, le hiki-iwai (引き祝い?), au cours de laquelle elles offrent du riz bouilli à leur oneesan et à leur okāsan.

Formation.

Les geishas étaient traditionnellement entraînées depuis leur petite enfance. Les jeunes filles étaient vendues par les familles pauvres aux okiya, qui se chargeaient de les élever et d'assurer leur éducation.

Durant leur enfance, elles travaillaient comme bonnes, puis comme assistantes dans les maisons de geisha pour contribuer à leur entraînement mais aussi pour assurer le remboursement de la dette contractée pour le coût souvent élevé de leur éducation et de l'achat de leur personne. En particulier, la plus jeune fille de l'okiya avait pour tâche de veiller à l'entrée et d'accueillir les geishas qui revenaient de leurs rendez-vous12. C'est une forme d'entraînement traditionnel au Japon et qui perdure encore aujourd'hui, dans laquelle l'étudiant vit chez son maître, l'aide, le regarde pratiquer, l'assiste et exécute les tâches ménagères. Cet entraînement dure souvent plusieurs années.

Elles commençaient dès leur plus jeune âge à pratiquer un vaste éventail d'arts. La tradition japonaise veut que les enfants qui pratiquent les arts commencent « le sixième jour du sixième mois de leur sixième année », mais il arrivait que les futures geishas commencent plus tôt6, c'est-à-dire dès l'âge requis (trois ans et trois jours).

La formation des geishas inclut la pratique de plusieurs instruments de musique : le shamisen, instrument à trois cordes typique des geishas, mais aussi la flûte japonaise ainsi que différents tambours traditionnels : le tsutsumi qui se tient sur l'épaule, l'okawa sur les cuisses, et enfin le taiko, le plus grand, que la geisha pose à côté d'elle et frappe avec une baguette12. À noter que les airs de shamisen ne sont généralement pas inscrits sur des partitions, et les geishas les apprennent à l'oreille7.

Elles étudient également le chanoyu (cérémonie du thé), l'ikebana (composition florale), la poésie et la littérature japonaise.

La danse traditionnelle (buyō) est étudiée par toutes les geishas afin d'obtenir un port gracieux et une démarche élégante, mais seules les geishas les plus belles et les plus douées sont encouragées à se spécialiser dans cet art7.

Pour leur apprentissage, elles traversent une plus ou moins longue période (d'au moins un an) au cours de laquelle elles suivent et observent leur « grande sœur ». Elles n'ont alors pas de client, mais participent aux fêtes le soir, et vont à l'école la journée. Cette période, qui dure quelques mois de nos jours, est appelée minarai (見習い?), ce qui signifie « apprendre par l'observation ». Les très jeunes filles sont alors appelées shikomiko (仕込妓?), littéralement « apprentie geisha ». En regardant et assistant leurs aînées, elles apprennent le kitsuke (port du kimono), l'art de la conversation, différents jeux (par exemple le jeu de celui qui boira le plus, avec un client), et l'art de divertir leurs clients.

Une fois devenues apprenties geisha, c'est-à-dire des maiko, elles accompagnent des geishas dans les maisons de thé, aux réceptions et banquets. Durant cette période, leur oneesan se charge de leur transmettre sa propre expérience de geisha, en échange de quoi elle perçoit un pourcentage des gains de sa « petite sœur ». Cette méthode d'entraînement persiste encore aujourd'hui mais elle est raccourcie, étant donné que la majeure partie des geishas le deviennent à la fin de l'adolescence.

La formation d'une geisha se termine officiellement lors de la cérémonie dite du « changement de col » (erikae), où elle remplace son col rouge de maiko par le col blanc des geishas confirmées6.

La tradition veut que la maiko soit mise aux enchères lorsqu'elle est jugée digne de devenir une geisha à part entière. À l'époque Edo, leur virginité était vendue au plus offrant vers l'âge de 14 ans. Vers les années 1950, la pratique est toujours vivace mais les enchères ne commencent que lorsque la maiko a fêté ses 18 ans. Leur virginité n'a pas de prix et atteint souvent des sommes tellement importantes que seuls de grands industriels peuvent se les offrir. Le prestige en rejaillit sur leur firme. On donne le nom de danna Note 3 à ces personnages richissimes qui n'achètent pas que la première nuit (mizuage) mais un ensemble de nuits s'étendant parfois sur plus d'une année. Souvent mariés par ailleurs, ils achètent, en fait, l'admiration de leurs pairs et n'ont pas toujours de relations sexuelles avec la maiko.

Les geishas aujourd'hui

Aujourd'hui, les geishas n'entrent plus dans les maisons de geishas dès leur enfance. Devenir une geisha est désormais un acte volontaire, qui se fait souvent à dix-sept ou dix-huit ans. L'apprentissage reste néanmoins long et difficile ; cependant, le métier de geisha attirant peu de recrues, du fait de l'émancipation de la femme dans les sociétés contemporaines et la possibilité d'avoir désormais un emploi, une indépendance et une situation financière similaire aux hommes, les apprenties sont souvent chouchoutées par leurs aînées, ce qui contraste avec l'époque où elles rendait leur travail et leur vie volontairement plus difficiles, voire épuisants, pour s'assurer de leur obéissance et soumission.

Profession

 

Une geisha, accueillant un homme d'affaires américain, dans le quartier de Gion à Kyōto.

Les geishas ne sont pas des prostituées, mais plutôt des hôtesses ou des dames de compagnie raffinées10. Bien qu'autrefois, il fût possible et presque systématique d'acheter leur virginité (un événement appelé « mizuage »), elles n'avaient pas forcément des relations sexuelles avec leurs clients, ni même avec l'homme qui avait payé beaucoup d'argent pour acheter leur virginité. C'est cependant sur ce plan que leur nom est resté dans l'appellation « boules de geisha ».

Zashiki

Le travail principal des geishas est de participer aux banquets nommés zashiki. Ceux-ci ont généralement lieu dans les ochaya ou les restaurants traditionnels (料亭, ryōtei?), mais ils peuvent également se dérouler dans des salons privés ou chez des particuliers10.

Les geishas ont pour rôle de divertir leurs clients ; selon le client et les circonstances, ce peut être en dansant et en jouant des airs traditionnels, ou simplement en discutant et en jouant à divers jeux de société.

 

Geishas jouant du shamisen.

Il y a une distinction entre les geishas spécialisées dans la danse et les autres : les premières sont surnommées tachikata (立方?, « personne debout »)6 ou odoriko (« danseuse »)7, tandis que les autres sont appelées jikata (地方?, « personne assise ») car elles s'assoient pour jouer et chanter pendant que les autres dansent.

Les zashiki ne sont pas ouverts à n'importe quels clients. Il faut connaître le geisha asobi, l'art de se divertir en compagnie des geishas, et aussi être un client solvable. En effet, les zashiki sont payés sur facture, après le banquet, par les clients au restaurant, qui paye les honoraires des geishas au kenban, qui se charge de répartir l'argent entre les geishas ayant participé. Si les clients tardent à payer, voire ne payent pas du tout, le restaurant doit payer lui-même les honoraires des geishas ; c'est pourquoi beaucoup de restaurants ou d'ochaya ne sont ouverts qu'aux habitués ou aux personnes recommandées par leurs habitué7.

Les honoraires des geishas portent le nom poétique de o-hana (お花?) ou hanadai (花代?), « argent-fleur ». Ils sont proportionnels au temps que passe la geisha au zashiki. Une maiko n'encaisse qu'un demi-hanadai là où une geisha confirmée en reçoit u7.

Spectacles

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Les geishas danseuses se produisent lors de festivals de danse. Les festivals les plus célèbres de Kyōto sont le Kamogawa Odori (« danse du fleuve Kamo ») à Ponto-chô, et le Miyako Odori (« danse de la capitale ») à Gion.

Le Miyako Odori a débuté à l'occasion de l'Exposition Universelle de Kyōto en 18716. Le Kamogawa Odori a débuté en 1872, et depuis, il a lieu tous les ans en mai et en octobre ; il n'a été interrompu qu'en 1945, au moment de la fermeture des okiya pendant la Seconde Guerre mondiale.

Lors de ces festivals, les geishas donnent des représentations de danse traditionnelle, mais aussi de théâtre kabuki, en particulier pour le Kamogawa Odori

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Les geishas ne sont pas payées pour leurs représentations dans les festivals. Au contraire, elles dépensent souvent beaucoup pour les financer, et vont parfois même jusqu'à s'endetter. Cela est dû au fait que pour une odoriko (geisha danseuse), participer à un festival est une marque de prestige importante. Pour cette raison, les geishas qui participent aux festivals de danse ne sont pas des débutantes, elles ont souvent au moins trente ans.

Geishas de Tōkyō

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tōkyō est la seconde ville la plus importante en matière de nombre de geishas. La capitale du Japon possède elle aussi ses hanamachi, dont les plus renommés sont Shinbashi (新橋?), Asakusa (浅草?), Mukōjima (向島?), Kagurazaka (神楽坂?) et Akasaka (赤坂?). Akasaka est le hanamachi le plus cher et le plus renommé de Tōkyō ; il abrite, comme à Kyōto, un festival de danse annuel nommé Azuma Odori.

À Tōkyō, le terme associé aux geishas est gyoku (« bijou ») plutôt que hana (« fleur »). Leurs honoraires sont surnommés « argent-bijou » (玉代, gyokudai?) ; de même, les apprenties geishas de Tōkyō sont appelées hangyoku (半玉?), ce qui signifie « demi-bijou » car, comme à Kyōto, elles ne perçoivent que la moitié des honoraires d'une geisha confirmée, donc un demi-gyokudai.

Les jeunes filles de Tōkyō ne décident généralement pas de devenir geishas avant dix-huit ans, alors qu'à Kyōto, elles commencent à dix-sept ans (les lois sur le travail des enfants interdisent de commencer plus tôt). De plus, la période d'apprentissage est très réduite, et les hangyoku ne le restent généralement que quelques mois à un an et demi7.

Contrairement à ce qui se passe à Kyōto, il est courant que les geishas de Tōkyō vivent en dehors de leur hanamachi. Elles sont rattachées à un okiya comme le demande la loi, mais cet okiya ne leur sert que d'agence de rendez-vous, et de vestiaire où elles stockent leurs kimonos.

Geishas dans les petites villes

Les geishas de province sont parfois surnommées chihō (地方?, littéralement « province »)7. On les trouve principalement dans les lieux touristiques ou de villégiature.

Geishas étrangères

 

 

 

 

 

 

 

 

La geisha australienne Sayuki.

En 1975 et 1976, Liza Dalby, une anthropologue américaine, suit de près des geishas dans leur activité à Kyōto, au point d'y participer également, sans toutefois avoir suivi la formation adéquate ni faire partie d'une okiya. En 1983 elle publie Geisha basé sur son travail de recherche de thèse qui est adapté pour la télévision en 1986 sous le titre de American Geisha15. Elle est consultante pour le film Mémoires d'une geisha sorti en 2005.

En décembre 2007, le quartier d’Asakusa de Tokyo a vu les débuts de Sayuki, la première geisha occidentale dans l’histoire du Japon16. Sayuki, de son vrai nom Fiona Graham, est une anthropologue australienne devenue geisha à la suite d'un projet universitaire17. Cependant, depuis juin 2011, Sayuki ne fait plus partie de l'association officielle des geishas d'Asakusa, mais continue néanmoins de faire des banquets à Tokyo18,19,20. Selon une geisha membre de l'association, elle aurait refusé de suivre les leçons normalement imposées, devenant "hystérique" lorsque lui était refusé le droit de pratiquer devant des clients, par manque de formation18. D'après Peter MacIntosh, un réalisateur de documentaires qui a étudié le monde des geishas pendant 18 ans, Fiona Graham n'agit pas comme une geisha18.

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La danse au japon
Ancre 15

Il existe plusieurs types de danse traditionnelle japonaise. La classification la plus élémentaire se présente sous deux formes mai et Odori qui peuvent être classés en genres tels que Noh mai ou jinta mai, ce dernier style ayant ses origines dans les quartiers d'agrément de Kyoto et Osaka.

Le mai le style est réservé et caractérisé par des mouvements circulaires où le corps est maintenu au ras du sol. Le Odori le style comprend des danses folkloriques exécutées à Bon événements et danses du festival qui faisaient partie des kabuki les performances. Odori le style comporte des mouvements plus larges et est généralement plus énergique.

