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Retournons à l'école

Le système éducatif au Japon est caractérisé par une sélection importante des élèves avec des concours et la cohabitation de systèmes publics et privés. Il est géré par le ministère de l'Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie, tout en ayant une organisation très décentralisée puisque les collectivités locales assurent la gestion matérielle, humaine (effectifs, inscriptions, services aux élèves et aux professeurs) et pédagogique (inspection, application des programmes) des établissements, les préfectures s'occupant plus particulièrement des établissements secondaires publics, des écoles spécialisées et des établissements privés, et les municipalités de l'enseignement primaire (maternelles et élémentaires) et secondaire de premier cycle (les collèges) public.

Histoire

Le système éducatif au Japon contemporain fut créé ex nihilo, dès le début de l'ère Meiji en s'inspirant principalement du modèle scolaire allemand tel qu'il prévalait dans la seconde moitié du xixe siècle et privilégiant, avant tout, l'ordre, la discipline, la rigueur méthodologique et l'effort de mémorisation1. Depuis lors, il est déconnecté des instances aristocratiques et religieuses auxquelles il était jusque-là traditionnellement lié, notamment durant la précédente ère Edo, pour être désormais considéré comme un efficace instrument au service de l'État impérial. Cette conception éducative reste toujours dominante aujourd'hui dans la mentalité collective japonaise. En effet, la nouvelle ère Meiji, dès son avènement en 1868, eut besoin, dans son projet de modernisation globale et intensive, à la fois d'une main-d'œuvre le mieux qualifiée possible (esprit d'émulation et de compétitivité), par conséquent d'un très vaste corps de techniciens en tous domaines, et d'une élite dirigeante issue des universités impériales, elles-mêmes prônant l'émulation.

Edwin O. Reischauer, ambassadeur américain au Japon dans les années 1960, estime qu'en moins de deux générations, l'ancienne stratification sociale, fondée sur l'hérédité des statuts individuels, fit place à une stratification largement commandée par le niveau d'éducation. Cependant, à son avis, cette éducation stricte n'a pu se faire sans un certain « endoctrinement » par lequel, tout en apprenant aux jeunes à penser, on leur suggérait souvent ce qu'il fallait penser2. Ainsi, l'école japonaise a formé, et continue de former, génération après génération, une jeunesse globalement docile aux valeurs japonaises traditionnelles, telles que celles du travail bien accompli, du culte de l'effort et de la courtoisie sociale, privilégiant ainsi en toutes choses la notion d'ordre et de discipline, les intérêts et les points de vue personnels de l'individu restant du domaine du privé et passant au second plan derrière l'intérêt collectif de la société.

L'OCDE a constaté pour les années 2003 a 2007, que le Japon est l'un des deux pays, parmi ses membres, qui ont eu le moins à investir dans le secteur éducatif par rapport à son PIB3.

Tous les Japonais, garçons et filles, ont accès à la scolarité et celle-ci est obligatoire.

Organisation scolaire du Japon

L'année scolaire au Japon débute en avril, les cours ont lieu du lundi au vendredi, ou au samedi, suivant les écoles. L'année se découpe en deux ou trois périodes, séparées par de courtes vacances au printemps et en hiver, et une interruption de six semaines durant l'été.

Le cycle scolaire est résumé dans le tableau ci-dessous :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’école au Japon comme dans de nombreux pays développés est laïque et obligatoire dès l’âge de 6 ans et jusqu’à 15 ans. Par ailleurs, le cursus scolaire nippon comprend l’enseignement primaire, secondaire et supérieur, mêlant établissements publics et privés.

L’école maternelle

Fuji Kindergarten - Tokyo. 

Il existe deux types d’écoles maternelles au Japon : le yochien (幼稚園) qui dépend du Ministère de l’Éducation nationale et le hoikuen (保育園), une garderie qui relève du Ministère de la Santé. L’école maternelle accueille les enfants de 3 à 6 ans. Jeux, chants, danses, coloriages, lectures d’histoires, sorties, les activités sont variées et adaptées aux tout petits.

Dès leur plus jeune âge, les enfants japonais apprennent la vie en communauté. Pour cela, ils enlèvent leurs chaussures à l’entrée de l’établissement pour ne pas salir les espaces communs et prennent l’habitude de ranger leurs jouets. Dans l’archipel, les petits écoliers se voient souvent attribuer des responsabilités comme arroser le potager ou encore s’occuper du hamster de la classe.

A Tokyo, une école maternelle révolutionnaire a ouvert ses portes. Il s’agit d’une structure circulaire sans murs, entièrement ouverte sur l’extérieur et la nature. A Fuji Kindergarten, les enfants sont libres d’aller dans d’autres classes à tout moment.