Les formes de danse traditionnelles de nos jours ont également été influencées par les formes de danse occidentales comme ballet, qui ont été introduits au Japon pendant la Restauration Meiji. Dans Sagi Musume (The Heron Maiden) le rôle du danseur est l'esprit du héron. Dans les versions classiques, l'esprit prend une belle pose forte à la fin de la danse. Cependant, cette fin classique a été modifiée dans les versions ultérieures (qui ont largement emprunté à Anna Pavlovales performances de Le cygne mourant) de sorte que l'esprit devint peu à peu sans vie, tombant finalement au sol.

Kabuki

Kabuki (歌舞 伎) est un classique Japonais Danse-drame. Le théâtre Kabuki est connu pour la stylisation de son drame et pour la se réconcilier porté par certains de ses interprètes.

L'individu kanji personnages, de gauche à droite, signifie chanter (歌), Danse (舞), et compétence (伎). Le kabuki est donc parfois traduit par «l'art du chant et de la danse». Ce sont, cependant, ateji caractères qui ne reflètent pas la réalité étymologie. Le kanji de «compétence» fait généralement référence à un interprète du théâtre kabuki. Puisque le mot «kabuki» est censé dériver du verbe «kabuku», signifiant «se pencher» ou «sortir de l'ordinaire», «kabuki» peut être interprété comme un théâtre «d'avant-garde» ou «bizarre». L'expression kabukimono (歌舞 伎 者) se référait à l'origine à ceux qui étaient bizarrement vêtus et fanfaronnés dans la rue.

L'histoire du kabuki a commencé en 1603, lorsque Izumo no Okuni, peut-être un jeune fille du sanctuaire de Izumo Taisha Temple, a commencé à exécuter un nouveau style de danse dramatique dans les lits asséchés des rivières de Kyoto, et on les a alors appelés «étranges» ou «inhabituels» («kabuki»).[4] On pense que cette nouvelle forme de danse dramatique est dérivée des danses folkloriques exécutées uniquement par des femmes, furyū-ō odori et nembu odori.[4] Le kabuki est devenu une forme courante de divertissement Yoshiwara, le quartier rouge enregistré à Edo. Pendant le Genroku ère, le kabuki a prospéré. La structure d'une pièce de théâtre kabuki a été officialisée pendant cette période, tout comme de nombreux éléments de style. Des types de personnages conventionnels ont été établis, de même que bon nombre des pièces de théâtre les plus populaires et les plus jouées.

Noh Mai

L'origine de Noh mai remonte au XIIIe siècle.[5][6] Noh mai est une danse qui se fait sur une musique composée de flûtes et de petits tambours à main. À certains moments, ils dansent sur de la musique vocale et des percussions, ces points sont appelés kuse ou kiri. Noh mai les danses sont assemblées par une série de formes.[5] Les formes sont des modèles de mouvements corporels qui se font avec élégance et beauté.

Il existe plusieurs types de Noh mai danses.[7] Un type qui n'est ni lent ni rapide est appelé chu no mai. Une femme exécute généralement ce type de danse. Un type de danse plus lent est le jo no mai. Une femme fait également cette danse et peut se déguiser en fantôme d'une femme noble, en esprit ou en divinité. La danse d'un homme est otoko mai. L'interprète ne porte pas de masque dans cette danse et dépeint le personnage comme étant héroïque. Une autre danse masculine est kami mai, où le danseur agit comme s'il était une divinité. C'est une danse très rapide. La version féminine de ceci serait Kagura et peut être réalisée de différentes manières. Gaku est une danse qui imite la musique jouée par la cour impériale et est généralement exécutée par le personnage principal. Ces six types composent le Noh mai dansez et donnez à la danse sa beauté.

Les costumes font partie intégrante de Noh mai. Parfois, une danse ou une pièce de théâtre peuvent commencer très lentement, alors les acteurs créent des costumes très flamboyants pour garder le public intéressé. Ils s'habillent également pour s'adapter à la région dans laquelle ils représentent, comme un chapeau de bambou porté pendant une pièce de théâtre représenterait la vie à la campagne. La partie la plus importante du costume est le masque. Le Noh mai on pense que les masques sont les masques les plus artistiques du Japon. Les masques ne sont portés que par les personnages principaux. De plus, les masques ont des expressions neutres, c'est donc le travail de l'acteur de donner vie au personnage.

Nihon Buyō

Nihon buyō est différent de la plupart des autres danses traditionnelles.[10] Il est destiné au divertissement sur scène. Nihon buyō est une danse raffinée qui s'est améliorée au cours de quatre siècles.

Il y a quatre parties pour nihon buyō, la partie la plus importante étant le kabuki buyō. La majeure partie du répertoire a été empruntée au théâtre kabuki des XVIIIe et XIXe siècles et même au yūkaku (quartiers de plaisir) de Edo Japon.

Nihon buyō a été créé directement à partir de kabuki buyō avant qu'il ne devienne du théâtre. La deuxième partie de nihon buyō est Noh.[10] Nihon buyō prend quelques éléments clés de Noh tels que les mouvements circulaires et les outils utilisés dans ses danses. La troisième partie de ces danses provient des danses folkloriques; la rotation et le saut utilisés dans les danses folkloriques ont été incorporés dans nihon buyō. La dernière partie est issue d'un mélange de culture européenne et américaine que l'on retrouve aujourd'hui au Japon.

Nihon buyō n'a pas atteint sa forme actuelle jusqu'à ce que le Restauration Meiji de 1868 à une époque où les formes de danse occidentales étaient introduites au Japon. Ainsi, la forme actuelle de nihon buyō a été influencé par des formes de danse comme ballet.

Danses folkloriques

Il existe une grande variété de danses folkloriques au Japon. Les danses folkloriques sont souvent la base à partir de laquelle d'autres formes de danse se sont développées. Un exemple de danse folklorique japonaise est la danse du moineau (雀 踊 り, suzume odori), une danse basée sur les mouvements flottants du Bruant arboricole eurasien.[11] Il a d'abord été joué et improvisé par des tailleurs de pierre qui construisaient Sendai Château pour le daimyō Date Masamune. L'emblème de la Date le clan incorpore deux moineaux arboricoles. La danse du moineau est maintenant exécutée chaque année en SendaiMiyagi Préfecture à la Aoba festival à la mi-mai.[11] Les écoliers en Miyagi préfecture apprend et exécute la danse du moineau, en particulier pendant Obon Festival.

Katsushika Hokusai publié suzume odori dans son manga en 1815.

Bon Odori

Bon odori est un type de danse folklorique exécutée pendant la Obon Festival. C'était à l'origine une danse pour accueillir les esprits des morts. Ces danses et la musique qui les accompagne sont différentes pour chaque région du Japon. Habituellement, le bon la danse implique des gens qui dansent autour d'un Yagura, un haut échafaudage en bois. Les personnes se déplacent soit dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, soit dans le sens des aiguilles d'une montre, Yagura. Parfois, ils changent de direction.

Les mouvements et gestes dans un bon la danse dépeint souvent l'histoire, le travail ou la géographie de la région.[15] Par exemple, tankō bushi est une chanson de travail des mines de charbon qui provient de Mine Miike dans Kyushu, et les mouvements de la danse décrivent creuser, pousser la charrette et suspendre la lanterne. Soran bushi[16] est un bidonville de meret les mouvements de la danse illustrent la traînée de filet et le levage des bagages. Bon les danses peuvent utiliser différents ustensiles, tels que des ventilateurs, de petites serviettes et des battants en bois. Pour le hanagasa odori, les danseurs utilisent des chapeaux de paille avec des fleurs dessus.

Jinta mai

Jinta mai (ou kamigata mai) est une forme de danse raffinée issue des quartiers de plaisir Osaka et Kyoto. Le style de danse est représenté par des éléments classiques de mai style tel que les mouvements du ventilateur, pantomime et mouvements circulaires. Cette forme de danse est destinée à être exécutée uniquement par des femmes.

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La musique japonaise
Ancre 16

La musique japonaise regroupe tous les genres de musique de la sphère japonaise, depuis la préhistoire jusqu’à nos jours. Si l’on trouve dès les premiers temps de la civilisation nippone des instruments vernaculaires, notamment au sein des communautés aborigènes aïnous, il est clair qu’une grande partie de la musique insulaire est d’inspiration chinoise et coréenne. Toutefois, le Japon a su rapidement développer des styles originaux et se détacher du modèle sino-coréen.

La musique fut toujours liée aux spectacles (théâtre ou danse), aux festivités (et cérémonies) et aux chants de travail. Elle était essentiellement pratique et ne se trouva un rôle propre que tardivement. De ce fait, le répertoire de la musique tant instrumentale que vocale, est assez réduit, d'autant plus qu'une grande partie a été perdue.

Avec l’occidentalisation récente, les instruments et les genres venus d’Europe et des États-Unis font leur apparition, sans pour autant provoquer la disparition des autres.

La musique traditionnelle japonaise recouvre trois genres : musique instrumentale, musique pour le théâtre et musique de cour.

Musique traditionnelle

Gagaku

 

Ensemble gagaku

 

Bugaku au Kōtai-jingū

Le gagaku (雅楽?, litt. « musique raffinée ») est une musique de Cour traditionnelle comprenant quatre genres à l'instrumentation différente :

  • le mikagura (御神楽?), musique shintoïste ;

  • le kangen (管絃?), musique instrumentale profane pour ensemble ;

  • le bugaku (舞楽?), musique d'accompagnement pour les danses profanes ;

  • l'utamono (謡物?), genre chanté profane.

Le gagaku est introduit au Japon au ve siècle en provenance de Chine mais s'établit véritablement au viiie siècle. Il connaît son apogée pendant la période Heian.

Shômyô

Le shōmyō fait référence à un ensemble de chants liturgiques bouddhiques venus de Chine. Il ne s'agit pas d'un genre spécifiquement japonais, cependant cette appellation fait généralement appel à un genre musical japonais, dont les caractéristiques se sont développées de manière originale dès la rupture des relations avec la Chine. Si ces chants se sont plus ou moins perdus dans le reste du monde bouddhiste, il est notable qu'ils furent conservés au Japon, notamment par les sectes Tendai et Shingon.

La musique tient une place prépondérante dans le théâtre . On peut y distinguer trois sous-genres : le sarugaku, le sangaku, et le dengaku. Si les deux premiers ont par leur nature affecté essentiellement la forme du pantomime et de la danse du nō, le troisième est la source principale de sa musique. Le nogaku est plus récent et plutôt comique.

En effet, le dengaku désigne à l’origine la « musique des champs » (danse du riz) qui bien que populaire, est par la suite devenu un rituel formel de la Cour impériale. Une fusion entre le sarugaku et le dengaku ont permis à cette musique de s’accompagner de danses et de pantomimes, à tel point que les genres sarugaku no nō et dengaku no nō étaient à l’époque de Kamakura devenus synonymes. Enfin, ces deux genres furent remplacés par le kyōgen auquel Kanami (1333 – 1384) puis son fils Zeami (1363 – 1444) donnèrent ses lettres de noblesse en l’épurant pour devenir le genre majeur du théâtre japonais, connu dès lors sous le nom de nō.

 

Nō à Itsukushima-jinja

Les conventions musicales y sont très strictes :

  • tout d’abord, le waki (personnage secondaire) fait son entrée accompagnée à la flûte (Nōkan) et aux percussions. On parle de nanoribue ou encore de shidai. Après sa présentation (nanori) le waki est accompagné par le chœur qui porte son déplacement vers le coin inférieur droit de la scène ;

  • la shite (personnage principal) fait son entrée accompagnée de nouveau par un shidai. Sur le pont qui relie l’entrée de la salle à la scène, appelé hashigakari, il entonne un premier chant, issei, aux abords du troisième pin. Ce chant est en général suivi d’une récitation ;

  • s’ensuit le dialogue entre le shite et le waki, qui peut se présenter sous la forme d’un mondō (question-réponse) en prose, ou d’un rongi, qui est un chant accompagné par des percussions. À une époque plus tardive, on peut également avoir un kudoki, une lamentation ;

  • au faîte de l’intrigue, des danses kuse, accompagnées par le hayashi (ensemble), avec ou sans chants, sont closes par le chœur ;

  • dans le cas d’un second acte, il peut y avoir un kyogen, c'est-à-dire, des « paroles insensées », qui ne sont pas toujours en relation avec l’intrigue. Ce peut aussi être un interlude instrumental accompagné de kakegoe (cris émis par les instrumentistes), ou alors un solo à la flûte ;

  • lors du second acte à proprement parler, les passages en prose (kotoba), peuvent être remplacés par un machiuta (musique d’attente), avant le retour du shite. Suivent des danses climatiques, kuri, ou des kuse. La tension atteint son paroxysme ;

  • la révélation du shite se fait par une danse, mai ou shimai, portée par le chœur. La pièce s’achève sur un poème japonais, waka, et un chant de chœur, kiri

 

La musique vocale (yōkyoku ou utai) provient des chants bouddhiques. Le chef du chœur, jigashira, contrôle le temps, et peut prolonger le son.