L’école primaire

A partir de 6 ans, l’enseignement devient obligatoire et les enfants vont à l’école élémentaire shogakko (小学校) jusqu’à leur douzième anniversaire. Au Japon, les écoles primaires sont particulièrement bien équipées. Il n’est pas rare d’y trouver une piscine, un laboratoire, des salles de sports ou de musique pour accueillir les enfants lors d’activités extrascolaires. L’école commence le matin à 8H30 et se termine tôt l’après-midi ce qui permet de faire d’autres choses après les cours. Ainsi, de nombreux enfants pratiquent des activités sportives et artistiques. Ici, pas de cantine… les repas se déroulent directement dans la salle de classe. Ils sont sains et équilibrés ; parfaits pour apprendre à bien se nourrir dès le plus jeune âge.

Pendant ces six années de primaire, les petits Japonais apprennent à être responsables de leurs affaires et à respecter les règles de courtoisie. Ainsi, ils nettoient leur salle de classe et les espaces communs. De même, ils vont seuls à l’école, tous munis du même chapeau et d’un cartable nommé « randoseru ».

Le collège

Le collège ou chugakko (中学校) en japonais, s’étale sur trois années. De 12 à 15 ans, les élèves travaillent six heures par jour avec des pauses de dix minutes entre chaque cours. A l’instar du système éducatif français, les élèves ont un professeur par matière. A partir du collège, la charge de travail à est vraiment très importante et les élèves entrent en compétition. C’est pourquoi de nombreux enfants prennent des cours supplémentaires après l’école. Les collégiens ont la vie dure dans l’archipel. S’ajoute à cela le harcèlement entre les élèves qui est particulièrement répandu au Japon. Heureusement, les activités de clubs périscolaires permettent de relâcher la pression dans un bon esprit de camaraderie.

 Le lycée

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les adolescents japonais entrent au lycée (koko 高校) à l’âge de 15 ans et poursuivent un cycle de trois ans avec de nombreux examens. Les journées comptent 6 à 8 heures de cours coupées par la pause déjeuner. En général, les élèves apportent un Bento. Si la plupart des lycées sont mixtes au Pays du Soleil Levant, il reste toutefois des lycées pour filles ou pour garçons. 

Études supérieures

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Université de tokyo

Université Keiō

Il y a deux types d'écoles d'enseignement supérieur : les écoles spécialisées (専門学校, senmongakkō?) et les universités (大学, daigaku?). Tandis que les écoles spécialisées fournissent une formation efficace en deux ans, les universités ont une vocation plus généraliste, et le premier diplôme ne s'obtient qu'au bout de quatre ans. La grande majorité des étudiants choisissent l'université. Pour presque tous les étudiants, il est nécessaire de passer un an, voire deux, en classe préparatoire privée avant de réussir le concours d'entrée en université. Cependant, ce n'est pas obligatoire, et certains étudiants parviennent à entrer en université dès la sortie du secondaire.

Il est souvent dit des universités japonaises qu'il est difficile d'y entrer, mais facile d'en sortir diplômé. Après avoir réussi le concours, le rythme est nettement moins soutenu qu'au secondaire ou qu'en classe préparatoire. La recherche d'emploi en fin d'études se fait traditionnellement de façon groupée.

Il existe trois niveaux à l'université :

  • la licence (学士, gakushi, en quatre ans?) ;

  • le master (修士, shūshi?, anciennement maîtrise, en deux ans) ;

  • le doctorat (博士, hakase/hakushi, en trois ans?).

Il existe trois types d'universités : les universités nationales (国立, kokuritsu?), les universités privées (私立, shiritsu?) et les universités publiques (公立, kōritsu?).

Relativement peu de Japonais étudient à l'étranger et leur nombre est en baisse à la fin des années 2010 passant de 82 945 au maximum en 2004 à 55 969 en 20166.

Universités nationales

Ce sont généralement les universités les plus prestigieuses. À un haut niveau, l'accent y est mis sur les connaissances fondamentales. Les plus renommées sont :

Universités privées

Ce sont les plus nombreuses, et il en existe de tous les niveaux. Cependant, les plus prestigieuses rivalisent avec les plus grandes universités nationales. La majorité des politiciens japonais sont issus des plus grandes universités privées[réf. souhaitée], au rang desquelles :

Universités publiques

Bien que les universités nationales soient publiques, lorsqu'on parle d'universités publiques elles en sont généralement exclues. Elles ont une réputation supérieure à la moyenne des universités privées. Il s'agit d'universités gérées par une instance locale. Deux d'entre elles sont :

 

L'école au Japon : les différences avec la France

Si l’école au Japon ressemble à l’école en France sur certains aspects, il existe néanmoins des différences marquées, que ce soit au niveau de l’apprentissage, du rythme scolaire ou des valeurs inculquées.