On peut par ailleurs noter deux styles de base du chant, kotoba et fushi (divisés en yowagin, chant doux, et tsuyogin, chant fort).

Les instruments de la musique de nō sont peu nombreux :

  • la flûte nōkan, proche du ryūteki, est en cerisier, et mesure 34 cm. On distingue trois écoles, Morita, Issō, et Fujita. Le son particulier de cette flûte peut s’expliquer par la présence d’un petit tube (nodo) qui permet de limiter le flux d’air et d’obtenir ainsi des sons plus appuyés. Elle est utilisée au début et à la fin de la pièce, et sert à créer des atmosphères lyriques, pour les entrées et les danses ;

  • le kotsuzumi est un tambour en sablier, tenu à la hanche, similaire au san no tsuzumi, joué à la main. Il est en cerisier, et ses deux membranes sont en peau de cheval. Un papier y est appliqué à chaque performance. On peut citer cinq sons de base : pon, pu, ta, chi, tsu ;

  • le ōtsuzumi est un tambour en sablier, tenu à l'épaule, joué à la main ;

  • le taiko est un tambour joué aux baguettes.

 

Kōwaka

Le kōwaka (幸若?) consiste en un drame ancien (datant de l'époque de Muromachi (xive au xvie siècle) chanté et dansé basé sur des épopées telles que le Heike Monogatari ou le Soga Monogatari. Les trois chanteurs narratifs sont accompagnés au tambour kotsuzumi. Cette tradition s'est perpétuée à Kyūshū et Fukuoka, dont la cinquantaine de pièces sont accompagnées des danses kôwaka mai.

Spécificités instrumentales

Depuis des siècles, bien des types de musique se sont développés autour d'instruments ou d'ensembles particuliers :

 

Taiko

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Joué depuis des lustres en tant qu'instrument d'accompagnement des musiques liées au shinto et au bouddhisme, notamment pendant les festivals matsuri, le tambour taiko s'est aussi agrégé aux musiques de Cour ou de théâtre.

Récemment, au xxe siècle, il est devenu un instrument soliste à part entière dans le cadre d'ensembles de taiko notamment issus de l’île Sado, où le wadaïko (« tambour japonais », désignant ici ce mouvement), est tout autant une discipline spirituelle et une voie comme peut l'être un art martial. Tous ces tambours (entre dix et vingt) de grandes tailles (parfois plus de deux mètres de diamètre et de hauteur) se jouent à l'aide d'épaisses baguettes en bois conjuguées à des mouvements esthétiques des bras permettant à la fois la tenue du rythme et un repère mnémotechnique.

Le taiko et la musique de l'île de Sado ont acquis une réputation mondiale notamment grâce à Kodō, un groupe d'une vingtaine de percussionnistes et flûtistes qui depuis 1981 se produit dans le monde entier1,2.

 

Shakuhachi

 

L'histoire de la flûte shakuhachi (尺八?) est particulière car elle est politique. Alors qu'au départ cet instrument fut importé de Chine par les moines bouddhistes et devait servir leurs méditations, il fut bien vite récupéré par les tenants du pouvoir politique. En effet, il accorda un statut particulier aux moines komusō (de la secte Fuke) le même statut que les joueurs de shakuhachi généralement aveugles et mendiants, en les autorisant à se voiler la face, à l'aide d'une coiffe en osier (une sorte de panier) ; ceux-ci pouvaient dès lors voir sans être vus, et c'est ainsi que les aveugles furent remplacés par les espions à la solde du gouvernement, afin de contrôler les provinces.

Le shakuhachi est aussi une flûte droite particulière en raison de son poids. Coupé dans la racine même d'un bambou, bien séché, il devenait non pas une petite flûte fragile, mais une arme redoutable, tel un gourdin.

Malgré ces aléas, il devint plus tard un simple instrument à la suite de l'interdiction de sa pratique en extérieur. Dès lors le répertoire honkyoku se développa tout autant en solo qu'en ensemble sankyoku. Il comporte une centaine de pièces virtuoses, écrites mais improvisées aussi. Les joueurs se sont ensuite affiliés à deux écoles concurrentes : tozan et kinko.

 

Biwa

Le biwa (琵琶?), luth d'origine perse (le barbat) entré en Chine au vie siècle sous le nom de pipa (琵琶) et dont plusieurs types (soliste ou d'ensemble gagaku) sont introduits au Japon vers le viiie siècle. Les pièces pour instrument solo, appréciées par les nobles de Heian, n'ont pas été conservées.

Dans la région de Kyūshū se développe, vraisemblablement dès le ixe siècle, et de manière attestée à la fin du xe siècle, une musique de biwa très différente de celle pratiquée à la Cour impériale (le gaku biwa) : le mōsō biwa (盲僧琵琶?), pratiqué par les moines aveugles. À l'origine, l'instrument employé vient de l'Inde, il a une crosse droite, cinq frettes et cinq cordes, mais au xive siècle, c'est le type précédent qui s'impose. Il est associé à la lecture des sutras aux divinités de la terre, les chijin-kyō, pour apaiser les esprits telluriques (lors de la construction d'un édifice, lors d'un sinistre, en vue d'obtenir de bonnes récoltes, etc.).

Le mōsō biwa se répand dans le Kyūshū en donnant naissance à deux écoles : le chikuzen mōsō dans le Nord, et le satsuma mōsō dans le Sud, tous deux rattachés aux temples bouddhiques de la secte Tendai. Au xvie siècle, le satsuma mōsō s'étiole, pour ne reprendre qu'au xixe siècle.

Une des caractéristiques du mōsō biwa est le chevauchement entre les parties vocale et instrumentale (à la différence des formes ultérieures : heike biwa, satsuma biwa, chikuzen biwa).

Le heikyoku consiste en la déclamation de l'épopée Heike monogatari accompagnée à la biwa.

Shamisen

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le shamisen est un luth à manche long et lisse, et à la caisse de résonance recouverte de peaux de chien et chat. Il fut importé de Chine via Okinawa au xvie siècle et est dérivé du sanxian chinois, recouvert lui d'une peau de reptile. Sa musique regroupe bien des genres fort différents sous le terme de katarimono (ou jôruri) pour le narratif et utaimono, pour le lyrique. On le retrouve ainsi dans les parties narratives du kabuki, du bunraku, du jiuta et du nagauta (dont le zashiki nagauta est une version de concert indépendante née au xixe siècle).

  • Kabuki : la musique d'accompagnement (geza) du kabuki est très diverse3. L'introduction du shamisen dans ce genre théâtral est assez tardive et uniquement dans l'edo nagauta (長唄?, littéralement « chant long »), partie intégrante qui n'a fait son apparition que vers 1740. Inspiré du yokyoku du théâtre , il consiste en des chants accompagnés au shamisen et de différentes percussions.

  • Jōruri et bunraku : le shamisen ne prend son importance au théâtre qu'avec l'apogée du bunraku aussi appelé ningyō jōruri (théâtre de marionnettes). Le gidayu shamisen y tient une place centrale, puisqu'il accompagne le récitant qui a à sa charge la voix des personnages et la narration, tout en donnant le rythme de l'action.

 

Sankyoku

  • Jiuta et sankyoku : on appelle jiuta (地歌?) l'ensemble des chants accompagnés au shamisen dans la région de Kyōto et d'Osaka dont le chant long nagauta et les suites vocales kumiuta (組歌?) sont elles-mêmes issues du kumiuta de la cithare koto, de caractère noble, suites de poèmes chantés (au rythme fixe de 128 battements par chant) et de parties instrumentales intercalées.

À la fin du xviie siècle, ces parties instrumentales se développent sous le nom de tegoto (手事?), permettant aux instrumentistes de démontrer leur habileté. Les tegoto-mono qui en résultent, constitués d'une série de trois chants avec des tegoto intercalées, conduisent, au milieu du xviiie siècle, à des duos de shamisen et de koto, ainsi que des trios formés d'un koto, d'un shamisen nommé sangen et d'une vielle kokyū (qui sera remplacé par la flûte shakuhachi au début du xixe siècle), appelées sankyoku (三曲?), et qui accompagnent parfois un chanteur.

Les kouta sont les chants courts des geishas qui s'accompagnent au shamisen joué sans plectre.

Koto[modifier | modifier le code]

Composée au xviie siècle pour la cithare so-no-koto, so ou koto, cette musique accompagne aussi des chants spécifiques. À partir du xixe siècle, le genre donne naissance à un style populaire : le zokuso.

Jiuchi

Le jiuchi 地打ち est un rythme accompagnant joué par un jikata.

Musique folklorique

  • Musique d'Okinawa : située entre la Chine et le Japon, l'île d'Okinawa a développé une musique originale (shimauta), avec une version locale du shamisen.

  • Minyō : ce sont des musiques et des chants de travail très variés selon les régions. Aujourd'hui, ils sont surtout audibles lors de festivals.

  • Musique aïnoue : premier habitant de l'archipel, ce peuple aborigène a une musique et des instruments spécifiques, liés au chamanisme.

  • Satokagura : il s'agit de musiques d'accompagnement de certaines danses ou rituels (récolte, exorcisme, etc.) liés au culte shinto.

  • Chindon : musique populaire jouée dans la rue par des petites fanfares.

 

Instruments de musique

  • Vents :

    • hichiriki (篳篥) : instrument à vent à anche double, qui ressemble et sonne comme le hautbois ;

    • horagai (法螺貝) ou jinkai (陣貝) : conque bouddhiste ;

    • shō (笙) : orgue à bouche à dix-sept tuyaux ;

    • flûtes traversières (terme générique : 笛, fue) :

      • kagurabue (神楽笛) ou yamatobue : flûte autochtone,

      • komabue (高麗笛) : flûte d'origine coréenne,

      • ryūteki (龍笛) ou ôteki (横笛) : flûte d'origine chinoise,

      • nōkan (能管) flûte utilisée dans le théâtre ,

      • shinobue (篠笛) et misatobue flûtes populaires utilisées dans la musique des festivals hayashi dans le minyo et le kabuki ;

    • flûte droite à encoche :

      • shakuhachi (尺八), flûte d'origine chinoise.

  • Cordes :

    • biwa (琵琶) : luth à quatre cordes ;

    • shamisen (三味線) luth à trois cordes ;

    • gaku-sō (楽箏), sō ou sō no koto, souvent koto : cithare à treize cordes ;

    • yamatogoto (大和琴) ou wagon (和琴) : cithare à six cordes ;

    • yaukin (夜雨琴) : cithare à cordes frappées ;

    • kokyū (胡弓) : vielle à archet ;

    • tonkori, cithare aïnu.

  • Percussions :

    • kakko (羯鼓) : tambour à baguettes ;

    • san-no-tsuzumi (三の鼓) : tambour plus grand que le kakko ;

    • shakubyoshi (笏狛子) : claquette de bois ;

    • shōko ou shôgo (鉦鼓) : petit gong en bronze existant en trois formats ;

    • taiko (太鼓) : grand tambour à maillet. Son nom peut varier en fonction de son format : dadaiko, tsuridaiko et ninaidaiko ;

    • mukkuri, guimbarde aïnu.

Musique actuelle

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Poterie, céramique et Kintsugi (art des fissures)
Ancre 17

La poterie japonaise, « yakimono » (littéralement « chose cuite »), et plus précisément l’art de la céramique, « tôgei », ont une longue histoire dont les premières traces remontent à plusieurs milliers d’années. Au cours de siècles de guerres et d’échanges culturels, les techniques de cuisson et de glaçure employées au Japon ont été fortement influencées par celles venues de Corée et de Chine, notamment à partir du 16ème siècle lors des campagnes militaires japonaises.

Des styles régionaux distincts se sont développés dans l’archipel, avec une prédominance des régions du sud et du sud-ouest. La finalité de l’objet fabriqué, ses formes, le style décoratif, la composition chimique de l’argile utilisée, le bois de cuisson, la technologie du four et sa température, le temps de cuisson, et toute une multitude de paramètres font la spécificité de chaque style.
On compte aujourd’hui une quarantaine de styles de céramiques et de porcelaines, dont certains peuvent être divisés à leur tour en styles différents. Le Japon reconnait 6 styles en particulier, appelés « rokkôyo », dont la tradition et l’influence sont considérées comme uniques dans le pays : Seto, Bizen, Tamba, Shigaraki, Echizen, et Tokoname.

La céramique de Seto

Aussi connue sous le nom de Seto-Sometsuke, est un style de céramique émaillée à la cendre, originaire de la ville de Seto dans la préfecture d’Aichi, au centre de l’île de Honshu. Il s’agit du style le plus célèbre et le plus répandu au Japon, à tel point que le mot « Seto-mono » (chose de Seto) est devenu synonyme de poterie. La présence dans la région d’argile de très bonne qualité, combinée à la diffusion de techniques importées de Corée ont fait de Seto le haut lieu de la céramique au Japon. Le style Seto est caractérisé par son aspect glacé, par l’utilisation fréquente du bleu de cobalt et de tons indigo sur fond blanc, et par la richesse picturale généralement composée d’oiseaux et d’éléments végétaux.
 

La céramique de Bizen

Aussi appelée Imbe, est un style de céramique non-émaillée datant du 12ème siècle, et produit dans la préfecture d'Okayama, à l’ouest d’Osaka. La poterie Bizen est reconnaissable à sa couleur rouge sombre et brune aux accents métalliques provenant de la qualité ferrugineuse de l’argile et de l’utilisation du bois de pin pour la cuisson. On peut également trouver des pièces de Bizen de couleur gris-verte. De l’aspect brut mais extrêmement raffiné de la surface se dégage une impression de naturel et de sérénité rehaussée par des motifs cordés.
 

La céramique de Tamba

Aussi appelée Tamba-Tachikui, est un style de céramique émaillée développé dans la ville de Sasayama dans la préfecture de Hyogo, près de Kobe. Ses origines remontent à l’ère Heian, au début du 12ème siècle. Le style Tamba est surtout utilisé pour la fabrication d’objets de la vie quotidienne, comme des vases ou des carafes à saké, et il se caractérise par la sobriété des couleurs et la simplicité des formes. Une autre caractéristique du style Tamba est l’utilisation, encore de nos jours, de la même technologie de fours que ceux apportés par des artisans coréens il y a plus de 800 ans.
 

La céramique de Shigaraki

Un style de céramique émaillée originaire de la préfecture de Shiga, non loin de Kyoto, et dont l’origine remonte au 11ème siècle. L’utilisation originelle, dès le 8ème siècle, du Shigaraki était la fabrication de tuiles pour le toit du palais de l’empereur à Shigaraki. Puis le Shigaraki a progressivement servi à fabriquer de la vaisselle, notamment des bols et des vases, mais ce n’est que plus tard qu’il servit à fabriquer les bols à thé de couleur verte aujourd’hui célèbres. La qualité de l’argile utilisée permet de produire des objets très robustes de grande taille, comme des grands vases d’extérieur, des tuiles, et des statuettes décoratives. Les pièces de Shigaraki ne sont pas décorées mais simplement émaillées à la cendre.
 

La céramique de Echizen

Echizen Un style de céramique non-émaillée originaire de la préfecture de Fukui, au nord de Kyoto, et dont l’origine remonte à la fin du 8ème siècle. Le style Echizen est reconnaissable à la couleur noire légèrement métallique de l’objet. L’esthétique est simple, et les décorations absentes.
 

La poterie de Tokoname

Ce style de céramique émaillée d’inspiration chinoise trouve ses racines au 9ème siècle dans la préfecture d'Aichi, au centre de l’île de Honshu. Ce style servit d’abord à fabriquer des tasses à thé et des vases pour l’arrangement floral (ikebana). Ce n’est qu’à la fin du 19ème siècle que l’on commença à fabriquer de la vaisselle de style Tokoname. L’utilisation d’une argile ferrugineuse donne au Tokoname sa coloration rouge typique.

De nombreux autres styles ne font pas partie des « rokkôyo » mais ne sont pas moins reconnus et aimés pour leurs qualités techniques et esthétiques :
 

La céramique de Raku

le Raku est un style de céramique originaire de l’ancienne capitale, Kyoto. Développée au 16ème siècle à partir de techniques venues de Chine, il s’agit d’une technique complexe de cuisson rapide et à basse température permettant de fabriquer des objets très résistants caractérisés par des couleurs métalliques et l’aspect brut de leur surface non-émaillée. Les bols à thé de style Raku sont les plus populaires pour la cérémonie du thé. La céramique Raku n’était à l’origine pas émaillée, cependant de nos jours elle est recouverte d’une glaçure colorée de rouge, de noir ou de blanc.
 

La céramique de Mino

Le style de céramique Mino est originaire de la préfecture de Gifu, non loin de Nagoya, et est très proche tant esthétiquement que techniquement du Seto. Ce style sert principalement à produire des ustensiles pour la cérémonie du thé, et se divise lui-même en quatre « écoles » : Shino, Oribe, Setoguro, et Ki-Seto.
La céramique Shino est reconnaissable à sa glaçure laiteuse et à sa surface légèrement piquée qui lui donne un aspect de peau d’agrume. L’objet peut être laissé tel quel, décoré de peintures, ou teint de rouge ou de gris. La céramique Oribe est facilement reconnaissable à sa glaçure verte sombre et cuivrée et à ses motifs de décoration peints en traits épais. La céramique Setoguro est recouverte d’un émail noir, et la céramique Ki-Seto est émaillée de jaune tirant vers le beige.

 

La céramique de Hagi

Un style de céramique cuite à basse température développé à partir de techniques coréennes au 17ème siècle dans la préfecture de Yamaguchi, à l’extrémité ouest de l’île de Honshu. Deux frères coréens, emmenés de force au Japon après une campagne militaire, sont à l’origine de cette tradition aujourd’hui vieille de 400 ans. La céramique Hagi est très appréciée pour ses bols à thé, reconnaissables à leur glaçure fine et laiteuse sur la surface d’aspect rustique. L’objet de style Hagi a la particularité d’être absorbant, et donc de changer de couleur au fil des années d’utilisation, que ce soit comme bol à thé ou comme tasse à saké. L’objet n’est, en général, par décoré d’autres motifs que ceux aléatoires résultants de la cuisson.
 

La céramique de Karatsu

Un style de céramique cuite à très haute température né dans la préfecture de Saga, sur l’île de Kyushu, puis probablement influencé par les techniques importées de Corée au 16ème siècle. Les bols à thé en céramique Karatsu sont très appréciés pour la pratique de la cérémonie du thé, avec leur style épuré et élégant. L’aspect final d’une céramique Karatsu varie en fonction de la technique de glaçure utilisée : simple, tirant sur le bleu, le vert, ou le jaune, métallique, ou noire.
 

La porcelaine de Arita

Aussi appelée porcelaine Imari, c’est un style de porcelaine de la préfecture de Saga, sur l’île de Kyushu au sud ouest de l’archipel. La porcelaine est arrivée au Japon par la ville d’Arita au 16ème siècle, apportée par un potier coréen emmené de force après une campagne militaire. Le style Arita développa rapidement une esthétique unique et fut la première porcelaine japonaise à être importée en Europe par les Hollandais, où elle fut très appréciée des monarques pour la perfection de ses formes et la pureté de ses couleurs. Typiquement, une porcelaine Arita se reconnait à l’utilisation du bleu de cobalt, ou du rouge et de l’or, sur le fond blanc brillant de la porcelaine. Le décor est souvent composé d’éléments végétaux, animaux et minéraux.

Cette courte liste n’est pas exhaustive et ne rend pas hommage à de nombreux styles magnifiques, parmi lesquels le Mashiko, le Iga, le Onda, le Ryumonji, le Sôma, le Yokkaichi-Banko, les porcelaines Tobe, Satsuma, Kutani, et bien d’autres encore.

Kintsugi

Le kintsugi (金継ぎ?, « jointure en or ») ou kintsukuroi (金繕い?, « réparation en or ») est une méthode japonaise de réparation des porcelaines ou céramiques brisées au moyen de laque saupoudrée de poudre d'or.

Symbolique

L'art du kintsugi est souvent utilisé comme symbole et métaphore de la résilience en psychologie

Courant de pensée

Le kintsugi s'inscrit dans la pensée japonaise du wabi-sabi qui invite à reconnaître la beauté qui réside dans les choses simples, imparfaites et atypiques.

L’art du Kintsugi suit un cérémonial lent et minutieux, qui requiert patience et concentration.

Jour après jour, semaine après semaine, étape par étape, l’objet sera nettoyé, pansé, soigné, guéri, et, enfin, sublimé. Voici en détail les différentes phases traditionnelles de la réalisation d’un Kintsugi. Peut-être y prendrez-vous goût : c’est aussi l’occasion de découvrir le plaisir de ces gestes lents et précis, qui invitent à s’immerger avec délice dans la pleine conscience du moment présent.

Etape 1 : Brisez

Eprouvez : un imprévu, un faux mouvement, un choc, et c’est la chute…

Acceptez : reprenez vos esprits, et rassemblez les éclats.

Décidez : faites le choix de donner une deuxième chance et une deuxième vie à l’objet au lieu de le jeter.

Choisissez : étudiez les différentes techniques de réparation qui existent et sélectionnez celle qui vous convient le mieux : technique illusionniste (réparation invisible), des agrafes (agrafes métalliques le long de la fissure), ou Kintsugi ? (jointures d’or)

Imaginez : soyez créatif et osez penser différemment !

Visualisez : concentrez-vous et représentez-vous la vision de l’objet réparé dans toute sa splendeur.

 

Etape 2 : Assemblez

Préparez : nettoyez les morceaux de l’objet, réunissez tous les outils (spatule, palette, laque, pinceaux, poudre d’or, boîte de séchage, baguettes, essence de térébenthine, papier de verre, coton de soie…)  et protégez-vous avec des gants.

Reconstituez : observez et assemblez le « puzzle » pour préparer la réparation.

Transformez : changez le poison en antidote ! La laque (Urushi) utilisée comme liant pour coller les pièces est naturelle. Elle est obtenue directement de la résine du Laquier. Mais elle est très irritante, c’est pourquoi il faut se protéger lors de son application. Cependant, en séchant, elle va durcir et réparer l’objet parfaitement, en perdant sa toxicité.

Rassemblez : préparez et appliquez le liant (Mugi-Urushi, mélange de farine et de laque Urushi) des deux côtés de la cassure avec une spatule, et collez les pièces pour reconstituer l’objet.

Comblez : si une pièce manque, préparez un liant (Sabi-urushi) en mélangeant de la laque (Urushi) avec de la poudre de roche (Tonoko), et recréez-la patiemment avec cette pâte.

Associez : si cela vous inspire, vous pouvez même choisir une pièce provenant d’un autre objet pour combler le manque de façon originale (Technique du Yobi-tsugi).

Etape 3 : Patientez

Enlevez : gratter la matière superflue avec un outil (rasoir, cure-dent, cutter, spatule fine…) puis nettoyez en passant de l’essence de térébenthine.

Maintenez : positionnez les pièces bien en place avec du ruban adhésif de masquage, ou des élastiques.

Laissez respirer : la laque (Urushi) est vivante, elle doit paradoxalement respirer pour sécher et durcir. Préparez une boîte en carton fermée (Muro), disposez au fond une serviette et quelques baguettes pour poser l’objet au-dessus du tissu comme sur une grille.

Déposez : la laque durcit mieux lorsqu’elle est maintenue à un taux d’humidité compris entre 75 et 90 %, et idéalement à plus de 20 degrés. Aussi, déposez l’objet dans sa boîte et maintenez-la à la chaleur et à l’humidité constamment.

Nettoyez : à chaque étape, nettoyez les instruments (spatules, coupelle, pinceaux…) avec de l’essence de térébenthine ou de l’huile végétale et rangez soigneusement votre matériel pour la prochaine fois.

Laissez : attendez patiemment que l’objet sèche dans la boîte entre 7 et 14 jours.

Etape 4 : Réparez

Polissez : lorsque l’objet est parfaitement sec, nettoyez les traces de liant avec un cutter et de l’essence de térébenthine, puis poncez avec du papier de verre pour lisser parfaitement la surface. Il ne reste alors plus sur l’objet qu’une cicatrice de couleur marron.

Touchez : certaines irrégularités sont difficiles à discerner à l’œil nu. Vérifiez au toucher que la surface est parfaitement plane, en passant votre doigt sur les lignes de failles.