 Un apprentissage basé sur la mémorisation

Le système éducatif français tente de cultiver l’esprit d’analyse tandis qu’au Japon, les élèves suivent un enseignement magistral et l’apprentissage se base sur la méthode du « par cœur ». Le problème c’est que les jeunes Japonais ne sont pas poussés à développer leur sens critique ou encore leur esprit d’initiative. Ainsi, certains peuvent se retrouver en difficulté dès qu’ils sont confrontés à des situations qui sortent de leurs routines.

Le rythme scolaire au Japon

Dans l’archipel, l’année scolaire ne débute pas en septembre, mais en avril et se termine en mars. Eh oui, la rentrée des classes a toujours lieu le 1er avril, pendant la floraison des cerisiers. Au Japon, l’année scolaire se compose de trois trimestres séparés par les vacances d’été, de Noël et les vacances de printemps. A partir de l’université, l’année se divise en deux semestres. A noter que les Japonais n’ont pas la chance d’avoir autant de vacances que les Français. En revanche, les cours finissent plus tôt dans la journée notamment dans les collèges et écoles primaires.

 Le port de l'uniforme dans les écoles japonaises

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le port de l’uniforme est monnaie courante dans les établissements scolaires, surtout dans les collèges et les lycées japonais. De par sa culture, le pays est adepte de la vie collective et prône un certain conformisme. Si l’uniforme est plutôt bien considéré par les élèves il peut aussi être vu comme un manque de liberté et provoque parfois des scandales. En effet, le concept est parfois porté à l’extrême et l’on chipote sur la longueur des jupes ou la teinte des cheveux. Aussi, dans certains établissements les filles ne peuvent pas porter de collants même lorsqu’il fait vraiment froid. Ce qui n’est tout de même pas très confortable. 🤷‍♀️

L'enseignement et les activités extra-scolaires

 Dans les écoles nippones, des matières spécifiques viennent compléter l’enseignement général. En plus des mathématiques, sciences, langue japonaise... les élèves apprennent les arts traditionnels comme la calligraphie et la poésie. De même, les enseignants préparent les nouvelles générations à la vie collective avec l’éducation morale, sociale, etc.

Comme nous l’avons vu plus haut, les enfants et étudiants japonais pratiquent toujours des activités extrascolaires après les cours ou le week-end. Ils rejoignent des clubs de sport, d’art ou de culture appelés bukatsu et participent à des compétitions à l’échelle nationale.

Rigueur, discipline et élitisme

A l’école, il y a beaucoup de pression de la part de la société japonaise. Dans l’archipel, on ne redouble pas et on ne saute pas de classe. Enfin, le niveau de langage est différent en fonction de la hiérarchie de la personne à qui l’on s’adresse. De ce fait, les élèves apprennent très vite à obéir aux anciens et à ceux qui ont plus d’expérience.

Au Japon, le dossier scolaire est déterminant pour entrer dans les établissements bien cotés. Le système de notation quant à lui fonctionne sur le principe du pourcentage. L’entrée à la faculté, au lycée, au collège et même à l’école primaire est conditionnée par des concours, ce qui entraîne un certain élitisme. Il faut savoir que le marché du travail se base énormément sur la réputation des universités. Il n’est donc pas étonnant que de nombreux élèves prennent des cours du soir (juku).

Dérives

Le système éducatif japonais a été dénoncé pour ses dérives comme l'épuisement des étudiants japonais, aboutissant au pire des cas au gakurekibyō (« maladie du diplôme ») ou au hikikomori8. Certains cas d'inceste mère-fils, provenant des kyoiku mama (mères éducatrices au foyer), ont été signalés, celles-ci visaient à décharger les garçons de leurs pulsions sexuelles distrayant leur scolarité. Plusieurs feuilletons et un film ont même été réalisés sur la base de ces témoignages8. Il a été relevé que les écoliers japonais apprennent moins à penser qu'à mémoriser, ce qui constituerait une explication de leurs bons résultats en mathématiques.

 

Il a été relevé que si le système éducatif japonais a su remplir sa tâche au cours du siècle précédent, permettant l'émergence d'une société industrielle dotée d'une force de travail technique conséquente, il ne serait pas des mieux préparés pour une ère de l'information où la créativité serait la composante principale recherchée, au détriment d'un modèle basé sur le concept de l'otarie savante8.

En 2009, 138 enseignants ont été mis en cause par leur administration pour avoir eu des contacts sexuels avec des mineurs, contre 97 en 1999. Dans 40 % des cas, les mineurs concernés étaient des élèves de l'école où travaillait l'enseignant. Il s'agissait de relations sexuelles dans 21 % des cas, et d'attouchements dans 36 %, consentis ou non.

L'université de médecine de Tokyo a reconnu, en 2018, avoir manipulé les résultats de son examen d'entrée afin que les filles soient désavantagées. Dans les semaines qui ont suivi, neuf des 81 écoles de médecine du pays ont à leur tour reconnu avoir pratiqué la même politique discriminatoire

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