Appliquez : déposez avec application sur toutes les cicatrices de l’objet une première couche de laque, noire, (Roiro-urushi) à l’aide d’un pinceau très fin.

Concentrez : respirez régulièrement, concentrez-vous et ayez des gestes lents, mesurés et précis pour dessiner la ligne la plus fine possible. Laissez sécher dans la boîte (Muro) environ une à deux semaines.

Ajoutez : polissez la surface, puis appliquez à nouveau une deuxième couche très fine de laque, rouge (E-urushi, ou Neri Bengara-urushi).

Réanimez : les cicatrices sont désormais recouvertes d’une belle laque rouge. Telles des veines brillantes et bien irriguées, elles ont guéri l’objet et lui ont donné un second souffle. Remettez une demi-heure dans la boîte.

 

Etape 5 : Révélez

Illuminez : placez la poudre d’or sur un pinceau ou dans un tube d’application et saupoudrez-la délicatement sur la laque encore collante (sans la toucher car elle est encore fraîche).

Récupérez : à l’aide du pinceau, rassemblez la poudre d’or en excédent pour votre prochaine création. Puis placez à nouveau l’objet dans la boîte (Muro) pour laisser sécher et durcir pendant 2 à 3 jours.

Dévoilez : une fois la laque sèche, passez une boule de coton de soie pour enlever l’excédent de poudre d’or et révéler les cicatrices d’or.

Protégez : passez une fine couche de laque protectrice pour stabiliser l’or, que vous tamponnerez délicatement 5 minutes après. Laissez sécher à nouveau, pendant 24h.

Personnalisez : adoptez l’outil qui vous conviendra et vous « parlera » le mieux pour polir l’or. Certains Maîtres

Kintsugi utilisent une pierre d’agate, d’autres de l’ivoire, des dents de poisson, une pierre d’hématite…

Resplendissez : polissez l’objet avec un mélange d’huile et de poudre, et le polissoir que vous aurez choisi pour faire étinceler l’or.

Etape 6 : Sublimez

Observez : prenez du recul et contemplez l’objet réparé et sublimé dans toute son unité, portant avec noblesse ses cicatrices d’or.

Admirez : remarquez comme l’objet cassé s’est réincarné en une œuvre d’art précieuse, unique et inestimable.

Contemplez : rappelez-vous de l’histoire que cet objet porte en ses cicatrices…

Ressentez : la laque a durci en séchant, sentez combien l’objet est encore plus solide qu’avant la réparation.

Assumez : acceptez avec fierté l’imperfection. Il est encore plus beau et plus précieux une fois cassé et réparé !

Exposez : présentez votre création à votre entourage. Racontez son histoire pour inspirer les autres, et leur souffler l’idée qu’il est possible de réparer…

Fournitures

Vous trouverez facilement tout le matériel sur internet, au détail ou sous forme de kits prêts à l’emploi. Selon votre degré de perfectionnisme et votre budget, vous pouvez suivre la méthode traditionnelle, avec la véritable laque Japonaise (Urushi) et de la poudre d’or 22 carats (recommandé pour un usage alimentaire) ou vous inspirer simplement de cette technique et assembler de la colle Epoxy et de la peinture dorée ou de la poudre de nacre.

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Sculpture 
Ancre 18

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L'origine de la sculpture japonaise remonte aux figurines en argile. La sculpture japonaise est sous la double influence de la culture de la route de la soie au ve siècle et, par la suite, de celle plus prégnante encore de la sculpture chinoise. L'influence de l'Occident quant à elle se fait sentir à partir de l'ère Meiji. Les sculptures sont faites dans des ateliers locaux utilisés pour la sculpture et la peinture. La majorité des sculptures se trouvent devant les maisons et le long des murs des bâtiments importants.

La plupart des sculptures japonaises sont issues du culte des idoles propre au Bouddhisme ou des rites animistes des divinités shinto. De tous les arts du Japon, la sculpture s'est particulièrement attachée à la représentation des thèmes et figures du Bouddhisme. Les matériaux traditionnellement utilisés sont les métaux, en particulier le bronze et plus généralement, le bois, souvent laquédoré ou peint de couleurs vives. À la fin de la période Tokugawa, cette sculpture traditionnelle - à l'exception des œuvres en miniature - a en grande partie disparu à cause de la perte du patronage des temples bouddhistes et de la noblesse.

Histoire

Arts primitifs

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dogū, statuette de la fin de la période Jōmon

Bien que les sculptures et les artefacts des arts premiers n'aient pas été créés par des artisans particulièrement qualifiés et encore moins par des artistes possédant pleinement leur métier, il s'y reconnaît néanmoins une spontanéité qui leur confère une indéniable valeur artistique. Dans tous les cas, les exemples d'art primitif ancien se trouvent partager des caractéristiques identiques à celles de l'art moderne, et les anciennes figurines japonaises en argile appelées dogū et haniwa ne font pas exception à cette règle.

Aucun chercheur n'a pu déterminer précisément le moment où les hommes se sont installés dans l'archipel nippon. Ce sont ces premiers habitants qui ont finalement créé le premier art natif brut japonais fait de grossières terres cuites et d'étranges figurines d'argile appelées dogū, qui sont probablement des fétiches de nature religieuse. Certaines peuvent avoir été utilisées au cours de rites de fertilité et quelques-autres lors d'exorcismes ou d'autres formes de rituel primitif.

Les figures dogū sont impressionnantes par leur symbolisme grotesque et mystérieux, et il en émane un sentiment brut de force primitive et de passion dans les lignes fortement gravées et les tourbillons avec lesquels sont décorées les figurines.

La légende, telle que rapportée par le Nihon Shoki (Chroniques du Japon) qui est une histoire ancienne du Japon compilée en 720, indique que les haniwa ont été commandés à l'occasion du décès d'une impératrice par l'empereur qui, désapprouvant la coutume des fonctionnaires et des servantes de la personne décédée de suivre leur maître dans la mort, a ordonné que des figurines d'argile soient moulées et placées autour du kofun (tumulus mortuaire) à la place du sacrifice d'êtres vivants. L'authenticité de cette histoire bien connue est cependant mise en doute par les historiens qui pensent que les tuyaux cylindriques en argile étaient les premières formes haniwa et qu'ils étaient utilisés à la manière de pieux destinés à tenir la terre du tumulus en place. Plus tard, ces haniwa cylindriques pleins ont été décorés et ont pris des formes diverses, y compris des formes de maisons et d'animaux domestiques ainsi que d'êtres humains. Ils ont été trouvés disposés en cercle autour de la butte, accréditant la thèse des chercheurs. Quoi qu'il en soit, les figurines haniwa ont sans aucun doute été plus tard revêtues d'une sorte de symbolisme religieux, indépendamment de leur fonction originale pratique comme pieux.

Époques Asuka et Hakuhō

Triade Shakyamuni par Tori Busshi au Horyuji.

Le Japon sort de la période de l'art primitif indigène avec l'arrivée du Bouddhisme au Japon en provenance du continent asiatique vers le milieu du vie siècle. Avec la nouvelle religion, viennent au Japon les artistes qualifiés et les artisans chinois pour construire ses temples, sculpter ses idoles et transmettre les techniques artistiques aux artisans autochtones.

Les premiers exemples de l'art bouddhique se rencontrent dans toutes les merveilles accumulées au temple Horyu-ji du viie siècle à Nara, dont les bâtiments, eux-mêmes disposés selon un schéma prescrit avec bâtiment principalshōrō (beffroi), pagodes et autres bâtiments enfermés dans une galerie couverte les entourant, conservent une aura de l'ère ancienne, avec les innombrables trésors artistiques conservés dans leurs salles.

Nara et ses environs contiennent la grande majorité des Trésors nationaux de la première période de l'art bouddhique, connue dans l'histoire de l'art comme la période Asuka. La sculpture de cette période montre, comme presque toute la sculpture ultérieure, l'influence de l'art continental. Tori Busshi, le célèbre sculpteur de cette période Asuka, suit le style de la sculpture des Wei du Nord et établit ce qui est à présent connu sous le nom de l'école de sculpture Tori. Parmi les exemples notables d'œuvres de Tori, la Triade de Sakyamuni est la plus connue qui représente les principales icônes de la Salle dorée du temple Horyu-ji et le kannon Bodhisattva du bâtiment Yumedono du même temple, également connu sous le nom Guze Kannon.

Certaines des sculptures bouddhistes les plus importantes appartiennent à la période Hakuhō qui suit, quand la sculpture montre combien est prévalante l'influence de la dynastie Tang. L'air mystique irréaliste du premier style Tori est remplacé par une douce et souple pose et une beauté sensuelle plus proche de la manière Maitreya avec de longs yeux étroits et bridés et de douces caractéristiques efféminées qui, en dépit de leur air de rêverie, portent en elles une facilité d'approche intime. La froideur de la sculpture précédente Asuka est adoucie en une forme plus indigène, et peut être regardé comme un compromis entre le divin et l'idéal humain.

Les œuvres représentative de cette période sont la belle Sho Kannon du temple Yakushi-ji et le Yumatagae Kannon de Horyu-ji, qui toutes les deux montrent la plénitude de la chair arrondie dans les plis des vêtements stylisés et reflètent les caractéristiques artistiques de l'art Gupta, transmis aux Japonais par les Tang.

Époque de Nara

Boudha vairocana

Entre 710 et 793, les sculpteurs apprennent le haut style Tang et produisent eux-mêmes un style appelé « sculpture Tenpyō » qui montre des visages réalistes, de massifs et solides volumes, un drapé naturel et la représentation délicate des sentiments. L'empereur Shōmu ordonne la réalisation du colossal Bouddha Vairocana en bronze doré du Tōdai-ji qui est achevé en 752. Bien que la statue ait été détruite et réparée à deux reprises, une partie du socle original a survécu. Parmi les nombreuses œuvres originales, l'Asura du temple Kōfuku-ji est attrayant, statue recouverte de laque sèche qui met en valeur la représentation délicate des sentiments. Les quatre gardiens du Kaidan-in, bâtiment secondaire du Tōdai-ji, sont des statues en argile qui sont autant de chefs-d'œuvre.

Une manufacture nationale officielle Zō Tōdai-ji si (« bureau de construction du Tōdai-ji ») produit de nombreuses sculptures bouddhistes par la division du travail pour le Tōdai-ji et d'autres temples officiels ainsi que pour des temples destinés à recevoir les nouveautés. Des sculptures en bronze doré, laque sèche, argile, terre cuite, pierre et argent sont réalisées dans la manufacture qui utilise aussi la technique du repoussé. Les sculpteurs sont en général séculiers et obtiennent un statut et un salaire officiels. Certains ateliers privés offrent des icônes bouddhistes aux gens et quelques moines les font eux-mêmes.

Époque de Heian

Amida boudha

Alors que la capitale impériale se déplace de Nara à Kyoto en 794, les grands temples ne sont pas transférés à Kyoto. Le gouvernement encourage le nouveau bouddhisme ésotérique importé de la Chine des Tang. La manufacture officielle Zo Tōdai-ji si est fermée en 789. Les sculpteurs licenciés travaillent pour les temples importants de Nara, les nouveaux temples des sectes ésotériques et la cour. Les sculpteurs obtiennent le statut de clergé du temple, qu'ils soient ou non membres de l'ordre. Le bois devient le matériau principal.

En ce qui concerne le style, l'époque de Heian se divise en deux parties : Au début de l'époque (794- vers le milieu du xe siècle), les statues du bouddhisme ésotérique se multiplient. KūkaiSaichō et d'autres membres des missions japonaises en Chine impériale importent les styles du début puis de la fin de la dynastie Tang. Les corps des statues sont façonnés à partir de blocs de bois uniques et paraissent imposants, massifs et lourds par comparaison avec les œuvres de l'époque de Nara. Leurs membres épais et sévères, imprégnant presque de leur gravité les traits du visage leur confèrent un sentiment de sombre mystère et inspirent la crainte chez le spectateur, conformément au secret des rites bouddhiques ésotériques. Les draperies lourdement sculptées, dont les plis arrondis alternent avec des plis fortement découpés, sont typiques de cette période.

Dans la deuxième partie de l'époque de Heian (du milieu du xe siècle au xiie siècle), la sophistication de la culture de cour et la popularité du culte d'Amida donnent naissance à un nouveau style : des caractéristiques douces, calmes et raffinées avec des proportions plus atténuées. Les sculpteurs donnent une apparence japonaise aux visages des images. Le chef de la secte bouddhiste de la Terre Pure (culte d'Amida,) Genshin et son œuvre Ōjōyōshū influencent nombre de sculpteurs. Le chef-d’œuvre de cette époque est le Amida Bouddha de Byōdō-in à Uji par le maître Jōchō qui établit le canon de la sculpture bouddhique. Il est appelé l'expert de la technique yosegi zukuri : les sculpteurs travaillent avec plusieurs blocs de bois. Cette technique permet la production avec des apprentis dans les ateliers des maîtres. Elle a pour conséquence l’apparition d'une style médiocre et répétitif après Jōchō. Dans cette école, un petit-fils de Jōchō établit un atelier qui travaille pour la cour impériale à Kyoto. Un discipline de Jōchō établit aussi un atelier Sanjyō à Kyoto.

Époque de Kamakura

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Triade Amitabha de Jōdo-ji par Kaikei

L'époque de Kamakura est considérée comme l'ère de la renaissance de la sculpture japonaise. Les sculptures de l'école Kei, héritières de l’œuvre de Jōchō, sont à l'origine de ce renouveau. Elles illustrent la maîtrise qu'ont acquise les artistes de la technique dite yosegi-zukuri (assemblage de blocs de bois) et représentent le style de la nouvelle sculpture. C'est après avoir étudié les chefs-d’œuvre du début de l'époque de Nara ainsi que les peintures et sculptures de la dynastie chinoise des Song que les sculpteurs japonais parviennent à restituer le réalisme, la représentation des sentiments, la solidité et le mouvement. Par ailleurs, l'argile, la laque sèche, l'embossage, la terre cuite ne sont plus utilisés. Les sculpteurs emploient essentiellement le bois et parfois le bronze.

L'école Kei s'inspire abondamment des trésors de Nara, ancienne capitale du Japon de 710 à 793, et travaille pour les grands temples de la ville. Au cours de l'époque de Kamakura, la cour de Kyoto et le gouvernement militaire du shogunat Kamakura reconstruisent les grands temples incendiés lors des guerres de la fin du xiie siècle. De nombreuses sculptures sont réparées ainsi que de nombreux édifices qui sont restaurés ou reconstruits. Cette entreprise de rénovation reflète le caractère de « renaissance » de cette période.

Parmi les sculpteurs de l'école Kei, Unkei est le plus célèbre. Une paire de Kongō-rikishi au Tōdai-ji est la plus connue de ses œuvres et les statues-portraits de prêtres indiens au Kōfuku-ji sont des chefs-d’œuvre exceptionnels. Unkei a six fils sculpteurs et leur production est également imprégné de l'humanisme nouveau. Tankei, fils aîné et remarquable sculpteur est à la tête de l'atelier familial. Kōshō, quatrième fils est l'auteur d'une très belle sculpture du maître bouddhiste japonais Kūya (903-972). Kaikei, collaborateur d'Unkei, est un fervent adepte de la secte de la Terre Pure et travaille avec le prêtre Chōgen (1121–1206), le responsable de la reconstruction du Tōdai-ji. Beaucoup de ses personnages sont plus idéalisés que ceux d'Unkei et de ses fils et se caractérisent par une surface bien finie, richement décorée avec des pigments et de l'or. Plus de quarante de ses œuvres nous sont parvenues dont beaucoup sont signées de sa main. Sa réalisation la plus importante est la triade d'Amitabha située au Ono Jōdo-ji (1195).

Les sculpteurs travaillent également pour le shogunat de Kamakura et d'autres clans militaires. Ils produisent des sculptures bouddhistes à leur intention ainsi que des portraits sculptés. Le colossal bronze d'Amidhaba Buddha au Kōtoku-in de Kamakura est réalisé en 1252. Les fonds obtenus auprès des classes populaires permettent d'ériger ce colossal bronze. Cette forme de patronage se développe et parfois remplace celui des classes aisées et puissantes.

Époque de Muromachi et période Sengoku

Les sculptures bouddhistes sont moins nombreuses et leur qualité se dégrade en même temps que le nouveau Bouddhisme Zen méprise les images de Bouddha. Les anciennes sectes des grands temples se ressentent des effets des guerres civiles. La sculpture de portrait des maîtres Zen est un nouveau genre qui apparaît à cette époque. L'art de la sculpture des masques pour le théâtre  s’épanouit et s'améliore du xve siècle au xviie siècle.

Masque nô

Époque d'Edo

La reconstruction des temples bouddhistes incendiés au cours des guerres civiles requiert de nombreux sculpteurs. Les nouvelles sculptures relèvent d'un style essentiellement conservateur et sont réalisées en bois puis dorées ou polychromes. Ces productions sont pour la plupart dépourvues de qualités artistiques. Par ailleurs, certains moines sculpteurs bouddhistes produisent des images sans peinture en bois grossièrement taillé. Enkū (1632–1695) et Mokujiki (1718–1810) en sont les représentants les plus connus. Ils se déplacent à travers tout le Japon et produisent des œuvres considérables à des fins de propagation religieuse et rituelles. Leurs styles archaïques et spirituels sont réévalués au xxe siècle. L'art de la sculpture des masques pour le théâtre  continue également à produire de meilleures œuvres au cours du xviie siècle.

Arts modernes

Introduction de la technique occidentale

L'arrivée au Japon des formes de l'art occidental est l'occasion historique du renouveau de la sculpture japonaise avec l'introduction du plâtre comme matériau, de la sculpture héroïque en extérieur et du concept émané de l'école de Paris de la sculpture considérée comme forme artistique. Ces idées s'installent peu à peu au Japon durant la fin du xixe siècle et avec le retour du mécénat d'État, la sculpture japonaise connaît une renaissance. Après la Seconde Guerre mondiale, les sculpteurs se détournent de l'école figurative française de Rodin et de Maillol et s'engagent vers des formes et des matériaux modernes et d'avant-garde agressifs, et ce parfois à une très grande échelle. Une profusion de matériaux et de techniques caractérise ces nouvelles sculptures expérimentales qui absorbent également les idées artistiques internationales du « op » (illusion d'optique) et du « pop » (motifs populaires). Un certain nombre d'artistes novateurs sont tout à la fois sculpteurs et peintres ou graveurs et leurs théories nouvelles traversent les frontières des matériaux.

Depuis 1970

Dans les années 1970, les idées de placement contextuel des objets naturels en pierre, en bois, en bambou et en papier dans les relations avec les gens et leur environnement sont appliquées par l'école mono-ha. Les artistes de ce courant artistique mettent l'accent sur l'aspect matériel comme le plus important de l'art et mettent un terme à l'anti-formalisme qui a dominé l'avant-garde pendant les vingt dernières années. Cet accent mis sur les relations entre les objets et les gens est omniprésent dans le monde des arts et conduit à une appréciation croissante des qualités « japonaises » de l'environnement ainsi qu'à un retour aux formes et aux principes artistiques autochtones. Parmi ces préceptes, le respect pour la nature et divers concepts bouddhistes sont mis en œuvre par les architectes pour traiter les problèmes du temps et de l'espace. L'idéologie occidentale est soigneusement réexaminée et une grande partie de ce qui la constitue est rejetée tandis que les artistes se tournent vers leur propre environnement, à la fois intérieur et extérieur, pour nourrir leur inspiration. De la fin des années 1970 jusque dans les années 1980, les artistes commencent à créer un nouvel art, à la fois contemporain et asiatique dans ses sources et son expression, mais toujours très important au sein de la création internationale. Ces artistes japonais se concentrent sur la projection de leur propre individualisme et de leur style national plutôt que sur l'adaptation ou la synthèse exclusive d'idées occidentales.

La sculpture de plein air, qui accède au premier plan de la création plastique avec l'avènement du musée à ciel ouvert d'Hakone en 1969, est très répandue dans les années 1980. Les municipalités financent d'énormes sculptures en plein air dans les parcs et les places publiques, et les architectes les plus importants incorporent des sculptures dans leurs bâtiments et agencements urbains. Les musées et expositions en plein air se multiplient et mettent en valeur le placement naturel de la sculpture dans l'environnement. Parce que la sculpture en pierre n'est pas originaire du Japon, la plupart des créations exposées en plein air sont faites en acier inoxydable, en plastique ou en aluminium pour la construction de machines « tension et compression » aux surfaces miroirs en acier ou aux élégantes formes ultra modernes en aluminium brossé. La forte influence de la haute technologie moderne sur les artistes aboutit à l'expérimentation de formes de tractions cinétiques telles que des arcs souples et des « info-sculptures environnementales » utilisant des lumières. Les composants vidéo et l'art vidéo se développent rapidement des années 1970 aux années 1980. Les nouveaux sculpteurs expérimentaux japonais travaillent à partir des concepts bouddhistes de perméabilité et de régénération dans la structuration de leurs formes, contrairement à la conception occidentale commune de la sculpture comme quelque chose de fini et aux contours définitifs.

Dans les années 1980, le bois et les matériaux naturels sont les matériaux de prédilection de nombreux sculpteurs qui commencent alors à placer leurs œuvres dans les cours intérieures et les espaces clos. Par ailleurs, un sentiment japonais pour le mouvement rythmique, capturé dans les formes récurrentes comme « mouvement gestuel systématique » est utilisé par deux artistes établis de longue date, Kyubei Kiyomizu et Hidetoshi Nagasawa ainsi que par la jeune génération menée par Shigeo Toya.

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Bunraku
Ancre 19

Le bunraku (文楽?) est un type de théâtre japonais datant du xviie siècle. Les personnages y sont représentés par des marionnettes de grande taille, manipulées à vue1.

Tradition théâtrale plus particulièrement originaire de la région d'Ōsaka, le bunraku est interprété par un récitant qui chante tous les rôles, accompagné d'un joueur de shamisen à ses côtés, et par trois manipulateurs pour chaque marionnette. Les marionnettistes sont visibles du public et utilisent soit la gestuelle furi, plutôt réaliste, soit la gestuelle kata, empreinte de stylisation, selon l'émotion recherchée.

Les manipulateurs respectent une hiérarchie réglée en fonction de leur degré de connaissance dans l'art du bunraku. Ainsi le plus expérimenté (au moins vingt ans de métier) manipule la tête et le bras droit, le second le bras gauche et le dernier (le novice), les pieds. Pour pouvoir être manipulée, la marionnette possède ce qu'on appelle des contrôles ou baguettes sur ces différentes parties.

Afin de manipuler plus aisément la marionnette, les manipulateurs se déplacent en position de kathakali, jambes à demi fléchies. Ils doivent ainsi faire beaucoup d'exercice physique et d'assouplissement afin d'être les plus agiles possible.

Historique

 

Le bunraku a deux sources, la tradition du récit accompagné de musique et celle des marionnettes. Strictement parlant, le bunraku dérive du ningyō jōruri (人形浄瑠璃?, « marionnettes et déclamation »). En japonais, ningyō (人形?) désigne à la fois la poupée et la marionnette.

Le jōruri

Le jōruri est une forme de narration fondée sur la tradition plus ancienne du heikyoku, où un récitant raconte l'histoire tandis qu'un musicien au biwa (luth japonais) donne l'ambiance à l'aide de thèmes musicaux. Initialement réservée au récit du Dit des Heike (Heike monogatari), cette forme de narration élargit au xve siècle son répertoire à d'autres récits classiques, et prend alors le nom de jōruri, après le succès de l’œuvre Les Douze Épisodes de l’histoire de demoiselle Jōruri (浄瑠璃十二段草子, Jōruri jūnidan sōshi?). Aux alentours du xvie siècle, le sanshin est importé de l'archipel Okinawa (alors royaume des îles Ryûkyû), se transforme en shamisen. Ce nouvel instrument, plus polyvalent, remplace le biwa pour l'accompagnement des récitants ainsi que pour les spectacles de marionnettes, ces dernières s'invitant ainsi dans les récits du jōruri.

Les marionnettes

 

Kugutsu, montreur de marionnettes itinérant.

La tradition des marionnettes au Japon remonte au moins à la période Heian (784-1185). Les écrits de l'époque mentionnent l'existence de montreurs de marionnettes itinérants, dits airaishi ou kugutsumawashi. Au xiiie siècle, on retrouve de tels montreurs principalement dans les temples, pour finalement être liés au jōruri à la fin du xvie siècle6.

Les montreurs se produisaient alors dissimulés derrière un rideau à hauteur d'épaule, les marionnettes étant manipulées les bras levés. Avec un seul montreur, les mouvements des poupées étaient alors limités. En 1734 fut introduite l'idée de doter chaque marionnette de trois manipulateurs, passant ainsi de marionnettes « à gaine » à des marionnettes « à contrôles », dont les mouvements sont dirigés par un système de leviers. C'est sans doute aussi à cette époque que l'organisation de la scène est modifiée pour permettre aux trois marionnettistes d'opérer simultanément. Ceux-ci se retrouvent ainsi exposés à la vue du public, et sont habillés d'un costume noir, couleur conventionnelle de l'invisibilité dans le kabuki. C'est également à cette occasion que les marionnettes prirent leur taille actuelle, qui va de 120 cm à 150 cm.

Takemoto Gidayu et Chikamatsu Monzaemon

Originaire de l'ouest du Japon, en particulier de Kyoto, le jōruri s'implante à Edo (future Tokyo dès le milieu du xviie siècle). C'est à cette époque que Takemoto Gidayū fonde son école à Osaka, avec l'aide du dramaturge Chikamatsu Monzaemon (1653-1724). Caractérisé par un style très dynamique et une grande ouverture sur les techniques des autres écoles, son style devient dominant, jōruri et jōruri gidayu-bushi devenant synonymes7.

Chikamatsu Monzaemon était à l'époque un auteur reconnu de pièces de kabuki4, lié à l'émergence du style wagoto (style raffiné du Kansai). Les pièces de Chikamatsu Monzaemon forment le cœur du répertoire du bunraku. On lui doit également les premières pièces mettant en scènes des commerçants, qui constituaient l'essentiel de son public. Il est ainsi à l'origine de la division du répertoire en pièces historiques (jidai mono) et en pièces bourgeoises (sewa-mono). Le premier type de pièce repose en général sur un conflit entre les préceptes confucéens de loyauté et les sentiments personnels au sein de familles nobles, tandis que les secondes racontent des amours impossibles, qui se concluent en suicides amoureux4. À la puissance évocatrice des techniques de Takemoto Gidayū, il apporte des éléments humains aux récits, ainsi que des situations quotidiennes.

Il se trouva d'ailleurs lui-même au centre d'une situation digne de ses pièces peu après la première de sa plus célèbre pièce, Suicide amoureux à Sonezaki (Sonezaki Shinju). Le meilleur chanteur de la troupe, Toyotake Wakadayu, décida en effet de fonder son propre théâtre, emportant avec lui Hachirobee, le meilleur manipulateur de marionnettes féminines. La rivalité entre le Takemoto-za et le Toyotake-za marqua le début d'un âge d'or du bunraku.

Le Takemoto-za produisit ainsi entre 1746 et 1748 trois des plus grands classiques du genre, Sugawara denju tenarai kagami (Le Secret de la calligraphie de Sugawara), Yoshitsune senbon-sakura (Yoshitsune et les mille cerisiers), et Kanadehon Chūshingura (Le Trésor des loyaux vassaux)8. La popularité du bunraku était alors telle qu'elle éclipsait même celle du kabuki. Il ne faut cependant pas minimiser l'influence réciproque qu'exercèrent ces deux arts l'un sur l'autre. L'influence du bunraku fut décisive dans la stylisation des postures du kabuki, pour lequel furent adaptées maintes pièces, tandis que le kabuki fournissait tout à la fois pièces et critères esthétiques au bunraku.

La seconde moitié du xviiie siècle vit cependant l'intérêt du public décliner, et les représentations se retrouvèrent confinées aux temples ou à des salles de spectacle mineures.

Du jōruri au bunraku

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En 1811, un petit jōruri d'Ōsaka était le seul endroit où se tenaient régulièrement des représentations de jōruri. Le propriétaire, Uemura Bunrakuken, fit déplacer cette salle à Matsushima en 1872, où elle ouvrit sous le nom de Bunraku-za, donnant son nom actuel à cet art.

La fin du xixe siècle vit un retour en grâce du bunraku qui se trouva durablement un public dans les classes commerçantes favorisées par l'ère Meiji. Officiellement reconnu comme faisant partie du patrimoine culturel japonais en 1955, le bunraku se sépara de la tutelle de compagnies en 1963 pour fonder ses propres salles de spectacle. Les troupes furent d'abord hébergées par le Théâtre national à Tōkyō, mais la politique du théâtre de ne montrer que des pièces entières échouait à attirer un jeune public. En 1984 fut achevé le théâtre national de bunraku à Ōsaka.

En 2003, le bunraku fut ajouté à la liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO.

En 2014, la ville d'Osaka, à l'instigation de son maire Tōru Hashimoto, a réduit de 39 millions à 32 millions de yens ses subsides à la Bunraku kyōkai (文楽協会?, littéralement « Association Bunraku ») car le nombre de 105 000 spectateurs en un an au théâtre national de bunraku n'a pas été atteint : en 2013, on a enregistré 101 000 spectateurs.

La voix et la musique

Le chanteur et le joueur de shamisen fournissent l'essentiel de l'environnement sonore du bunraku. Pour la plupart des pièces, un seul couple formé d'un chanteur et d'un musicien joue l'ensemble d'un acte. Ces couples se nouent lors de la formation des artistes, et ne sont séparés que par la mort de l'un des deux. Anciennement, les deux partenaires vivaient constamment ensemble. Aujourd'hui, si cet usage a diminué, l'harmonie entre les deux partenaires est un critère essentiel de qualité de leur prestation.

Le chanteur, tayu

 

Joueur de shamisen accompagnant le chanteur.

Le rôle du chanteur est d'insuffler les émotions et la personnalité dans les marionnettes. Le chanteur joue non seulement les voix de tous les personnages, mais déclame aussi les textes narratifs qui situent l'action.

Bien qu'il se trouve en marge de la scène, le chanteur joue physiquement les rôles par les expressions de son visage et de sa voix. Du fait de la nécessité de jouer quasi-simultanément un grand nombre de personnages, le jeu du chanteur est délibérément exagéré, afin de différencier les personnages et de susciter au maximum l'émotion chez le spectateur.

Le joueur de shamisen

Le bunraku emploie le futo-zao shamisen, le plus grand et le plus grave shamisen. Alors que le reste de l'accompagnement musical évoque les circonstances extérieures de l'action, qu'il s'agisse d'une saison, d'un orage ou de l'atmosphère d'une bataille, le shamisen doit rendre l'état intérieur des personnages. Pour ce faire, le shamisen se doit de souligner les effets du chanteur. Cela passe par une abdication de la recherche de musicalité ou de performance propre pour se consacrer uniquement à son rôle de complément indispensable du récitant.

L'orchestre

Caché derrière des rideaux de bambou à droite de la scène, dans une pièce surélevée, se trouve parfois un petit orchestre, chargé de donner la tonalité générale de la scène. Les mélodies évoquent ainsi la saison, le temps ou font référence à d'autres thèmes célèbres. Les instruments les plus utilisés pour ce faire sont des flûtes, en particulier le shakuhachi, le koto (cithare) et surtout une vaste gamme de percussions.

Les montreurs

 

 

 

 

 

 

 

 

Marionette avec ses montreurs

Chaque marionnette principale requiert l'intervention de trois montreurs. Le chef montreur, omo zukai, contrôle de la main gauche la tête en tenant un bâton équipé de leviers, et de la main droite la main droite de la marionnette. Le hidari zukari contrôle la main gauche de la marionnette de sa main droite. Enfin, le ashi zukari contrôle les pieds et les jambes de la marionnette. Les marionnettes de femme n'ayant pas de jambes, il doit évoquer leur forme en passant ses mains dans le bas du vêtement de la marionnette. Une telle organisation impose un grand degré de coordination entre les trois montreurs afin d'obtenir un mouvement naturel de la marionnette.

La formation du marionnettiste est très longue. Le montreur commence par manipuler les pieds, puis la main gauche, et enfin la main droite et la tête. Un ancien adage veut qu'il faille dix ans pour maîtriser les pieds, et encore dix ans pour la main gauche. Les marionnettes étant à la fois hautes, de 1,20 m à 1,50 m, et lourdes, le chef montreur porte des geta surélevées de 20 cm à 50 cm afin de soulager son bras gauche, qui porte l'essentiel du poids de la marionnette.

La présence de trois manipulateurs constitue un facteur de distraction pour l'audience. C'est pourquoi le bunraku a importé du kabuki l'usage du kurogo, la robe noire, qui suggère une motion d'invisibilité du montreur. Cependant, quand le public réalise qu'il ne s'agit que d'une marionnette, le désir est grand de voir qui la contrôle. Aussi, le chef marionnettiste opère-t-il nu-tête, alors que ses assistants sont parfois encagoulés, revêtant parfois le même habit traditionnel que le chanteur et le joueur de shamisen, un hakama et une casaque large aux épaules (kataginu), marquée du blason de sa famille. L'habit traditionnel est, comme au kabuki, réservé aux pièces se déroulant dans un cadre historique, mettant en scène des familles nobles, alors que la tenue noire est celle des comédies de mœurs ou des drames.

Mécanisme

La tête des marionnettes est vide. Elle est fixée à l'extrémité d'une baguette, qui constitue la colonne vertébrale de la marionnette. Les épaules sont représentées par une planche transversale, la rondeur des épaules étant suggérée par des éponges placées aux extrémités de cette planche. Les bras et les jambes sont attachées à cette planche par des ficelles. Des morceaux de tissus sont fixés à l'avant et à l'arrière de la marionnette. La tête, le bras gauche et le bras droit disposent chacun d'un système de leviers pour en contrôler les mouvements. Celui du bras gauche est situé au bout d'une longue armature en bois, afin de permettre à l'assistant de l'utiliser sans gêner les mouvements du chef marionnettiste.

Le mécanisme de la tête peut permettre de faire bouger les yeux, les paupières, les sourcils, la bouche ou de faire hocher la tête à la marionnette.

La tête

Les têtes des marionnettes (kashira) sont divisées en catégories selon le sexe, la classe sociale et le caractère du personnage. Si certaines têtes sont spécifiques à des rôles particuliers, d'autres peuvent être employées pour plusieurs pièces en faisant varier la perruque et la peinture. Les têtes sont en effet repeintes et préparées avant chaque représentation.

La préparation des perruques constitue un art en soi. Elles distinguent le personnage qui les porte et donnent des indications sur sa condition et son caractère. Les perruques sont faites de cheveux humains, des poils de queue de yak pouvant être ajoutés pour créer du volume. L'ensemble est fixé sur une plaque de cuivre. Afin de ne pas endommager la tête de la marionnette, la finition de la coiffure se fait sans huile, seulement avec de l'eau et de la cire d'abeille.

Le costume

Le costume se compose d'une robe de dessous (juban), d'un kimono de dessous (kitsuke), d'une veste (haori) ou d'une robe extérieure (uchikake), d'un col (eri) et d'une ceinture large (obi). Afin de donner une sensation de douceur du corps, les robes sont fourrées de coton. Les costumes sont sous la supervision d'un fourrier17, mais ce sont les marionnettistes qui habillent eux-mêmes les marionnettes.

Le texte et les marionnettes

Contrairement au kabuki, totalement centré sur le jeu de l'acteur, le bunraku présente à la fois des éléments de présentation (cherchant à susciter directement un sentiment) et de représentation (cherchant à exprimer l'idée ou le sentiment de l'auteur). Une grande attention est ainsi prêtée à la fois à l'aspect visuel et musical des marionnettes et de la déclamation et au texte lui-même. Chaque pièce débute ainsi par une cérémonie où le récitant s'engage à interpréter fidèlement le texte, placé devant lui sur un lutrin en laque ornementée. Le texte est

également salué au début de chaque acte.

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La coutellerie et katanas

La coutellerie japonaise a pris naissance dans la ville de Sakai au Japon. Les forgerons japonais ont une technique et une habileté incomparables dans la fabrication de couteaux.

Pour ceux d’entre vous qui veulent en savoir plus sur l’art de la coutellerie japonais, vous pouvez en savoir plus ici

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L’origine du couteau japonais 

Le couteau japonais trouve ses origines avec l’épée japonaise, le sabre et le Katana. En effet, les sabres japonais ont évolué en une lame très tranchante, puis transformée en épée, l’arme de samouraï qui est l’une des plus efficaces de l’histoire. 

En 1871, le gouvernement japonais annonce Haitorei, une nouvelle loi qui interdise l’utilisation de Katana ou Sabre. Cependant, le fabricant de couteau japonais continue à fabriquer des couteaux de cuisine japonais. Ainsi, le couteau japonais est réputé de nos jours comme meilleur couteau avec une lame très particulière. 

Découvrez les marques de couteaux japonais

Concernant les marques de couteaux japonais. On distingue des Tajiro, Kai, Chroma, Miyabi, Global, Jaku, ainsi que des Kanetsune. Ils ont chacun leurs propres caractéristiques uniques. Sans parler de Tojiro, c’est la plus grande marque de couteaux japonais ou encore le deejo.

Il faut connaître les différentes marques de couteaux japonais mais il faut aussi connaître les types de couteaux utilisés. On distingue l’usine, le nakiri, le santoku qui est réservé pour couper des légumes.

Mais il existe aussi des couteaux destinés à être utilisés pour couper de la viande,  poisson, tels que le Deba, le Gyuto.  

L’art de forger les couteaux japonais à la main

Les couteaux japonais sont fabriqués autrefois, à la main. Le processus commence à partir d’une simple barre de fer chauffée à blanc dans une fourchette à charbon. Le forgeron forge d’abord le fer puis le mélange à l’acier. 

Cette partie forme la lame pour être bien tranchée. Elle finit par avoir la longueur que le forgeron désire. La lame est enfin chauffée puis plongée dans de l’eau quand elle est encore chaude. Ce procédé s’appelle « Trempage ». Cela renforcera la lame qui a été forgée. Enfin, il faut s’affuter la lame encore pour avoir une forme définitive.

Comment aiguiser un couteau japonais

Voici les exigences pour aiguiser un couteau. Tout d’abord, pour fournir des tranchées à une lame usagée, la lame doit être meulée avec de la pierre à eau. Il faut veiller à ne pas plier la lame.

Sans lâcher prise, le forgeron chauffe sa lame et la retire lentement. Il passe la lame sous le cric d’un martinet et bat fort avec un marteau pour l’aplatir. Il est battu pendant longtemps pour que le couteau devient plus tranchant et de plus en plus fin.

 

Ensuite, lorsque la lame est encore chaude, elle est placée à l’intérieur du manche. Abaissez doucement le manche pour que la lame pénètre progressivement dans le bon manche pour que le travail soit achevé.

La coutellerie japonais est avec des marques différentes, c’est un de plus grande marque de couteau avec une très bonne qualité. 

Les katanas

Le katana (刀 ou かたな?) est un sabre (arme blanche courbe à un seul tranchant) de plus de 60 cm. Par extension, le terme katana sert souvent à désigner l'ensemble des sabres japonais (tachiuchigatana, etc.).

Symbole de la caste des samouraïs, le katana est une arme de taille (dont on utilise le tranchant) et d'estoc (dont on utilise la pointe). Il est porté glissé dans la ceinture, tranchant dirigé vers le haut à la ceinture du côté gauche (vers le bas aussi si le porteur est un cavalier). L'ensemble wakizashi-katana s'appelle le daishō.

Durant certaines périodes plus calmes de l'histoire japonaise, le katana avait plus un rôle d'arme d'apparat que d'arme réelle. Sa production dépasse celle du tachi pendant l'époque de Muromachi (après 1392).

Description

Le katana est un nihonto (sabre japonais) courbe qui se porte glissé dans l’obi (ceinture) tranchant vers le haut, à la différence du tachi, l'épée de cavalerie.

Le katana a une taille de lame supérieure à deux shaku (deux fois 30,2 cm) soit 60 cm mais cette longueur peut varier selon les périodes et techniques de guerre. Il se manie généralement à deux mains, mais certaines techniques, comme la technique à deux sabres de Miyamoto Musashi, ou des techniques impliquant l'utilisation du fourreau, supposent le maniement à une main. Sa poignée (tsuka), suivant le climat politique, variait entre la largeur de deux ou trois mains. La tsuka commence par une garde (tsuba) qui protège la main, et se termine par une extrémité utilisée pour porter des coups (tsuka-gashira ou kashira). Le poids d'un katana standard varie de 800 grammes à 1 300 grammes.

Fabrication

Terminée en biseau, la lame du katana est traditionnellement forgée à partir d'un acier brut nommé tamahagane, transformé en acier composite. Dur pour l'enveloppe, et plus souple pour le cœur, ils sont chacun feuilletés de nombreuses fois, puis intimement soudés l'un à l'autre à la forge. Ensuite, en recouvrant d'un mélange d'argile isolant le dos et les flancs, la lame subit une « trempe sélective », qui créera sa courbure caractéristique et qui conférera à l'arme les qualités combinées de dureté du tranchant ainsi que de résistance aux chocs pour l'ensemble. Le processus complexe de création du katana est dû à la mauvaise qualité du minerai disponible au Japon avant l'époque moderne.

L'étape suivante est le polissage, effectué par un togishi qui affûte la lame en révélant les structures cristallines à l'aide de pierres volcaniques à grain décroissant.

Parties

La lame ainsi que la poignée d'un katana comportent plusieurs parties qui ont chacune été codifiées précisément ; ceci marque l'importance que la culture japonaise accorde au sabre :

 

Les diverses parties détaillées, en japonais, d'un katana.

  • habaki : pièce métallique située à la base de la lame ; elle sert à « verrouiller » le sabre dans le fourreau (saya), à éviter qu'il ne tombe ; pour dégainer, l'escrimeur pousse sur la garde (tsuba) avec le pouce pour faire sortir le habaki du saya et pouvoir tirer la lame ;

  • lame ;

    • nakago : soie, partie insérée dans la tsuka et percée d'un ou deux mekugi ana (trou permettant le passage du mekugi) ;

      • hitoe : dos de la soie ;

      • mei : signature gravée dans la soie identifiant le forgeron ;

      • yasurime : traits de lime organisés sur la soie, varient selon les écoles ;

    • mine machi : décrochement sur le dos de la lame, marquant le début du dos de la soie (hitoe) ;

    • mune : dos de la lame ;

    • bohi : gouttière, permettant d'alléger la lame sans réduire sa résistance, et peut-être — mais cette hypothèse est controversée — d'éviter l'effet de succion lors de la pénétration ou du retrait de la lame dans les chairs ;

    • yakiba : partie trempée de la lame, formant la ligne de trempe, (hamon). Présente différentes formes : vagues, boîtes, etc ;

    • hasaki : tranchant de la lame ;

    • shinogiji : partie parallèle des flancs, verticale lorsque le sabre est porté à la ceinture ou bien en garde ;

    • arêtes : la partie parallèle des flancs de la lame (shinogiji) a une certaine épaisseur ; la lame s'affine vers la pointe (kissaki) et vers le tranchant (hasaki), la transition de la partie parallèle et les parties s'affinant forment trois arêtes qui se rencontrent en un point nommé mitsukado ;

      • shinogi : arête latérale de la lame ;

      • yokote : arête séparant la pointe (kissaki) du reste de la lame ;

      • koshinogi ;

    • mono-uchi : les 9 cm à partir du yokote ; c'est principalement avec cette partie que sont effectuées les coupes ;

    • kissaki : pointe biseautée ; elle est séparée du reste de la lame par une arête, le yokote ;

    • sashi omote : lorsque le sabre est porté à la ceinture (sur le flanc gauche, courbure vers le haut), c'est la partie présentée au public (omote), la partie côté extérieur ; lorsque le guerrier est en garde (kamae), c'est le flanc gauche de la lame ; c'est également ce côté qui est présenté lorsque la lame est sur un présentoir ;

    • sashi ura : lorsque le sabre est porté à la ceinture, c'est la partie cachée (ura) ; lorsque le guerrier est en garde (kamae), c'est le flanc droit de la lame ;

 

La pointe d'un katana.

  • saya : fourreau ; il est fait de bois de magnolia qui, bien séché, est absorbeur d'humidité, limitant l'oxydation des lames ; il est recouvert de laque traditionnelle (22 couches) d'aspect lisse ou granulé à motif avec ou sans incrustation. Celle-ci avait deux vertus : rendre étanche l'ensemble sabre-fourreau et rigidifier le fourreau fait de magnolia fragile ;

    • koiguchi : entrée du saya ;

    • sageo : cordelette sur le fourreau ;

    • kurigata : petit anneau, pour y attacher le sageo ;

    • shito-dome : bosse sur le fourreau, au niveau de la sageo.

  • sepa : parties métalliques entre le tsuba et le habaki, ainsi qu'entre la tsuba et la tsuka, guidant la soie (nakago) lors de son insertion dans la tsuka et servant à réduire le jeu inévitable avec le temps entre tsuka, tsuba et habaki ;

  • tsuba : garde ;

 

Un tsuba1 (garde) de l'époque d'Edo. Le trou central est celui où passe la lame.

  • tsuka : poignée. Son cœur est constitué de deux coques de bois de magnolia ;

  • fuchi : virole entre le tsuka et le tsuba ;

    • kashira ou tsukagashira : décoration au bout du pommeau ;

    • menuki : broche d'ornement sur la poignée qui aide également à la prise en main ; elle n'est pas posée au même niveau sur la face omote que sur la face ura ;

    • mekugi : goupille de bambou qui fixe la lame à la tsuka ; la soie (nakago) de la lame et la tsuka sont percées, et le mekugi les traverse de part en part ;

    • same-hada ou same-kawa2 : respectivement peau de requin ou de raie pastenague qui recouvre le bois de la tsuka ; cette peau (contenant de la silice) collée autour ou sur chaque flanc de la poignée servait notamment à l'extrême rigidité de celle-ci ;

    • tsuka ito ou tsuka maki : laçage de tresse spéciale en soie ou coton, ou encore de cuir autour de la poignée, permettant une meilleure préhension et de maintenir les deux coques constituant la tsuka. Il existe différents types de laçage en fonction de l'utilisation du katana : combat, guerre, apparat, etc.

Présentation

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Daishō, le couple traditionnel de deux épées japonaises qui étaient le symbole du samouraï, montrant l'étui d'épée japonais traditionnel (koshirae) et la différence de taille entre le katana (en bas) et le wakizashi, plus petit (en haut).

Lorsque le katana est sur son présentoir, katana kake, il est placé :

  • dans son fourreau (saya) ;

  • tranchant vers le haut ;

  • face publique (omote) visible, tsuka sur la gauche ;

  • à gauche de soi.

 

Le plus souvent, seule la « monture » ou koshirae du sabre est exposée ainsi (tsuka, tsuba et saya, maintenus ensemble par une lame en bois, le tsunagi). En effet, la lame est souvent rangée dans une monture de protection hermétique en bois blanc, dite shirasaya (« fourreau blanc », qui n'est pas destinée au combat).

En temps de paix, le katana se pose sur le présentoir, la tsuka côté gauche, alors qu'en temps de guerre, la tsuka est à droite, ceci afin de permettre une sortie plus rapide du katana en cas de danger. Les ciseaux de coiffure [archive] sont pensés sur l'art de la fabrication des katana.

Fabricants célèbres

Dans les arts martiaux

Pour l'entraînement au katana, on utilise cinq types de sabre d'entraînement :

  • le iaitō (居合刀), réplique en métal (un alliage d'aluminium et de zinc), non tranchante, d'un katana ; cette déclinaison du sabre japonais est l'outil d'entraînement de prédilection des pratiquants de iaidō (居合道) ;

  • le bokken (木剣), sabre en bois rigide ; c'est une arme en soi (le célèbre samouraï Miyamoto Musashi a remporté son fameux duel contre Sasaki Kojirō avec un bokken improvisé en taillant une rame de la barque qui l'emmenait sur le lieu du duel). Il est utilisé par les pratiquants de iaidō pour des combats, et par les pratiquants d'aïkido et de kendo dans des katas ;

  • le suburitō, sabre en bois rigide et lourd, destiné à s'entraîner aux coupes dans le vide (suburi) en se musclant ;

  • le shinai (竹刀), formé par des lamelles de bambou maintenues par une gaine de cuir ; ce sabre permet de porter des frappes réelles sans danger, moyennant des protections corporelles, et est utilisé par les pratiquants du kendo (剣道) ;

  • le shinken, qui est un katana authentique et aiguisé ; il est utilisé principalement pour les coupes, comme dans le batto do et le tame shigiri, contre des cibles constituées de tatamis ou de nattes de paille roulées. Les hauts gradés (5e dan ou plus) en kenjutsu et en iaidō les utilisent pour passer des examens ou effectuer certains katas.

 

Il existe aussi maintenant des katana en matériaux modernes, souples et flexibles, permettant de porter des assauts plus virulents et sans danger, utilisés en chanbara.

On peut retrouve le katanas au cinema, dans les jeux vidéo, manga,...

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